A ce jour, plus de 600 amendements ont été apportés à l’Instrumentum laboris, document préparatoire au synode.

Il convient de rappeler succinctement la procédure d’un synode. Le Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode élabore un document appelé Instrumentum laboris qui sert de base et de point de référence durant le débat synodal.

Les pères synodaux, désignés par les conférences épiscopales et par le pape préparent leurs interventions à partir de ces documents.

La session de travail du Synode se déroule en trois phases:

  • Durant la première phase, chacun des membres présente aux autres la situation de son Église particulière.
  • Les membres du Synode se répartissent par groupes linguistiques – appelés Carrefours (circuli minores) pour approfondir la première phase d’échanges.
  • L’Assemblée synodale procède ensuite à la préparation de propositions et d’un message final qui sont adoptés et publiés en fin de session.

En réponse à ces conclusions, le pape publie une exhortation apostolique post-synodale  après la fin de la session.

A l’heure actuelle, les travaux des circuli minores se sont achevées avec l’examen de la troisième partie « pastorale » de l’Instrumentum laboris et La Croix croit savoir que les évêques « n’ont pas opté pour l’audace ». Céline Hoyeau, la correspondante du quotidien des évêques français, assure que « même les Allemands ne semblaient pas avoir opté pour l’accès aux sacrements des divorcés remariés ».

Le synode se veut pastoral comme le Concile Vatican II était pastoral. Ce dernier n’a jamais voulu faire de définition doctrinale. Ici le Pape François la veille du début du Synode a rappelé que le mariage était indissoluble, bien qu’il ait modifié la procédure de nullité de mariage conduisant de fait à un divorce catholique. Une hypothèse est de croire que la doctrine sera maintenue officiellement mais que tout passera par la « praxis ».

Damian Thompson, vaticaniste britannique – craint, lui, de voir la « décentralisation » proposée samedi par le pape François lors de son discours de samedi sur les 50 ans du synode annonce une autre forme d’évolution. C’est avec son autorité lourdement affirmée d’évêque de Rome que le pape François a plaidé pour la « synodalité » de l’Eglise : c’est-à-dire davantage de pouvoir pour les évêques locaux. C’est peut-être ce qui explique le côté plus lisse qu’attendu des dernières propositions des circuli minores, les groupes linguistiques. « Les plus libéraux des Pères synodaux, comprenant que le pape François utilisera l’atout papal en leur faveur, ont quasiment endossé une version du plan Kasper » qui vise à laisser les évêques locaux prendre les initiatives pastorales.

C’est sans doute par-là que passera la révolution du pape François, par la praxis des églises synodales !

Ce qui rejoint les propos du cardinal Reinhard Marx, président de la conférence des évêques allemands et conseiller du pape, et également archevêque de Munich et Freising, qui avait annoncé que l’Eglise d’Allemagne entamera la révolution des mœurs quoiqu’il advienne et quel que soit le résultat du synode sur la famille.

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire récente de l’Eglise conciliaire qu’un tel événement se produit. Rappelons qu’à la publication de l’encyclique Humanæ vitæ du pape Paul VI le 25 juillet 1968, aux États-Unis, dès le lendemain de la publication de l’encyclique, paraissait dans le New York Times un article signé par plus de deux cents théologiens catholiques où l’on déclarait explicitement que « l’encyclique n’est pas un enseignement infaillible » et que par conséquent « les époux peuvent décider de façon responsable en accord avec leur conscience que la contraception artificielle est permise en certaines circonstances ».

Dans les semaines qui suivirent, plusieurs conférences épiscopales, un peu partout dans le monde, tout en reconnaissant l’autorité du pape, tentèrent d’adoucir quelque peu le caractère contraignant de l’encyclique en mettant l’accent sur la primauté de la liberté de conscience individuelle.

Certains commentateurs pensent que le synode serait l’occasion de revenir sur humanae vitae. Pour un catholique en quoi devons-nous croire ?Puisque les vérités d’hier ne sont plus les vérités d’aujourd’hui, décidément on voit bien que Tradition et magistère conciliaire sont inconciliables.

Marcel Kivin

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