Beaucoup de soldats américains sont revenus des différentes guerres récentes d’Afghanistan et d’Irak avec ce qui est appelé le trouble de stress post-traumatique (PTSD). Il s’agit d’un ensemble de symptômes psychologiques associant fatigue, anxiété, cauchemars, et aussi des pertes de mémoire, des changements d’humeur et des peurs brutales. Il est particulièrement grave car itératif et constitue un enjeu de santé publique important des 12 dernières années. A ce jour il est soigné par les antidépresseurs et la psychothérapie.

Si bien que le Pentagone s’est attaché à contrôler les conséquences psychologiques du PTSD. La publication Defense One fait savoir que le Ministère de la Défense travaille sur une nouvelle puce informatique permettant de soigner les soldats et « vétérans » ; elle serait ensuite étendue au grand public. Un budget de 12 millions de dollars a déjà été affecté à cette fin ; mais en fonction des résultats il sera étendu à 26 millions. C’est l’Agence Defense Advanced Research Projects, ou DARPA, qui traite cette affaire en explorant le cerveau. A ce jour, les équipes de l’Université de Californie à San Francisco, Lawrence Livermore National Lab et Medtronic peuvent utiliser ces fonds pour créer un implant cybernétique avec des électrodes. Un prototype simple est prévu pour dans cinq ans. Mais ce type de recherches n’est pas nouveau. Il est déjà en utilisation en France depuis une dizaine d’années et concernait des patients atteints de la maladie de Parkinson. Mais cette méthode est de plus en plus utilisée dans les cas graves de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), la maladie de Huntington (mouvements involontaires du corps) et les dépressions graves. Le principe est d’envoyer des doses faibles d’électricité dans les régions cérébrales ayant besoin d’être stimulées. Mais cela suppose un dispositif assez lourd avec une électrode plantée dans le cerveau prolongée par un câble glissé sous la peau jusqu’à la taille à laquelle est attachée une batterie. Le système a ses limites : par exemple seuls les parkinsoniens jeunes peuvent bénéficier de manière efficace de ce traitement.

Le but des Américains est de cibler de très près les neurones concernés et surtout d’ajuster automatiquement la stimulation à chaque cas et à chaque moment, sans effets secondaires. Par ailleurs tel qu’il existe présentement, l’appareillage est lourd et coûteux. L’idéal serait d’avoir un dispositif situé hors de la boîte crânienne. Il se fait actuellement une sorte de séquençage de toutes les zones du cerveau pour chacun des signes cliniques éprouvé par le patient. Il va de soi qu’une telle réussite nécessite un investissement en machines au coût colossal. Le Pentagone se donne cinq ans pour réussir. Mais les applications extrapolées à partir du traitement des anciens soldats américains à toute la population seraient à vrai dire un véritable soulagement pour toute une partie de l’humanité souffrant de troubles plus ou moins similaires. La société moderne en engendre à la pelle.

La question est celle de l’interface homme/machine. Toute machinerie informatique peut être prise en charge par une autre personne avec un autre outil informatique. C’est le hackage. Par exemple celui des dispositifs informatiques qui sont au sein des voitures automobiles. Un esprit malveillant pourrait alors véritablement prendre en charge le cerveau d’une personne appareillée. Cette question pourrait alors être réglée dans la mesure où le dispositif pourrait être enlevé. De même que si le contact d’un ordinateur est éteint, le hacker ne pourra pas intervenir. Mais quand il s’en sert… De la libération de la maladie, l’homme ne serait plus alors qu’un robot dirigé par un autre.

Dr Jean-Pierre Dickès

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