Phénomène si répandu dans les contrées africaine, l’excision voit les diasporas importer en occident ces pratiques d’un autre temps, liée quasi-exclusivement au monde afro-musulman. Il s’est trouvé des dignitaires religieux tel que l’imam égyptien Shaker Elsayed, du Centre Islamique Dar Al-Hijrah, lors d’un prêche à Fairfax (Virginie) en juin 2017. Ces propos avait déclenché un scandale un Occident… sauf bien sûr chez Tarik Ramadan qui déclara sur Facebook le 14 juin 2017 :

« D’abord, lorsque les gens disent que [l’excision] ne figure pas dans le Coran… Oui, il n’y a rien à ce sujet dans le Coran. Tout ce qui a trait à l’excision ou à la circoncision provient de la tradition prophétique. Cela dit, personne ne peut nier le fait que dans la tradition islamique dominante, jusqu’à présent, dans les pays africains, ou dans les institutions islamiques – au sein d’Al-Azhar ou dans certaines de nos institutions – ce sujet est débattu, car ils se fondent sur les traditions prophétiques, qui mentionnent clairement l’excision. Ma position en tant qu’érudit musulman est que c’est mauvais, que nous ne devrions pas défendre cela, car je pense que, d’abord, [cette pratique] ne figure pas dans le Coran. Deuxièmement, elle fait partie de notre sunna. [L’excision] est pratiquée dans les pays africains, parmi les chrétiens et les musulmans, et elle n’est pas religieuse. Nul ne peut dire qu’elle ne fait pas partie de notre tradition. C’est un sujet à controverse, débattu, et il y a des divergences d’opinions parmi les érudits. Oui. Vous devez prendre position, mais vous ne pouvez nier le fait que cela fait partie de notre tradition. »

Consistant en l’ablation du clitoris, l’excision concerne selon l’UNICEF 126 millions de femmes dans le monde, la plupart en Afrique, parfois au Moyen-Orient, toujours en terre d’Islam. Les pays la pratiquant le plus en nombre sont l’Egypte (27,2 %), l’Ethiopie (23,8 millions), le Nigéria (19,9 millions) et le Soudan (12,1 %).

C’est aux deux extrémités de l’Afrique que l’on trouve une pratique de l’excision dépassant les 50 %. En Afrique de l’Ouest, nous avons :

  • Plus de 80 % d’excision : Gambie, Guinée, Sierra Leone, 7 des 12 provinces mauritaniennes (Brakna, Gorgol, Guidimaka, Assaba, Tagant, Hodh Ech Chargui, Hodh Ech Gharbi), 5 des 14 provinces sénégalaises (Sédhiou, Kolda, Tambacounda, Kédougou, Malam), 2 des 9 provinces de Guinée Bissau (Gabu, Bafata), 5 des 15 provinces libériennes (Grand Cape Mount, Lofa, Gbarpolu, Bong, Nimba), 5 des 9 provinces maliennes (Kayes, Bamako, Koulikoro, Ségou, Sikasso), 3 des 14 provinces ivoiriennes (Denguélé, Savanes, Woroba), 7 des 13 provinces burkinabés (Cascades, Hauts-Bassins, Sud-Ouest, Nord, Centre-Nord, Centre-est, Plateau Central)
  • Plus de 50 % d’excision : province mauritanienne du Adrar, province sénégalaise de Ziguinchor, 5 des 9 provinces de Guinée Bissau (Bolama, Bissau, Quinara, Oio, Tombali), 4 des 15 provinces libériennes (Bomi, Margibi, Grand Bassa, Montserrado), province malienne de Mopti, 3 des 14 provinces ivoiriennes (Montagnes, Bandama, Zanzan), 6 des 13 provinces burkinabés (Boucle du Mouhoun, Centre-Ouest, Sahel, Est, Centre, Centre-Sud), province béninoise de Borgou,

En Afrique de l’Est, nous avons :

  • Plus de 80 % d’excision : Somalie, Erythrée, Djibouti toute l’Egypte sauf les 3 provinces ci-dessous et la province de Matruh, tout le Soudan sauf les 4 provinces ci-dessous, 5 des 11 régions éthiopiennes (Afar, Oromia, Somali, Dire Dawa et Harar), la province kenyane du Nord-Est.
  • Plus de 50 % d’excision : les deux provinces du Sinaï égyptien, les provinces soudanaises du Darfour-occidental, Darfour-central, Al-Qadarif et Nil bleu, 4 des 11 régions éthiopiennes (Amhara, Benishangui-Gumza, Minorités du Sud, Addis-Abeba), 4 des 31 régions tanzaniennes (Arusha, Manyara, Dodoma, Singida).

Entre les deux :

  • Plus de 80 % d’excision : province tchadienne du Centre-Est et l’ancienne province de Mandoul.
  • Plus de 50 % d’excision : provinces tchadiennes du Centre, de l’Extrême-Sud et de l’Est, et anciennes provinces du Lac et d’Hadjer-Lamis, 7 des 16 préfectures centrafricaines (Vakaga, Haute-Kotto, Basse-Kotto, Ouaka, Kémo, Nana-Grébizi, Bamingui-Bangoran), 7 des 36 provinces nigérianes (Oyo, Kwara, Osun, Odo, Ekiti, Enugu, Imo).

En Irak :

  • Plus de 50 % d’excision : les provinces d’Erbil et As-Sulaymaniya.

En ce qui concerne les autres pays, on pratique plus de 25 % d’excision dans le reste de la Mauritanie, du Mali, du Kenya, le Yémen la pratique à plus de 10 % et à moins de 10 %, le Cameroun, le Ghana, le Togo, l’Ouganda et dans la majeure partie du Niger et du Nigeria.

Hristo XIEP

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