boudjellal-MPI

Le succès du Front National au premier tour des élections municipales a entraîné le classique chant des pleureuses venues expliquer à l’électeur que se détourner de l’UMPS pour le FN conduirait à l’apocalypse avant l’heure.

Pour l’occasion, tous les guignols sont réquisitionnés. BHL, le philosophe foireux, spécialiste des photos bidouillées de ses escapades au cœur des révolutions. Valérie Trierweiler, l’ex-première concubine de France. Olivier Py, le bobo en chef d’Avignon. La liste est interminable… Tous occupés à crier que la démocratie est en danger parce que l’électeur vote mal…

Le pompon revient à Mourad Boudjellal, l’arrogant propriétaire du club de rugby de Toulon, qui s’est lancé dans des fanfaronnades contre Robert Ménard arrivé en tête à Béziers et soutenu par le FN.

« Je me dis que puisque les gens de Béziers votent pour le candidat soutenu par le Front national, ce n’est pas la peine de faire venir mon équipe exprès pour un week-end et de leur rajouter des étrangers en plus », a-t-il déclaré vendredi dans une interview au journal Le Monde.

Pour mieux cerner qui est Mourad Boudjellal, on se plongera volontiers dans la lecture du portrait publié par le journal Le Parisien en 2008 :

«J’ai un appartement au poignet, ça pèse lourd 150 000 €. » Assis à une table bien en vue du Zinc, restaurant huppé de Toulon, Mourad Boudjellal exhibe sa montre, une Breitling en or sertie de diamants. Costume Versace, ceinture Hugo Boss, l’atypique président du Rugby Club toulonnais (RCT) multiplie les signes extérieurs de richesse : Ferrari 430 Spider Modena (190 000 €), Maserati Grand Turismo (150 000 €).  

« J’ai aussi une salle de sport, un tapis de course avec écran télé relié au câble et lecteur DVD intégré », tient-il à préciser. Sans pudeur, l’homme d’affaires de 48 ans tente chaque jour d’oublier ses origines modestes. « Être un beur très médiatisé dans l’ancien fief du FN, où Sarkozy vient faire ses discours sur l’immigration, ça lui plaît », souligne le conseiller territorial Ahmed Touati, son meilleur ami. Des joueurs réclament des arriérés de salaires. A la tête d’un empire dans la bande dessinée (lire ci-contre), le patron de Soleil Productions possède une fortune personnelle estimée à 40 millions d’euros. « J’aime l’argent, je veux en profiter un maximum en attendant de mourir », assène-t-il. Depuis 2006, Mourad Boudjellal transpose sa folie des grandeurs au monde du rugby. A peine élu à la tête du RCT, il recrute Tana Umaga, alors meilleur joueur du monde, pour huit matchs de Pro D2 contre 400 000 €. « Mourad n’a pas de réseau secret, il a juste sorti le chéquier pour s’offrir une crédibilité dans le rugby », raconte un proche du dossier. Investissant en tout 5 millions d’euros de sa poche, le président varois attire sur la rade d’autres vedettes de l’hémisphère Sud : Oliver, Matfield, Gregan, Merthens, Collins… S’il a permis la montée en Top 14, son recrutement clinquant fait aussi des vagues. « Boudjellal traite les joueurs comme de la marchandise, dénonce une star mondialement connue. Beaucoup sont partis à cause de lui. Et il nous doit encore des arriérés de salaires et de frais pour plusieurs dizaines de milliers d’euros. » M e Gérard Mino, avocat de Mourad Boudjellal, répond : « Il y a eu quelques difficultés. Gregan, par exemple, voudrait qu’on paie les dégâts causés dans sa villa, sa facture de téléphone des heures chaque jour vers l’Australie , ou encore une location de voiture à 6 000 €. Mais il n’y a aucun retard de salaires. Mourad déteste les procédures, il préfère payer pour les abréger. » Intriguée par les sommes annoncées, la DNCG de la Ligue a épluché les comptes toulonnais. En vain. « Ils pensaient que je blanchissais de l’argent », rigole encore Boudjellal. Il dérange le monde de la BD. Président du RCT ou éditeur partagé entre Toulon et Paris, la suspicion est la même : ses sociétés subissent d’incessants contrôles fiscaux. Mais rien ne semble pouvoir ralentir Mourad Boudjellal : « Je vais à ma vitesse, sans laisser d’espace aux autres. » Hyper offensif sur le marché de la BD, qu’il inonde de tomes 1 pas forcément suivis de tomes 2, l’éditeur des « Blondes » est décrié. « Il y a beaucoup de fantasmes autour de lui. C’est vrai qu’il aime payer des bonnes bouffes à ses auteurs, mais quand j’entends parler de filles ou d’enveloppes de cash… et pourquoi pas de la coke ! Il n’y a pas de ça dans la BD, s’insurge Christophe Arleston (« Lanfeust de Troy »), scénariste à succès des Editions Soleil. Et Mourad a un vrai amour du rugby. » Celui qui a fait renaître Rahan est aussi jugé responsable par certains rivaux de la surproduction actuelle dont souffre la BD. « Il l’a organisée, explique un spécialiste. Grosso modo, il sort un premier livre. Pour le financer, il en sort deux. Pour les financer, il en sort quatre… Le jour où il arrête de produire, il coule. » (…)

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