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Ce matin, Tariq Ramadan était l’invité de BFM TV et RMC. Interrogé sur la loi Taubira, Tariq Ramadan a tenu un discours minimaliste et surtout relativiste. « Du point de vue de la conscience religieuse, le mariage pour tous est quelque chose qui pose un vrai problème de conscience », a-t-il dit, ajoutant encore «  La question de l’homosexualité doit être posée dans des termes de philosophie de vie: je pense que c’est quelque chose qui va à l’encontre de ma foi ». Et l’islamologue de conclure qu’il faut dans tous les cas « respecter la loi ». Le petit-fils d’Hassan el-Banna, fondateur des Frères musulmans, se veut donc légaliste même si la loi est contraire au bien commun.

Et la théorie du genre ? Là encore, Tariq Ramadan relativise. Tout cela serait exagéré. Et puis, surtout, Tariq Ramadan tient à dire qu’il est opposé aux Jours de Retrait des Ecoles lancés par Farida Belghoul. Il est «  absolument contre cette façon de faire », dit-il. « Ça ne résout rien ». D’ailleurs, la théorie du genre, ce n’est pas une mauvaise chose à écouter Tariq Ramadan : «  La question du genre, il faut la poser, elle doit être débattue. (…) Quand il se passe quelque chose à l’école, sur la question des programmes, on en discute. Ce n’est pas en retirant nos enfants de l’école qu’on trouve des solutions ». 

Si on analyse un peu les propos de Tariq Ramadan, on perçoit vite que la stratégie de la victimisation du lobby LGBT vient servir son discours. Pour Tariq Ramadan, oui, cela ne fait pas de doute, il faut parler des discriminations. Car cela doit lui permettre d’entretenir l’idée que les musulmans sont victimes de discriminations. Tariq Ramadan a le culot de prétendre s’identifier aux victimes de discrimination. « Quelqu’un comme moi », dit-il, en parlant de la discrimination à l’emploi que subiraient les musulmans… Sauf que Tariq Ramadan, ex-doyen du Collège de Saussure à Genève, titulaire d’une chaire d’études islamiques contemporaines à l’Université d’Oxford et directeur du Centre de Recherche sur la Législation islamique et l’Ethique au Qatar, n’a vraiment pas le profil d’une victime de la discrimination. 

Quant à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), elle tiendra à partir de demain vendredi son rassemblement annuel au Bourget sur le thème de… la famille. 160.000 visiteurs sont attendus à ce qui est considéré comme le plus grand rassemblement musulman en Europe.

«  Le mariage pour tous, les ABCD de l’égalité… Ça nous inquiète », déclare Amar Lasfar, président de l’UOIF.

Mais malgré ses inquiétudes quant à la théorie du genre, l’UOIF a condamné les Journées de Retrait des Ecoles (JRE) initiées par Farida Belghoul. «  Nous sommes pour le débat mais nous ne voulons pas de polémique. Au vu de la conjoncture actuelle, c’est mieux qu’elle n’apparaisse pas avec nous », précise Amar Lasfar. Une réplique qui ressemble à s’y méprendre aux propos de Tariq Ramadan ce matin. Les mauvaises langues rappeleront que l’UOIF est considérée proche des Frères Musulmans, comme Tariq Ramadan, et que ceci explique cela. D’ailleurs, Hani et Tariq Ramadan, petits-fils du fondateur des Frères musulmans, sont annoncés parmi les intervenants qui prendront la parole durant ce rassemblement. 

Or, il n’est pas inutile de rappeler que le Qatar est le pays protecteur des Frères Musulmans. Et que le Quatar est aussi très proche des Etats-Unis. Dans une perspective de nouvel ordre mondial, tout ce petit monde est amené à s’entendre et à collaborer, quelles que soient les apparences extérieures. 

Voilà qui met à mal l’obsession d’Henry de Lesquen, président du Club de l’Horloge et patron de Radio Courtoisie, à dénoncer la convergence entre Farida Belghoul (JRE), Béatrice Bourges (Printemps Français) et Alain Escada (Civitas). Selon Henry de Lesquen, Béatrice Bourges et Alain Escada livreraient les résistants catholiques à l’UOIF. En fait, Henry de Lesquen semble être prisonnier d’un schéma de pensée erroné : voir l’islam comme une entité monolithique, ce qui est une grossière erreur.

Henry de Lesquen occulte le fait que Farida Belghoul n’est soutenue par aucune des autorités qui prétendent représenter les musulmans de France, autorités qui, en réalité, sont essentiellement vendues au pouvoir français pour des questions bassement matérielles.

Henry de Lesquen semble également ne pas tenir compte du fait que la géopolitique est une science évolutive. Remettre fréquemment ses fiches à jour est indispensable pour situer les Frères Musulmans sur l’échiquier du nouvel ordre mondial.

Henry de Lesquen est bien libre de critiquer Farida Belghoul mais il est à côté de la plaque lorsqu’il la situe dans l’orbite des Frères Musulmans, confrérie désormais financée par le Qatar.

Il est au contraire de plus en plus manifeste que Farida Belghoul se place dans le camp des opposants farouches au nouvel ordre mondial. Rien d’étonnant ni de contradictoire, dès lors, à ce que Béatrice Bourges et Alain Escada convergent avec elle dans une action circonstanciée de résistance au nouvel ordre sexuel mondial que certains veulent nous imposer.

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