Frédéric Thiriez,président de la LFP
Frédéric Thiriez,président de la LFP

Vous vous souvenez de cette proposition démagogique de François Hollande : la taxe de 75% pour les revenus au-delà d’un million d’euros. Difficile à mettre en place, elle avait été censurée par le Conseil constitutionnel mais le président ne pouvait pas y renoncer. Cette mesure-phare avait beaucoup contribué à son élection. Il s’est donc tourné vers les entreprises où la taxe sera appliquée pour la part des salaires supérieure à un million d’euros. Les clubs de foot se sont donc retrouvés concernés. La réalité, c’est que si certains salaires de joueurs de L1 sont élevés, les clubs eux sont en crise.  Les droits TV n’arrêtent pas de baisser. Or c’est une des sources de financement majeure des clubs français. Dernièrement, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, a déclaré vouloir baisser le championnat de 20 à 18 clubs, pas de quoi réjouir certains. Cette mesure permettrait d’alléger le calendrier et d’augmenter la répartition des droits TV par club. Pas de quoi réjouir tout le monde !  Mais ses discussions sont bien la preuve que les finances des clubs français ne sont pas au beau fixe ! Ces deux dernières années, les clubs français ont été très prudents dans leur recrutement à part bien sûr le PSG et maintenant l’ASM. Certains  joueurs se retrouvent au chômage. De plus les budgets des clubs sont très contrôlés par la DGNC (direction nationale du contrôle de gestion). Le PSG se distingue avec un budget de 400 millions d’euros contre 22 millions pour l’En Avant Guingamp.

A l’annonce de cette taxe, les clubs français ont donc décidé de réagir car elle fragiliserait un peu plus leurs finances déjà pas brillantes. Elle coûterait ainsi 20 millions d’euros au PSG qui a la plus grosse masse salariale tandis que Monaco sera épargné à cause de son statut fiscal particulier. La bonne nouvelle, c’est que les petites et moyennes écuries seraient plus ou moins préservées. L’autre problème de cette taxe c’est que ce sont les clubs qui vont devoir payer directement et non les joueurs. Si les clubs baissent les salaires, ils risquent de faire partir certaines de leurs pépites vers les autres clubs européens. Les clubs français sont donc entrés en fronde contre le gouvernement, espérant le faire changer d’avis pour une mesure qui selon eux, signerait la mort du football français.  Cependant hier, la ministre des sports Fourneyron, a confirmé qu’ils ne seraient pas épargnés : « Pourquoi les clubs seraient-ils exclus de cette taxe ? Comme l’a très bien dit Pierre Moscovici, il n’y a pas de mesure dérogatoire et particulière pour le football, qui sera bien concerné par la taxe sur les hauts revenus. En revanche, nous avons pris en compte la fragilité de son modèle économique. C’est pourquoi le montant sera plafonné à 5% en fonction du chiffre d’affaires des clubs. L’impact de cette nouvelle mouture sera, en revanche, bien inférieur aux chiffres avancés par Frédéric Thiriez (ndlr 44 millions d’euros). »

La Ligue (LFP), le syndicat des clubs professionnels (UCPF) et l’union des acteurs du football (UAF) ont répondu par le biais d’un communiqué commun : «La LFP, l’UCPF et l’UAF ne peuvent qu’exprimer leur stupéfaction devant cette mise en doute du sérieux de leur évaluation. Le chiffre de 44 M€, avancé par la LFP, résulte de l’analyse des budgets 2012-2013 connus de la DNCG, des contrats de joueurs homologués par la LFP et d’une lecture attentive du dispositif fiscal. Il est donc étonnant que la Ministre des Sports, qui n’était d’ailleurs pas en charge de ce dossier, puisse affirmer, sans apporter la moindre justification, que le produit de la taxe sera inférieur à ce chiffre.» Le feuilleton de la taxe à 75% ne semble donc pas terminé car les instances du football français sont déterminées à aller jusqu’au bout. Cependant on voit mal François Hollande y renoncer car s’il y a bien une promesse à tenir, c’est celle-là. Une partie de son électorat est déjà largement déçue… La taxe devra donc impérativement voir le jour d’ici la fin du mandat !

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