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Sur son blog, Jacques Terpant, auteur de bandes dessinées, parmi lesquelles plusieurs adaptations de romans de Jean Raspail, a publié le 16 novembre un article bien à propos.

Parce que la porte n’est plus gardée 

J‘ai commencé en 2006 à écrire le scénario de « Sept Cavaliers » d’après un roman de Jean Raspail.

En 2008, le premier tome sortait aux éditions Robert Laffont, en 2009, il ressortait aux éditions Delcourt avec le tome 2, le dernier volume suivrait un an plus tard.

« Sept Cavaliers », c’est un conte, l’histoire d’une ville située on ne sait où, aux confins de l’Europe et de l’ Asie . On ne sait même pas son nom on dit : la Ville.

À sa tête un souverain éclairé : un Margrave héréditaire (titre prussien), quelques fidèles autour de lui aux patronymes européens, Vénier, Tancrède, Van Eyck, Pikkendorff… Cette ville, c’est l’Europe.

C’est un monde qui s ‘éteint, qui ne croit plus en ses valeurs, à ce qu’il a été, tout se délite. La jeunesse, même les enfants, font preuve d’une violence inouie, d’un désir de destruction pulsionnel et inexplicable.

Alors, le Margrave envoie à l’extérieur sept de ses derniers hommes, ce n’est pas une fuite, c’est une expédition, pour comprendre.

À la gare le colonel major Silve de Pikkendorff se heurte aux premiers combattants de cette histoire, ce ne sont qu’une poignée de très jeunes gens, illuminés, qui se battent jusqu’aux dernières extrémités, jusqu’au sacrifice. Le cadet Vénier, le plus jeune de la troupe, soldat d’élite, les élimine sans état d’ âme , malgré les remontrances de son chef, assumant qu’il s’agit là de la seule réponse à apporter.

Le voyage commence où chacun retrouvera son espérance. On y rencontrera le monde d’en face qui se lève, système de vase communiquant la puissance de la ville déclinant, de l’autre côté de la montagne c’est un autre monde, autrefois vaincu qui relève la tête avec fierté, c’est un monde musulman, qui lui ne doute pas, et qui devant la faiblesse de son voisin et son déclin, veut prendre une nouvelle place. Dans cette montagne de Tchétchènes ( dont on avait jamais parlé quand Jean Raspail écrivit son livre ) on est encore dans un entre-deux, la ville est encore crainte mais déjà les chrétiens sont persécutés, le monde bascule.

« Sept cavaliers » a eu une très bonne presse à sa sortie, mais je me souviens tout de même avoir fait une interview dans un grand média belge, où le journaliste un peu horrifié, qui m’avait pourtant demandé de venir, et je ne viens pas de la porte à côté, me dit : « mais enfin, on dirait que vous parlez du choc des civilisations ! ». Voilà c’était dit, c’était fait, j’étais du mauvais côté, du coté rance, du nauséabond, etc. Il ne passa jamais mon interview.

Il y eut un deuxième cas plus bizarre, avec un autre journaliste, ou apparenté qui prit la peine de me téléphoner, pour me questionner car il avait découvert avec horreur lors d’une « enquête » sur l’extrême droite, qu’un militant avait avoué avoir lu un de mes livres. Je lui répondais que son interlocuteur avait peut-être lu aussi Lucky Luke ou Astérix, mais il en était « glacé » et s’étonna sans doute que je ne me couvre pas la tête de cendres ayant participé à la dérive de la société française.

J’ai grandi sous de Gaulle qui était pour une grande part de la presse de l’ époque un fasciste qui attendait son heure, Pompidou, qui n’était pas mieux, Giscard, un type qui se rêvait roi de France, et sous l’excité Sarkozy. J’eus l’impression que le nazisme commençait juste après Bayrou. Heureusement j’ai connu Mitterrand, période où le philosophe Guy Bedos, avoua enfin commencer à pouvoir vivre.

Tous ces journalistes, politiques, cultureux de tous poils se sont rêvés en défenseurs de la démocratie contre un fascisme qu’ils inventaient de toute pièce, oubliant que c’étaient leurs parents ou grand-parents qui avaient fait ce travail là, et que le travail était fini depuis longtemps.

En revanche, on admirait le camarade Hô Chi Minh, on s’enthousiasmait sur la révolution culturelle de Mao, on ne cachait pas sa sympathie pour le camarade Pol Pot. Pas de fascisme là-dedans, les quelques rares journalistes qui évoquaient le fascisme rouge et ouvraient les yeux, étaient comme Olivier Todd, virés du nouvel Obs. Il valait mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron.

Nous avons eu de la chance, nous avons donc grandi et vieilli dans une période tranquille et prospère et l’imbécilité dogmatique qui l’accompagnait pesait assez peu. Mais l’histoire, toujours tragique, se rappelle à nous après cette longue dormance.

Cette génération qui s’est crue « citoyenne du monde », pour qui la géographie n’a pas de sens, pour qui les frontières sont une abomination, cette génération qui s’est crue révolutionnaire, alors que sa seule contestation était un petit conflit avec papa et maman portant sur la couleur des chaussettes,la taille de la mini-jupe ou la coupe de cheveux, ses enfants et petits-enfants tombent dans les rues sous les balles des ennemis dont ils sont les idiots utiles .

Je crois que si je sortais « Sept Cavaliers » aujourd’hui, j’aurai sans doute plus de « relents nauséabonds » et autres formules prêtes à l’emploi qui sont psalmodiées comme mantras rassurants prouvant que l’on est du bon côté de la force.

Mais depuis que ces livres existent, et dans un monde où la durée de vie des ouvrages se borne souvent à quelques semaines, huit ans après, mes cavaliers de Jean Raspail galopent toujours et continuent à se vendre et je sais, que le cadet Vénier qui est un combattant, est l’avenir de son monde.

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