Dans mon ouvrage La fin de l’Espèce Humaine paru tout récemment, j’évoquais la question des CRISPR-Cas9. De quoi s’agit-il ? Une Française tout à fait charmante du nom d’Emmanuelle Charpentier, professeur à l’université suédoise d’Ouvea, fait en avril 2014 avec son associée Jennifer Doudna, une découverte sensationnelle en génétique qui va révolutionner le monde. Il est fort probable que ces deux femmes obtiendront le prochain prix Nobel de Chimie. C’est la découverte des CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats) dont nous avons parlé dans Médias Presse Info en septembre dernier à la suite de la première publication médicale annonçant la nouvelle en France.

Les chaînes d’ADN font trois mètres de long, bien qu’elles se situent dans toutes les cellules humaines que l’on ne peut voir à l’œil nu. Elles sont formées de quatre acides aminés qui sont mélangés pour fermer ces chaînes. Un ensemble d’ADN peut être codant, c’est-à-dire donner à l’organisme un message biologique ; c’est ce qu’on appelle le« gène ».

Emmanuelle Charpentier s’était posé une question. Il y avait une séquence d’ADN qui revenait régulièrement le long des chaînes. Appelée CRISPR, elle avait été observée dès 1987 ; mais comme on ne voyait pas à quoi elle pouvait bien servir, les chercheurs s’en étaient désintéressés. Or Emmanuelle Charpentier eut l’idée de la prélever et d’y adjoindre une enzyme nommée Cas9.

Or CRISPRCas9 s’est révélé être un véritable ciseau des chaînes d’ADN. Il était désormais possible de couper les gènes, de les extraire, de les modifier. La technique serait très simple. Celle-ci est capable par exemple de couper les gènes de certains cancers et de modifier le génome. Inutile de dire que les bricoleurs d’ADN se ruèrent sur cette découverte. Mais ce n’est pas sans risques, car il est tout à fait possible de modifier un microbe qui deviendra agressif et s’attaquer à l’homme. Mais surtout, les Chinois voulurent à partir de cette découverte utiliser cette technique pour modifier des embryons au risque d’engendrer des monstres. Aucune revue médicale n’accepta de publier cette expérience. Les chercheurs chinois détruisirent les embryons.

En revanche trois équipes dont celle de l’Université de Harvard, ont tenté de couper le gène de la myopathie de Duchenne très connue par le Téléthon. Le résultat de leurs travaux a été publié dans l’édition 2015 de la revue Science. Ils ont réussi à faire secréter de la dystrophine, hormoneétant absente dans les muscles des malades. Malheureusement les fibres musculaires adultes des myopathes ont perdu la faculté de se reproduire. Ce qui bien évidemment ne leur permet pas de se renouveler pour secréter de la dystrophine. Mais indiscutablement il y a là un pas important qui a été franchi vers le traitement de cette terrible maladie.

Dr Jean-Pierre Dickès

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