Le Front National continue sa mue à la recherche d’une crédibilité qu’il croit trouver dans la dédiabolisation et la remise au placard des thèmes fondamentaux que furent l’immigration, la sécurité et l’opposition à la décadence morale.

Les cadres du mouvement créé par Jean-Marie Le Pen se réunissent donc ce vendredi 21 et samedi 22 juillet pour un séminaire à Nanterre à huit clos avec pour objectif de « refonder » le parti tout en faisant «le bilan des élections ».

“Nous devons organiser le mouvement pour pouvoir accueillir au-delà du FN ceux qui veulent mener le combat pour la France”

a déclaré Marine Le Pen, sa présidente qui estimait sur Télé Matin hier 20 juillet « qu’il faut tout refonder ».

Changement de nom, sortie ou non de l’euro, nouvelle ligne politique, immigration, seront parmi les thèmes abordés pour parvenir à cette refondation.

Mais ce sera surtout l’heure des grandes explications. Depuis la fin des deux campagnes électorales, les tensions montent au sein du mouvement national et particulièrement entre Marine Le Pen et son lieutenant Florian Philippot, la sortie de l’euro étant le point de clivage.

Si de nombreux cadres ont pris acte que cette mesure importante du programme politique du FN est rejetée par les électeurs, Philippot n’en démord pas : il a déjà annoncé, et réaffirmé hier, qu’il « n’aurait rien à faire » au FN si ce dernier devait changer de ligne «en acceptant l’euro ».

Ex-chevènementiste, Philippot a gardé son habitus d’homme de gauche : s’il est souverainiste en matière monétaire, il est pour une ouverture progressiste sur les thèmes que sont l’immigration, l’insécurité et l’islamisme. Dans une lettre en interne publiée par le Figaro.fr, il écrit : «Il est évident qu’à partir du moment où le FN annoncerait qu’il renonce à la reconquête de la souveraineté monétaire, une série de problèmes s’ouvriraient» tout en préconisant un « élargissement continu des sujets traités par le FN» et en se dissociant des cadres qui voudraient revenir aux fondamentaux du Front National : ce serait une ««erreur fatale» affirme-t-il que de se « «restreindre» à ces thèmes phares du FN. «Sommes-nous vraiment aussi clairs et précis qu’on le croit sur l’immigration? Pourquoi tant de nos compatriotes sont-ils encore persuadés que ce discours est «raciste»? Comment doit-on parler aux Français issus de l’immigration?… Il a fallu attendre le 1er mai 2016 pour qu’une élue et cadre nationale de notre mouvement dise publiquement, et en meeting devant 2500 militants, que notre parti bien sûr défend le droit à l’IVG et le droit à la contraception. Ces éléments sont dans notre programme depuis longtemps, essentiellement sous l’impulsion de Marine Le Pen, mais pourquoi hésiter à le dire aussi clairement?» continue-t-il.

Pourtant la jeune député frontiste Marion Maréchal-Le Pen, au langage plus radical, plus ancré à droite, plus anti-moderne, plus familial, plus axé sur le danger de l’immigration et de l’islamisation de la société française était la figure la plus aimée des militants et celle qui recueillait un nombre considérable de voix d’électeurs. Preuve que la gauchisation du discours frontiste n’est peut-être pas ce qu’attendent les Français à l’heure de l’immigration-invasion et des attaques continuelles contre la famille…

Francesca de Villasmundo

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