André Perrin, agrégé de philosophie, ancien professeur de philosophie et inspecteur pédagogique régional de philosophie.

Les professeurs de philosophie se plaisent volontiers à se placer sous le haut patronage de Socrate et à évoquer une éthique de la connaissance ainsi qu’une éthique de la discussion. Or, André Perrin constate que ces exigences et cette éthique sont chaque jour davantage contredites et bafouées. Des intellectuels, confondant la position du savant avec la posture du militant, traitent leurs interlocuteurs comme des ennemis et s’emploient par divers moyens à rendre impossible un vrai débat.

C’est le classique procès d’intention : la proposition que vous soutenez ne mérite pas d’être examinée puisque vous ne pouvez la soutenir qu’en poursuivant des objectifs méprisables, poussé que vous êtes par des intérêts égoïstes ou par des passions tristes.

En aval de cette méthode, on peut aussi disqualifier une thèse en la rapportant non plus cette fois aux causes qui auraient conduit à la soutenir, mais aux conséquences néfastes qu’elle est supposée devoir engendrer : vous allez “faire le jeu” de tel ou tel.

Une autre façon de rendre impossible le débat consiste à disqualifier les mots qui sont utilisés par ceux dont on conteste les thèses et à chercher à en proscrire l’usage. Il s’agit d’imposer une novlangue, ce qui peut se faire par voie législative ou par la criminalisation médiatique des vocables jugés nocifs. 

Il est aussi de plus en plus fréquent de refuser de lire un texte et de s’employer à réfuter une thèse que l’auteur ne soutient pas mais qu’on lui attribue, ce qui est un moyen d’éviter la discussion des thèses qu’il soutient réellement.

Ce livre abonde d’exemples pour démontrer l’application de ces procédés afin d’empêcher tout véritable débat. C’est la chasse au mot identité. C’est la promotion des “études de genre” tout en niant l’existence d’une théorie du genre. C’est la disqualification par la phobie et la reductio ad homophobiam empêchant de véritablement débattre du mariage homosexuel. C’est le parti-pris idéologique qui cloue immédiatement au pilori le livre Aristote au Mont Saint-Michel écrit par le médiéviste Sylvain Gougenheim. C’est la volonté de faire disparaître l’usage du mot race tout en parlant chaque jour du racisme. C’est la pression pour empêcher de comparer les civilisations entre elles du point de vue de leur valeur. C’est l’obsession à voir dans la langue le reflet d’une société sexiste. Etc, etc.

Scènes de la vie intellectuelle en France, André Perrin, préface de Jean-Claude Michéa, éditions L’Artilleur, 238 pages, 20 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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