Le dialogue avec le judaïsme, la réconciliation entre l’Église et les juifs, indépendamment de la conversion de ces derniers, la déculpabilisation du peuple hébreu dans la Crucifixion du Christ, sont des thèmes présents dans les méditations de la Via Crucis du Vendredi Saint qui sera célébrée demain par le pape François au Colisée.

Écrites par la théologienne française Anne-Marie Pelletier, très impliquée dans le dialogue avec le monde juif, ces méditations sont inspirées par le décret conciliaire Nostra Aetate, donnent en exemple une juive contemporaine “Etty Hillesum, femme forte d’Israël” à côté de la Vierge Mère et de sainte Catherine de Sienne, et se servent de citations de non-catholiques, orthodoxes ou protestants, pour expliquer le mystère de la Croix.

Le peuple juif qui n’a pas reconnu en Jésus-Christ le Messie envoyé et annoncé par les prophètes et a demandé sa crucifixion à Pilate est exempté de son crime de déicide tandis que l’Église est chargée d’une faute dont le monde moderne l’accuse et dont elle doit faire repentance :

« Si longtemps, ton Église aura chargé ton peuple Israël du poids de ta condamnation à mort.

Si longtemps, elle aura ignoré qu’il fallait que nous nous reconnaissions tous complices dans le péché, pour être tous sauvés par le sang de la croix de Jésus. » écrit Anne-Marie Pelletier dans une de ses méditations du Chemin de croix.

Paroles trompeuses et injustes envers l’Église catholique qui vit, par-delà les siècles, mystiquement, la Passion du Christ, depuis le funeste concile Vatican II. Elle est défigurée, accusée, par ceux qui devraient la défendre !  Le Père Emmanuel du Mesnil-Saint-Loup avait prédit cette “Passion mystique du Christ” il y a un siècle :

“L’Église, devant être en tout semblable à Notre Seigneur, subira, avant la fin du monde, une épreuve suprême qui sera une vraie Passion.” 

L’Église depuis sa naissance au pied de la Croix a toujours prêché, et en cela les paroles de Anne-Marie Pelletier sont erronées, que tous les hommes sont pécheurs et responsables, individuellement, à cause de leurs péchés de la mort de Christ. L’Acte d’Espérance répertorié dans le Dictionnaire des Cérémonies et des rites sacrés de l’abbé Migne et édité au XIXe siècle,  fait réciter au catholique :

“Mon Dieu quoique le grand nombre de mes crimes et leur énormité me rendent tout à fait indigne de pardon, votre bonté néanmoins et votre miséricorde est si grande, que je l’espère de vous. Je l’espère, ô Dieu miséricordieux, par les mérites de Jésus-Christ votre cher Fils, qui a voulu souffrir et mourir pour moi… »

L’Église depuis vingt siècles célèbre la Passion du Christ en rappelant que le Fils de Dieu est mort sur la Croix pour sauver les hommes coupables. L’Église prêche que chaque homme est coupable moralement et mystiquement de la mort du Christ,

« qu’il est vrai que tous nous sommes pécheurs et que, comme tels, nous avons participé à la mort du Christ venu sur la terre justement pour sauver les pécheurs et mort pour les pécheurs ; cela ne fait aucun doute. Mais on ne peut néanmoins affirmer que tous les pécheurs L’ont tué de leurs propres mains, L’ont conduit à Pilate et ont demandé Sa mort avec instance. Et en effet dire que le Christ est mort pour sauver tous les pécheurs est une chose ; une autre est d’affirmer que tous les pécheurs L’ont tué en insistant comme des forcenés pour que Pilate Le condamne à mort, Le remette entre leurs mains et à la merci de leur volonté perverse, tyrannique et sanguinaire exigeant à plusieurs reprises le supplice de la croix… Qu’Il soit mort pour les pécheurs est une vérité si rebattue dans la Foi des chrétiens que cela ne vaut même pas la peine de le prouver; en font foi les textes bibliques bien connus du prophète Isaïe (Is. LIII, 4-5), l’autorité de saint Paul (Rom. V, 5-8), et tant d’autres témoignages qui abondent dans les Livres Saints et toute la littérature chrétienne dogmatique, morale, ascétique et mystique. » écrit le Père franciscain Isidoro da Alatri dans son ouvrage Qui a tué Jésus-Christ ? publié en 1961.

Mais si nous sommes tous pêcheurs et avons tué le Christ, le peuple juif a en revanche une culpabilité historique que les autres peuples n’ont pas. Voilà pourquoi saint Augustin a écrit, évidemment à la lumière des textes évangéliques, ce texte qui compose la sixième lecture du Vendredi Saint dans le Missel traditionnel :

“Les Juifs voulaient faire retomber toute l’iniquité de ce crime sur un juge homme ; mais pouvaient-ils tromper le Juge Dieu ? Pilate, en faisant ce qu’il fit, participa certainement au mal, mais il fut bien moins coupable qu’eux. A la vérité, il insista comme il put pour libérer Jésus de leurs mains et, dans ce dessein, il Le fit flageller. Il flagella le Seigneur non pour Le persécuter, mais comme pour saturer la fureur des Juifs; il espérait qu’à cette vue leur colère tomberait, et qu’ils ne voudraient plus tuer Celui qu’ils voyaient flagellé. Mais comme ils persévéraient, il se lava les mains en se déclarant innocent de Sa mort. Néanmoins, il Le condamna. Or, si celui qui L’a condamné, ayant la main forcée, est coupable, ceux qui L’ont forcé à Le condamner sont-ils donc innocents ? Certes non ! Mais il proféra contre Jésus la sentence, et, en commandant qu’Il fut crucifié, ce fut presque comme s’il Le tua lui-même. Et vous, ô Juifs, vous aussi, vous L’avez tué. Comment L’avez-vous tué ? Avec l’épée de la langue. Vous avez aiguisé vos langues en effet, et vous L’avez tué en criant : “Crucifiez-Le, Crucifiez-Le !”

Tout ce bel enseignement se perd dans la Rome néo-moderniste et néo-protestante influencée par le Talmud.

Francesca de Villasmundo

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