Nous avons reçu de notre ami Winfried Wuermeling ce portrait d’Helmut Kohl.

Plusieurs amis m’ont demandé de commenter en tant qu’allemand la mort de l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl. C’est vrai que je le connaissais assez pendant ma jeunesse, du fait de l’engagement politique de mon père Dr Franz-Josef Wuermeling dans la CDU et dans le gouvernement allemand (mon père fut ministre de la famille de 1953 à 1962, dans 3 cabinets du grand chancelier Konrad Adenauer).

Je me contente d’énumérer quelques bribes qui me paraissent significatives :

–        Kohl est décédé le 16 juin 2017, âgé de 87 ans, né de parents allemands, et de grands-parents polonais du nom Kohn d’ancienne provenance juive khazar. Son vrai nom serait Henoch Kohn, changé plus tard en Helmut Kohl.

–        Kohl (en allemand : « choux ») a fait une fulgurante carrière politique, entre autre il fut de 1969 à 1973 ministre président de la Rhénanie en RFA, de 1973 à 1998 chef du parti « chrétien » CDU, et surtout de 1982 à 1998 chancelier pendant 4 législatures, donc pendant les années de la réunification des deux parties de l’Allemagne autour de l’an 1990. Il se fit célébrer comme le père de l’unité de l’Allemagne, mais aussi de l’Union Européenne et de l’Euro.

–        Malheureusement ses succès politiques se situaient dans un contexte familial tragique et dramatique : sa 1ère femme Hannelore se suicida en 2001, après 41 ans de mariage et 2 fils (Walter et Peter); il se remaria en 2008 avec une autre femme, ancienne collaboratrice de sa chancellerie, 37 ans plus jeune que lui ; depuis ce 2èmemariage il avait coupé toutes relations avec ses propres fils et leurs enfants, l’un d’ailleurs marié à une turque et l’autre à une asiatique. Depuis une chute en 2008, il ne se déplaçait plus qu’en chaise roulante ; etc.

–        Sa religiosité ? Officiellement catholique. Mais à ma question à mon père de ce qu’il pensait de Helmut Kohl, il me répondit : « Le dimanche à 11h quand nous allons à la messe, il va avec sa femme Hannelore au club de tirs de précision à Mayence »…

–        Lors des funérailles de mon père à Münster, en mars 1986, Kohl fit l’éloge funèbre du haut de la chaire de la cathédrale. Il dit notamment : « Wuermeling nous a souvent molestés avec ses interventions permanentes en faveur de la famille, mais aujourd’hui il faut se demander : n’avait-il pas raison ? » A la fin du Requiem, Kohl venait saluer un par un les membres de notre famille. Arrivés à notre hauteur, c’est-à-dire mon épouse (française) et moi, nous étions les seuls à lui refuser la main. Vous verrez ci-dessous que nous avions raison.

–        En fait lors de la réunification des deux Allemagnes en 1990, Kohl avait nommé diverses commissions pour harmoniser les lois de l’est et de l’ouest en vue de la réunification officielle planifiée pour le 3 octobre 1990. La date approcha, et une commission n’avait toujours pas conclu : celle des questions éthiques, notamment l’avortement. A l’est (communiste) celui-ci était autorisé, à l’ouest (démocratique) non. Kohl, tel le roi Salomon, coupa le nœud en deux en disant : ok, cette question sera traitée par une commission spéciale à l’avenir, on procèdera d’abord et surtout à la réunification… Plus tard la RFA élargie accepta pratiquement la règle de l’est : on tue les bébés, à l’ouest aussi. Ainsi l’unité allemande est construite sur les cadavres des bébés allemands. On voit la suite aujourd’hui. N.D. à Fatima : « la Russie répandra ses erreurs sur le monde entier »…

–        Merkel a été intronisée par Kohl qui l’appelait « das Mädchen «  (la fille), mais dès qu’elle fut à la tête du parti CDU, et plus tard de toute l’Allemagne, elle le trahit et l’évinça (photo ci-dessus: Kohl en 2002, après son éviction par Merkel « le requin »).

–        Son enterrement est prévu de manière totalement privée, on ne sait même pas quand. Par contre l’Union Européenne a organisé à Strasbourg ce 1er juillet un « acte de deuil européen », avec notamment Clinton, Macron et Merkel comme intervenants.

Entre temps Mme Kohl (la 2ème) a déclaré qu’elle s’oppose formellement à toute intervention de Mme Merkel le 1 juillet à la cérémonie de Strasbourg, et qu’elle préférerait le président tchèque Monsieur Orban à la place…

–        Ses fils Walter et Peter n’ayant été informés de la mort de leur père que par la radio, se ruèrent vers la maison familiale pour un dernier salut au décédé, mais se voyaient l’accès interdit par un service d’ordre rigoureux ; ce n’est qu’après de longs palabres qu’ils ont réussi à pénétrer dans la maison de leur jeunesse pour voir pour une dernière fois le visage de leur père.

–        Chez le chancelier chrétien Konrad Adenauer, lors de notre visite en sa maison de Rhöndorf sur le Rhin en 2016, son petit fils (du même nom) nous a expliqué que son grand-père y est décédé entouré de ses enfants, et qu’aujourd’hui encore, 50 ans plus tard, ils sont 50 grands et petits Adenauer qui s’y réunissent à chaque fête de Noël pour se souvenir de leur père, grand-père et arrière grand-père. Voilà une famille lumière pour l’Allemagne. – Quant à Kohl, R.I.P. (Requiescat in pace) !

Rapport établi par Winfried Wuermeling

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