Le cardinal Raymond Léo Burke vient d’être limogé de son poste de la Congrégation pour les Evêques selon la volonté du Pape lui-même. Cette mesure apparaît comme un désaveu de tous ceux qui luttent contre l’avortement. Pourquoi ?

Cette affaire surgit dans la perspective du démembrement de l’Institut des Frères de l’Immaculée. Il est reproché à celui-ci de se situer dans un axe trop traditionnaliste, notamment en raison du fait que les deux tiers de ses 400 membres sont revenus à la messe traditionnelle. Tous les dirigeants de cette congrégation (dont le fondateur) ont été épurés et le liquidateur entend désormais mettre la main sur la trésorerie et les biens de l’Ordre. Mais ce qui se passe apparaît infiniment plus grave qu’une simple sanction disciplinaire. On s’est demandé à ce moment-là : « A qui le tour ?». On y est !

Ancien évêque de Saint Louis aux Etats-Unis, Mgr Burke a été appelé à Rome par Benoît XVI en raison de ses convictions solides sur la doctrine. Etaient ciblées ses positions très fermes sur l’avortement et la foi. Il participait aux manifestations contre l’avortement. Il considérait que ceux qui prêtaient la main à cet acte se trouvaient excommuniés ipso faco et latae sententiae (par le fait même et sans qu’il soit besoin de le leur dire). Ils ne devaient pas communier : telle est la doctrine de l’Eglise. Cette sanction s’appliquait aux médecins avorteurs, leurs aides opératoires, mais aussi aux politiciens qui soutenaient l’avortement par leurs positions publiques et surtout par leurs votes.

Plusieurs éléments semblent avoir fait « déborder le vase » et aboutir à cette sanction.

1)     Mgr Burke a rappelé cette doctrine tout récemment à Madame Nancy Pelosi. Celle-ci est le chef du groupe parlementaire des Démocrates à la Chambre des Représentants ; en fait, le personnage le plus influent de la politique d’Obama. Ceci notamment dans le cadre de la promotion mondiale de l’avortement. Or les relations entre le Saint Siège et les Etats-Unis se sont violemment dégradées ces derniers temps. Cela surtout en raison du rapprochement spirituel qui s’est effectué entre Rome et la Russie de Poutine lors de sa dernière visite au pape. Cette situation se concrétisant par la suppression de l’ambassade américaine au Vatican. Mgr Burke peut apparaître comme une victime expiatoire de cette tension diplomatique.

2)     Mgr Burke s’est opposé à la déclaration du pape affirmant que l’on devait mettre sur le côté la question de l’avortement « dont on parlait beaucoup trop ». Or il a déclaré tout récemment : « Nous ne parlons jamais assez de l’avortement ». C’était répliquer à la nouvelle manière d’aborder cette question effectivement très importante.

3)     Mgr Burke est venu inaugurer et bénir l’école Saint Jean Bosco qui venait de se construire dans la mouvance traditionnaliste. Il s’agit d’une extension de l’Ecole saint Dominique du Pecq près de Versailles. Ceci s’opposant à la ligne du pape considérant que la messe traditionnelle est obsolète. Les prêtres de l’Institut du Christ-Roi ne doivent plus à ce jour avoir un poil de sec !

Par-delà l’aspect disciplinaire, il convient d’élargir le débat. L’Eglise considère que l’excommunication met ceux qui tombent sous le coup de cette sanction dite « canonique » en état de péché grave, dit « mortel ». C’est-à-dire que sans le repentir, ils ne peuvent accéder au Ciel après leur mort. Pour communier ils doivent se présenter à la confession et se faire pardonner. Selon le Cardinal Donald Wuerl de la Congrégation des Evêques –il prend la place du Cardinal Burke-   le pape François a pris le parti d’une approche particulière. Celle-ci consisterait à ne pas refuser la communion aux personnages politiques complices de l’avortement. Ceci allant strictement à l’encontre de ce qu’avaient dit et répété les précédents papes. Le pape François considère que « la communion est un remède et pas une récompense ». Dans ce cas la confession devient inutile et tout le monde peut communier à tout bout de champ. La notion de péché n’existe plus…ce qui est opposé au dogme de la Rédemption qui dit que le Christ est mort sur la Croix pour racheter les pêchés du monde. A quoi donc peut servir l’Eglise qui défend cette vérité ? A rien !

Par un acte anodin, le Pape scie de cette manière la branche sur laquelle est accrochée l’Eglise.

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