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La Cour suprême des Philippines a confirmé hier la loi controversée sur la santé reproductive (right to reproductive health), qui a été fortement contestée par les groupes pro-vie et les évêques du pays parce qu’elle violait le langage clair nécessaire pour protéger la vie et la famille dans le cadre de la constitution du pays.

Pour la Conférence des évêques philippins, la rédaction finale reportée depuis deux ans ne peut être considéré comme un échec dans la mesure où la Cour Suprême a rejeté un certain nombre de sections-clé. Il est cité :

  • Le rejet de l’article 7 exigeant des établissements de santé relevant de congrégations religieuses ou d’organisations religieuses de fournir des méthodes de planification familiales.
  • Le rejet de tout contraceptif pouvant provoquer ou induire un avortement
  • Il a affirmé la liberté de conscience complète des professions de santé dans le domaine de « la santé reproductive » et le doit à l’objection de conscience.
  • Il réaffirme les droits des parents à enseigner à leurs enfants

« Bien que la Cour suprême a confirmé la constitutionnalité de la loi HR, il a vraiment édulcoré la loi RH et par conséquent confirmé l’importance d’adhérer à une conscience religieuse informée » a déclaré Mgr Socrates Villegas, président de la Conférence des évêques catholiques des Philippines. Il a ajouté : « L’Eglise doit continuer à défendre le caractère sacré de la vie humaine, à enseigner toujours la dignité de la personne humaine à sauvegarder la vie de chaque personne humaine, de la conception à la mort naturelle. »

« Pour moi, bien que partielle c’est une grande victoire néanmoins » dit le Père Melvin Castro, secrétaire exécutif de la Commission épiscopale CBCP sur la vie familiale et dans un communiqué de presse.« Alors ce qui s’est passé aujourd’hui n’est pas un échec. Après tout, ce n’était pas une cause perdue ».

De leur côté les Pro-Vie sont au contraire très réservés. Est en question la légalisation de la contraception orale dans la mesure où elle sera considérée comme abortive ou non. Ouvrira-t-elle la voie à l’avortement ? Amnesty International qui ferait mieux de s’occuper de ses oignons, considère qu’il s’agit d’une grande victoire qui reste partielle. Notamment parce que toute forme d’avortement reste banni.

(M’étant rendu dès 2004 aux Philippines, mon commentaire est le suivant. A cette époque, faisant deux conférences dans les deux universités catholiques d’Iloilo, j’ai senti dans celle qui était tenue par les Jésuites une sorte de distance vis-à-vis de mes propos. L’accueil y avait été plutôt frais et je sentais comme un malaise. J’en compris la raison. En quittant l’université, j’ai vu un grand calicot annonçant un congrès qui avait pour but de lancer le programme de la « santé reproductive ». Le ver était donc dans le fruit. Mais en réalité des centres où était délivrée la pilule existaient déjà dès 2007 ; nous en avions un à la maison juxtaposée à notre dispensaire de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins. Mon impression est que la première rédaction du projet de loi aux « Droits à la santé reproductrice » était absolument effroyable car il allait vers une licence des mœurs telle que les socialistes veulent l’imposer en France à nos enfants. De plus y était inclus l’avortement. En pratique sous réserve d’informations ultérieures, il n’y aura pas grand-chose de changé sur le terrain par la décision de la Cour Suprême.) A suivre…

Dr Jean-Pierre Dickès

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