En attendant le lancement du nouveau site d’analyse politico-stratégique www.stratpol.com, Xavier Moreau publie sur Médias Presse Info, sa dernière analyse sur la situation en Ukraine.

République bananière d’Ukraine. Saison 2. Episode 5.

Tout ça pour ça.

Vendredi 12 septembre 2014, le gouvernement de Kiev a annoncé que l’accord d’association avec l’Union Européenne, bien que signé, ne serait mis en œuvre qu’à la fin 2015 – début 2016. Les 15 mois à venir devraient être mis à profit, pour se mettre d’accord avec la partie russe. C’est exactement ce que Vladimir Poutine avait proposé en décembre 2013. C’est également ce que proposait le Président Ianoukovitch à l’époque. Il a fallu 10 mois de conflit, de guerre civile, que Slaviansk soit rasée, Lougansk et Donetsk bombardées, 800 000 réfugiés en Russie, 10 000 morts en Ukraine, pour que les occidentaux finissent par adopter la solution d’une négociation tripartite. Par son refus initial, José-Manuel Barroso peut donc être considérés comme un des plus grands criminels de ce début du XXI siècle. Cela dit, la mission de l’ancien maoïste, devenu néoconservateur bushiste et de l’Union Européenne, est un succès pour ses commanditaires américains et allemands. Des slaves et des chrétiens s’entretuent, l’économie ukrainienne est détruite, son complexe militaro-industriel va disparaître, l’OTAN peut faire croire à son utilité. Il reste, que le renoncement à cet accord stupide, est la deuxième étape du fragile plan de paix, conçu par les Présidents russe et ukrainien.

La paix des Présidents.

Nos lecteurs n’ont pas été surpris par la contre-offensive des rebelles, qui était déjà annoncée depuis deux mois. L’IFRI et à la FRS se sont de nouveau ridiculisés, en manquant un événement parfaitement prévisible (A ne pas manquer, le débat « à la française » sur Arte avec Alexandra Goujon et Camille Grand, dans le rôle de Barbie et de Ken). Si le gouvernement français était aussi bien informé que nos lecteurs, nous n’en serions sans doute pas là. L’autre élément que nous avions annoncé et qui s’amplifie, est l’implosion politico-économique de l’Ukraine.

Nous avons évoqué la pénurie de gaz, de charbon et d’électricité, les unes étant liées aux autres. La ville de Kharkov est désormais touchée, ayant presque épuisé ses réserves de charbon. A Lvov, les plaques d’égouts disparaissent les unes après les autres, volées et revendues au prix du métal. Le Président Porochenko semble avoir pris conscience du mensonge dans lequel ses conseillers l’entretenaient. Nous sommes en général très critiques vis-à-vis du Président ukrainien, mais on ne peut ici qu’admirer son courage. En mettant en œuvre un plan de paix avec Vladimir Poutine, il se trouve face à un bloc regroupant Washington, Bruxelles, Berlin, Yulia Timochenko, Igor Kolomoïski et l’ensemble des groupes paramilitaires néonazis. Ces derniers attendent désormais un nouveau Maïdan avec impatience.

En menaçant Marioupol, les FAN (forces armées de Nouvelle Russie) sont arrivés dans le cœur industriel de l’Ukraine. La trêve est arrivée, au moment où les troupes de Kiev sont au bord de la débâcle et où les FAN doivent se remettre en condition, pour lancer une nouvelle offensive le cas échéant. Marioupol était en outre, un objectif de pillage essentiel, pour les organisateurs de Maïdan. Là se trouvent nombre d’actifs industriels, dont Kolomoïski et le clan Timochenko rêvent de s’emparer. L’importance de Marioupol est encore accrue car l’Ukraine, désormais importatrice de charbon, en a commandé en Afrique du Sud, et le port du Donbass est l’un des deux points de livraison sur la côte ukrainienne. On observe que les FAN ne bombardent pas Marioupol, au contraire des forces kiéviennes qui ont rasé Slaviansk et soumis les villes et villages de Nouvelle Russie à des bombardements aveugles. Malgré la propagande ridicule de la télévision ukrainienne, la population de Marioupol est largement acquise à la Nouvelle Russie et attend sa libération des milices néonazies, notamment le bataillon Aïdar, dont même Amnistie Internationale n’a pu passer les crimes sous silence.

Pour l’instant, les deux Présidents ainsi que l’OSCE jugent la trêve globalement respectée. Il est vrai que les bombardements ont largement diminué sur l’ensemble du front. Quelques obus ukrainiens tombent encore aveuglément sur les zones habitées. Les bombardements de civils s’éloignent ainsi, accompagnant l’armée ukrainienne dans sa retraite, et mettant en évidence les mensonges de la presse française, qui se refusait à les attribuer à Kiev, malgré les déclarations de l’OSCE. Répétons-le, Kiev a mené une guerre à l’américaine, visant délibérément les civils et les infrastructures, que les autorités de Nouvelle Russie remettent en état peu à peu. Les tirs sporadiques sur les objectifs civils à Donetsk ou à Lougansk, n’ont désormais plus aucun intérêt militaire, l’armée ukrainienne n’ayant pas d’espoir de les exploiter. Il s’agit d’actes de vengeance purs et simples.

L’administration américaine est d’ailleurs furieuse contre le Président Porochenko et lui a intimé l’ordre, dès le 8 septembre, de reprendre immédiatement les combats. Pour le Président ukrainien, la situation est très délicate, car ce sont les conseillers militaires américains qui dirigent de fait l’état-major des opérations de représailles et les groupes paramilitaires néonazis. Le Président Porochenko peut espérer compter sur la loyauté de son armée, dont une bonne partie serait ravie de liquider ces mêmes groupes. Selon les rebelles, Washington prépareraient une offensive au nord de Donetsk. L’objectif pourrait consister à dégager les troupes ukrainiennes enfermées dans l’aéroport, où seraient présents de très nombreux mercenaires polonais. Le commandant du bataillon paramilitaire néonazi « Donbas », Semen Sementchenko, s’est d’ailleurs rendu à Washington pour y recevoir de nouvelles instructions.

Quelques mensonges de la presse française, de l’IFRI et de la FRS.

Camille Grand, le directeur de la Fondation pour la Recherche Stratégique, a décidé de se mettre au travail et a reconnu s’être trompé dans une interview publiée dans le monde. Ne crions pas victoire trop vite, la suite de l’analyse de notre Ken national, prouve qu’il n’a toujours rien compris au conflit ukrainien. Sur Arte également, il fait sien le mensonge de la chaîne d’état, en parlant du souhait de Vladimir Poutine, de « créer » un état de Nouvelle Russie. VoiciexactementcequaditlePrésidentrusse : « Нужно приступить к переговорам о политической организации общества и государственности на юго-востоке Украины ». Ce qui signifie : « Il faut entamer des négociations sur l’organisation politique de la société et de l’Etat dans le sud-est de l’Ukraine. »

Sur la présence de Soldats russes. La presse française semble découvrir avec surprise la contributions des volontaires russes et entretient, à dessein, la confusion entre volontaires et soldats réguliers. Dès les combats de Slaviansk, les chefs de la rébellion en ont appelé aux brigades internationales. Des milliers de Russes, mais aussi de Serbes, de Roumains, et mêmes quelques Français et Espagnols ont rejoint les FAN. Comme à l’époque des guerres de Yougoslavie, de nombreux militaires russes ont donné leur démission, pour aller combattre pour une cause à laquelle ils croyaient. L’OTAN n’a pu fournir aucune preuve crédible de la présence de troupes russes et c’est ce qu’a reconnu d’ailleurs l’OSCE. Répétons-le pour Barbie et Ken, les matériels utilisés dans les deux camps sont les mêmes, et ce sont de vieux modèles qui datent de l’époque soviétique. En outre, que les services secrets russes aident les FAN est aussi normal que de voir la CIA soutenir le gouvernement de Kiev. Il est évident que l’apport des volontaires russes est essentiel, car leur maîtrise technique est excellente. En outre, les vétérans russes ont acquis une grande expérience ces 20 dernières années, dans les différentes guerres, au contraire de l’armée américaine dont le savoir-faire se limite essentiellement, à des bombardements massifs à haute altitude et à des opérations de police et de représailles, qui n’ont d’ailleurs donné aucun résultat probants, malgré l’emploi systématique de la torture et des enlèvements. Concernant, les 8 soldats russes qui ont été capturés lors d’une patrouille, il s’agit évidemment d’un cas isolé. Si la Russie voulait aider les rebelles, elle ne le ferait pas en envoyant dix hommes seuls. Ajoutons à ce sujet qu’il n’y a pas eu échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie, car les soldats ukrainiens qui ont trouvé refuge en Russie n’ont jamais été considérés comme prisonniers. Ils ont été soignés, nourris et logés. C’est en revenant en Ukraine qu’ils sont devenus des prisonniers pour désertion. Pour en finir sur l’intervention de la brigade fantôme russe à Novoazovsk, rions un peu devant le désespoir de la journaliste de CNN.

Le laborieux et verbeux, Thomas Gomart, a encore récidivé sur France Culture, en nous expliquant que la Russie pourrait attaquer les pays européens (23’). Nous restons une fois de plus émerveillés par la patience d’Isabelle Facon, à qui les médias français imposent des débats avec d’aussi médiocres spécialistes.

Le système politique en Ukraine est un mélange de répression policière, où le ministre de l’intérieur, Arsen Avakov menace de mort un député d’opposition, et de la toute-puissance oligarchique, qui exécute qui bon lui semble. Valentina Semeniouk a ainsi été assassiné le 27 août 2014. Elle était l’ancienne responsable du fond de la propriété d’état de Viktor Youchenko, de 2005 à 2008, avant d’en être chassée par Yulia Timochenko, pour son manque de coopération. Valentina Semeniouk a eu le malheur de donner, le 2 août dernier, une interview à la télévision russe, où elle expliquait comment Igor Kolomoïski avait entrepris de s’emparer des actifs industriels ukrainiens. La sanction n’a pas tardé, et a pris la forme, le 27 août, d’une décharge de fusil de chasse en plein visage. Nous tenons à rassurer nos lecteurs, Cécile Vaissié et Alexandra Goujon ont surmonté leur chagrin. Pour les russisants qui veulent comprendre quelque chose aux privatisations ukrainiennes, nous recommandons ce lien.

La réalité est que pour la première fois depuis 25 ans les oligarques ukrainiens ont peur devant un mouvement authentiquement populaire, contre lequel leur argent ne peut rien. Bien que jusque-là tout puissant, Igor Kolomoiski, semble désemparer par la tournure des événements. Après avoir décidé de prendre sous son aile la « défense » de Zaporojie, ce valeureux patriote a finalement décidé de partir en croisière en méditerranée sur son Yacht. Il tente dans le même temps de revenir en grâce auprès du gouvernement israélien, lassé de le voir financer les bataillons néonazis ukrainiens. En signe de bonne volonté, Pravy Sektor avait organisé, fin juillet, une manifestation de soutien à Israël à Dniepropetrovsk. Le chef local, Andrei Denissenko, également représentant du parti Svoboda, avait souligné la proximité du combat de Pravy Sektor contre la Nouvelle Russie, à celle de Tsahal contre le HAMAS. Avec des soutiens comme ça, Israël n’a plus besoin d’ennemis.

Pravy Sektor a de nouveau reçu le soutien des Femens qui ont souillé la Laure de Petchersv à Kiev, haut lieu de l’orthodoxie du patriarcat de Moscou. Cela arrive comme en écho à l’acquittement de celles qui ont souillé Notre Dame de Paris. Les néonazis ukrainiens ont toujours bénéficié du soutien des mouvements sociétaux, qu’ils soient LGBT ou Femen, notamment lors du massacre d’Odessa. Le Kremlin a apporté son soutien aux catholiques de France, qui affrontent la même coalition faite de païens, de gauchistes et de LGBT. Ce combat commun entre catholiques et orthodoxes, contre les totalitarismes issus des Lumières, se trouve renforcépar la désignation récentes des bolchéviques, comme « traîtres à la Russie », par Vladimir Poutine. Pas de nostalgie chez le Président russe, qui voit l’avenir de sa nation dans le renouveau du christianisme.

Quand l’Ukraine ne s’enfonce pas dans le totalitarisme et la dictature, elle fait les frais de l’explosion de la corruption, à l’image de cette descente de police dans une bijouterie de Kiev, où les policiers procèdent, sous les caméras de surveillance, à un véritable pillage. A voir ici, pour les nostalgiques des années 90.

La France sortie de l’Histoire.

Adepte de l’Union Sacrée contre toute forme d’envahisseurs, nous avons salué jusque-là la résistance du gouvernement français contre les pressions américaines et allemandes sur le Mistral. Même si la déclaration ambigüe de l’Elysée n’a pour l’instant aucune conséquence pratique, le BPC devant être livré fin octobre, et même si ce dernier était livré comme prévu, ce qui devrait être le cas étant donné le montant des amendes, le gouvernement français a abandonné le peu de souveraineté qui lui restait. La honte dans laquelle notre Président a plongé la France rejaillie sur nous qui vivons en Russie, où l’on nous regarde désormais comme les ressortissants d’un pays occupé, qui n’est plus maître de son destin. Pris en étaux entre ses difficultés intérieures et les invraisemblables pressions extérieures, le Président Hollande aurait dû faire appel justement à l’union nationale pour préserver notre industrie nationale. S’il s’était adressé aux Français, en leur expliquant la situation réelle en Ukraine, les menaces que nos diplomates et nos militaires subissent chaque jour de la part de Washington et de Berlin, les Français auraient à coup sûr soutenu un Président devenu ainsi digne de la cinquième République. Nicolas Dupont Aignan a parfaitement décrit le problème lors de son débat sur Arte (un vrai cette fois), où il a pulvérisé la pauvre Cécile Vaissié, sans doute plus douée en littérature qu’en analyse politico-stratégique : le problème fondamental de la décision de notre Président est qu’il l’a prise sous la contrainte, tout en sachant qu’elle irait contre les intérêts de la France.

Conclusion :

 

La trêve en Ukraine durera aussi longtemps que Piotr Porochenko et Vladimir Poutine pourront fermer les yeux sur les provocations des troupes qui refusent d’obéir au Président ukrainien. Ce dernier peut compter sur le soutien de sa population qui souhaite la paix, mais doit faire face à la puissante coalition américano-oligarcho-nazie. Les prochaines élections législatives ne garantiront guère plus de stabilité. Le parti des régions refuse d’y participer, sachant qu’il ne pourra pas faire campagne. Le Premier Ministre Iatsenouk a décidé, quant à lui, de se présenter contre le bloc présidentiel. L’Ukraine s’enfonce de plus en plus dans une crise totale, qui va rendre la Russie de plus en plus attrayante pour toutes les régions du territoire historique de la Nouvelle Russie.

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