MOSCOU – Nous vous parlions récemment du conservatisme assumé de Vladimir Poutine au niveau des valeurs et de la morale. Cette semaine, lors de son habituelle grande conférence de presse de fin d’année (plus de 1300 journalistes russes et étrangers pour une séance de questions-réponses d’une durée de 4h15), le chef de l’Etat russe a répété son attachement aux valeurs traditionnelles et expliqué son rejet de l’idéologie communiste tout comme des pseudo-valeurs libérales.

Questionné par un représentant de la chaîne d’information CNN sur l’attention grandissante accordée à la religion et aux valeurs morales en Russie, voici quelle fut la réponse décomplexée de l’homme le plus puissant du monde : « Ce qui compte pour moi, ce n’est pas le fait de critiquer les valeurs occidentales, mais l’importance de protéger notre société contre des pseudo-valeurs que nos citoyens ont du mal à accepter. La question n’est pas de critiquer qui que ce soit, mais de nous protéger contre le comportement assez agressif de certains groupes sociaux qui, à mon avis, non seulement vivent à leur façon, mais imposent en outre de manière agressive leur point de vue aux citoyens d’autres pays. C’est la seule explication de ma position sur une série de questions auxquelles vous avez fait allusion. Quant aux valeurs traditionnelles, c’est vrai que je considère que nous devons y prêter plus d’attention. Une certaine idéologie régnait en Union soviétique et quelle que soit notre attitude à son égard, il s’agissait de valeurs suffisamment accessibles et quasi-religieuses. Le code du constructeur du communisme est une piteuse copie de la Bible. On y trouve toutes les idées mais exprimées dans une langue primitive et raccourcies jusqu’à en devenir méconnaissables. Ce code a expiré et n’existe plus. Une nouvelle génération de citoyens russes, de jeunes gens, ne connaissent pas cela. Seules les valeurs traditionnelles peuvent remplacer [ce code communiste], sans quoi la société se dégradera. Nous devons revenir à ces valeurs, comprendre leur importance et sur leur base aller de l’avant. C’est une approche conservatrice, mais, selon les mots de Berdiaev, c’est un conservatisme qui n’empêche pas le progrès vers l’avant et vers le haut mais qui empêche le mouvement vers l’arrière et vers le bas. Telle est mon opinion et c’est la formule que je propose. La Russie est un pays avec une culture ancienne et très profonde et si nous voulons nous sentir forts et grandir avec confiance, nous devons tirer parti de cette culture et de ces traditions. »

Le président Poutine appelle ainsi son peuple à conserver la morale, ses traditions et sa culture ancestrale tout en allant résolument de l’avant.

Baudouin Lefranc

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