PROFANATION-castres

Concernant la profanation de près de 220 tombes chrétiennes du cimetière Saint-Roch de Castres ce mercredi,  Philippe Bilger, magistrat honoraire, a publié une intéressante tribune sur FigaroVox.

Philippe-Bilger

La rançon d’une politique compassionnelle est qu’en permanence l’État, qui s’engage dans cette voie dangereuse, se voit soupçonné de choisir ses dénonciations et ses désastres et d’en exclure d’autres de manière incompréhensible.

(…)

On sait depuis longtemps, à l’exception d’une universalité obligatoire et tactique au cours du mois de janvier, que pour ce pouvoir, toutes les victimes ne se valent pas et que son cœur n’est endolori, voire brisé que par intermittence et à l’égard seulement de certaines causes qui offrent l’avantage de distraire de l’essentiel et de rassembler à bon compte.

(…)

Il me suffit de faire référence aux déplacements et recueillements ciblés de François Hollande, qui en eux-mêmes n’ont rien de choquant -par comparaison, sur le plan intérieur, Nicolas Sarkozy avait le cœur plus sec et le mouvement moins frénétique!- mais conduisent le citoyen à s’interroger. Pourquoi ici et pas là? Pourquoi en Alsace et pas à Castres? Pourquoi, afin de consoler la communauté juive, en cet endroit et pourquoi pas ailleurs quand les musulmans ont été touchés et atteints? Pourquoi les déplacements au compte gouttes pour les souffrances chrétiennes et pourquoi cette incapacité du président à sortir de sa sensibilité et de sa bouche le mot «chrétien»?

Aurait-il honte, en cette période de laïcité militante et souvent absurde -la RATP a été indépassable pour le pire sur ce registre!- de prononcer même ce verbe de peur qu’on vienne l’accuser de remettre ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy?

Alors que, pour d’autres thèmes et pratiques, il l’a évidemment dépassé, ce qui n’a pas manqué d’attrister non seulement la gauche doctrinaire mais la droite qui lui avait fait confiance?

Quand on commence à se servir du compassionnel et qu’on instrumentalise ce qui devrait la plupart du temps demeurer dans les cercles intimes, privés ou honorablement sollicités par des tragédies de proximité et de solidarité, on ne sait plus comment s’arrêter ou bien on favorise le sentiment aigre d’une injustice, d’une intolérable discrimination.

Faute d’avoir l’honnêteté d’aller partout et parce qu’on hiérarchise les émotions et les douleurs, il n’est pas un jour où ce pouvoir ne soit légitimement interpellé, placé face à ses contradictions et à son esprit partisan. Avec sa sensibilité volage et hémiplégique.

Donc j’ai le droit, sans polémique et avec beaucoup de modestie, de me tourner vers le président de la République ou le Premier ministre qui nous a montré qu’il sait bouger pour des enjeux moins nobles: pourquoi, toutes affaires cessantes, l’un ou l’autre ne s’est-il pas rendu à Castres où un cimetière chrétien a été gravement vandalisé?

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