Le formatage des jeunes esprits a toujours été au cœur des préoccupations des dirigeants politiques.

La république française a d’ailleurs annoncé très clairement la couleur dès les déclarations de Jules Ferry.

En remplaçant l’intitulé initial de la troisième république « instruction publique » par celui « éducation nationale » puis plus récemment « éducation » tout cours, la cinquième avait franchi une nouvelle étape dans le dressage par l’école.

Le macronisme va-t-il nous faire revenir à une époque que l’on croyait révolue, celle de la propagande scolaire ?

Les bons esprits, fustigeant le nationalisme, n’ont pas de mots assez durs pour fustiger les messages patriotiques qui émaillaient les manuels d’histoire, voire de français, dans les années 1900 ou à la veille de la seconde guerre mondiale.

Les mêmes dénonceront les méthodes éducatives du régime national socialiste qui éveillera la jeunesse à une approche eugéniste ou belliciste même dans les manuels de mathématiques, à travers des exercices illustrant l’efficacité d’un bombardement ou le coût économique et social des aliénés.

A. Grosser, dans son ouvrage « Dix leçons sur le nazisme » (paru chez Fayard, 1976), cite l’exercice suivant qu’il aurait trouvé dans un manuel scolaire de mathématique du régime national-socialiste:

« Un aliéné coûte quotidiennement 4 marks, un invalide 5,5 marks, un criminel 3 marks.

Dans beaucoup de cas, un fonctionnaire ne touche que 4 marks, un employé 3,65 marks, un apprenti 2 marks. Faites un graphique avec ces chiffres. D’après des estimations prudentes, il y a en Allemagne environ 300.000 aliénés et épileptiques dans les asiles. Calculez combien coûtent annuellement ces 300.000 aliénés et épileptiques. Combien de prêts aux jeunes ménages à 1000 marks pourrait-on faire si cet argent pouvait être économisé ? »

Il s’agissait évidemment d’une propagande nationaliste qu’il n’est pas question de revoir de nos jours, chez nous, où les maîtres mots sont « immigration » et « métissage » depuis que, bien au-delà de la gôche bienpensante, Sarkozy et Raffarin cherchent à y convertir de force la France avec le concours des instances européennes…

L’illustration du fait migratoire apparait donc logiquement dans les nouveaux manuels scolaires agréés par le « Ministère de l’Education ».

C’est ainsi que les Editions Nathan dans leur collection mathématique « Hyperbole », nous propose dans le nouveau manuel de rentrée 2017 pour les séries Terminale ES et L (spécialité mathématique) un exercice quelque peu étonnant à travers une illustration du cours sur les suites géométriques.

L’exercice suivant, n°93 en page 34, est un cas de modélisation simple, d’ailleurs largement utilisé pour évaluer la croissance des populations animales, végétales ou bactériennes…

Sauf qu’il concerne ici l’arrivée de migrants !

Si la dernière question f) appelle à calculer le nombre total de migrants débarqués au bout de huit semaines, n = 8, l’exercice se garde bien de faire réfléchir l’élève sur les conséquences de la propriété fondamentale que cette modélisation illustre :

Une suite géométrique à termes positifs est croissante n’a pas de limite si la raison q est supérieure à 1.

(ici q = 1,1) et elle tend vers l’infini avec l’indice n, qui traduit ici le nombre de semaines…

Or il n’y a aucune raison de considérer que le processus va s’arrêter au bout de 8 semaines : comme pour la croissance bactérienne, le processus migratoire s’avère être continu.

Par ailleurs, les chiffres évoqués – à la différence de l’exemple nazi cité plus haut, dont nous ne discuterons évidemment pas la valeur politique et la qualité morale – n’ont aucune réalité tangible : l’analyse de n’importe quel relaté de sauvetage en méditerranée montre que les bateaux concernés sont chargés de plus de 200 migrants en moyenne…Voire parfois 500 et plus…

Quant au ratio moyen de 10% il ne repose sur absolument aucune observation : cette modélisation ne s’appuie donc sur aucune réalité, ce qui est bien un comble pour une modélisation !

De ce fait l’approche du fait migratoire présentée au lycéen est totalement biaisée.

Dans ces conditions on ne peut que s’interroger sur la valeur pédagogique de cet exercice…

Il ne s’agit donc à aucun prix, pour les auteurs, d’appréhender la réalité du fait migratoire, mais bien de faire passer – par le biais d’une présentation mathématique imaginée, qui lui donnera une légitimité certaine quand on assimile précision et certitude – un message de banalisation du phénomène, associé à deux idées majeures :

  • Le phénomène migratoire est limité par la faible quantité des migrants par bateaux

  • Le phénomène n’est pas durable dans le temps.

Deux aspects bien entendus contredits par la réalité que révèle l’actualité.

Par ailleurs aucune réflexion n’est abordée, ne serait-ce que par une quelconque application numérique, sur l’impact sociologique, voire sanitaire, et économique de cette immigration.

De quoi considérer ce fait comme un épiphénomène… à appréhender naturellement favorablement.

En un mot, c’est un « exercice » dogmatique de propagande immigrationniste : la mise des mathématiques au service de l’idéologie dominante de la classe politique.

Exactement ce qui a pu être légitimement reproché au dirigisme du régime nazi ou des régimes marxistes…

Le régime macroniste orienterait-il – ou laisserait il orienter – en France, la pédagogie sur cette même voie du dogmatisme ?

L’analyse des autres manuels scolaire de cette rentrée nous fournira sans doute d’autres indices…

Claude Timmerman 

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