Entre vendredi et samedi, les forces d’Al-Qaïda se sont emparées de Fallouja tandis que les abords de la ville restent toujours sous contrôle des forces irakiennes. On connait tous cette ville puisqu’elle a été le lieu de terribles combats entre les forces américaines et la guérilla irakienne et qu’elle a coûté de nombreuses pertes des deux côtés. Aujourd’hui, elle est tombée aux mains d’Al-Qaïda, deux ans après le retrait des Américains.

Je n’ai pu m’empêcher de penser aux 4489 soldats américains tués dans ce conflit sans compter les 32.236 blessés et tous ceux qui ont été victimes des conséquences de la guerre et dont personne ne parle parce que ça n’intéresse pas. A travers cela, il y a toutes ces familles à qui on remet le drapeau américain en disant ces mots : « Veuillez recevoir ce drapeau de la part de la nation reconnaissante comme preuve de notre appréciation du service honorable  et dévoué rendu par votre fils. » Aujourd’hui va-t-on leur dire que leurs fils, leurs époux sont morts pour rien ?  Que penser quand on voit la situation actuelle de l’Irak ? Ils ont combattu Al-Qaïda mais l’Irak est devenu une terre de djihad où on venait pour tuer de l’Américain. Désormais, les frontières sont totalement étanches entre l’Irak et la Syrie et les mouvements djihadistes ne cachent plus leur ambition. Aujourd’hui, c’est une haine anti-américaine qu’on attise sans cesse et dont les premiers à en être les victimes sont de braves citoyens qui n’ont rien demandé.

On a demandé au pays un véritable effort de guerre tout d’abord financier mais aussi humain. On a pu crier dans un premier temps victoire mais c’est vite devenu un enlisement de guérillas urbaines. Il fallait sans cesse faire tourner des effectifs. On a engagé des réservistes dans ce conflit et par milliers pour justement augmenter les effectifs. On a trouvé des subterfuges juridiques pour renouveler le contrat de certains militaires qui devaient quitter l’armée. C’est ainsi que certains ont déserté pour ne pas retourner en Irak après avoir vu la réalité de la guerre que menait l’armée américaine. Ils étaient plus de 25.000 en 2008. Certains ont préféré s’enfuir au Canada, coupant les ponts avec leur pays. Pour ceux qui ont fait ce choix, c’est un point de non-retour. Ils savent qu’ils ne pourront jamais rentrer dans leur pays. C’est sans parler des vétérans dont l’administration ne s’occupe pas vraiment à leur retour à la vie civile, malgré les troubles dus au stress post-traumatique qui ont fait des dégâts. Certains sont aujourd’hui dans la précarité.  Encore une fois, tout ça pour quoi ?

On ne peut s’empêcher de penser aussi à tous ces civils irakiens, parfois victimes collatérales d’un conflit qu’ils n’avaient pas demandé mais après tout ils n’avaient pas le choix. Il est impossible aujourd’hui de pouvoir donner des chiffres exacts mais on sait qu’ils sont nombreux. Certains se sont réfugiés dans les pays voisins pour fuir la violence et l’instabilité du pays. On a libéré des prisonniers politiques mais on en a emprisonné d’autres sur simple dénonciation ou vengeance. Ils ont vu les Américains faire main basse sur le pétrole tandis que les entreprises américaines s’empressaient de reconstruire tout ce que les troupes de leur propre pays avaient détruit. La violence est devenue leur lot quotidien et il ne se passe pas un mois sans qu’on nous parle d’attentats suicides, preuve que les djihadistes sont toujours là. Une fois les Américains partis, ce sont les conflits communautaires qui ont pris le dessus.

Merci Villepin de nous avoir épargnés cette guerre quand on voit le lourd tribut qu’ont payé le peuple américain et le peuple irakien. Que peut-on leur dire aujourd’hui pour les rassurer et leur dire que les sacrifices consentis n’ont pas été vains ? La prise de Fallouja par Al-Qaïda n’est pas le cadeau rêvé d’Obama, dont la côte de popularité n’est pas au mieux. Les Américains n’y interviendront plus militairement mais ils vont aider en armement, preuve que l’Irak reste toujours dépendant de ses envahisseurs. Parfois je me demande si Bush arrive à dormir le soir avec tous ses morts sur la conscience, en voyant le résultat d’une guerre dont il a manipulé les causes pour arriver à ses fins.

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