Prise en tenailles d’une campagne de haine impliquant d’un côté les musulmans et de l’autre les anticléricaux, l’Eglise du Cameroun s’apprête à vivre des instants difficiles.

La Croix Africa du 12 octobre, relayée par l’Observatoire de la Christianophobie, révèle encore un attentat commis le 7 octobre dernier :

« Sur ses différents comptes Facebook, Mgr Sosthène Léopold Bayemi, évêque d’Obala, au centre du Cameroun, a publié, samedi 7 octobre, les photos d’une chambre dévastée par un incendie. Il s’agit de celle d’un prêtre de son diocèse : le père Jean Louis Mélanie Akpa, curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Sa’a. L’évêque précise que l’incendie provient de l’explosion de deux bombes artisanales dans la chambre du prêtre aux environs de 20 h 30. L’explosion n’a pas fait de blessés mais la police a été appelée sur les lieux ».

Les faits sont moins tragiques que ceux d’ii y a quelques semaines, suite au meurtre d’un évêque camerounais totalement occulté par les médias. L’évêque de Bafia, Mgr Jean-Marie Benoît Balla, 58 ans, avait été enlevé le 30 mai 2017 et son cadavre retrouvé le lendemain dans la rivière Sanaga, « torturé à mort » selon l’autopsie, mais affaire immédiatement classée par le gouvernement. Il semblerait en effet que l’évêque ait payé de sa vie son opposition à de puissants lobbies. Lors de ses funérailles, le 2 août, Monseigneur Joseph Akonga Essomba, vicaire de la cathédrale Notre-Dame-des-Victoires, de Yaoundé s’est interrogé lors de son homélie : « Qui tue les prêtres dans ce pays ? »Et il a pointé vers des « suppôts de Satan » et des « faux membres de cette Église […] qui veulent la détruire de l’intérieur ». Il est vrai que le clergé africain est dans le collimateur de l’intégrisme conciliaire car jugé « trop réactionnaire ». L’administrateur apostolique du diocèse de Bala, monseigneur Joseph Akonga Essomba, a soulevé dans une autre homélie, une seconde piste : l’évêque a été assassiné par le puissant lobby LGBT qui a multiplié les campagnes de dénigrement contre les autorités religieuses du Cameroun : En montrant les premières rangées de l’Église où se trouvaient la plupart des ministres du gouvernement et d’autres personnalités importantes, et jetant un regard radieux sur les prêtres et les évêques, Mgr Essomba a chargé :

« Honte à toutes ces personnes en costumes noirs et lunettes noires toujours assises dans les premières rangées de l’Église. Honte à tous les prêtres qui sont venus ici, prétendant sympathiser. Ce sont les personnes qui ont tué notre évêque, parce qu’il a déclaré «non» à l’homosexualité perpétrée par ces prêtres ».

Il avait ajouté que ceux qui ont tué l’évêque étaient des personnes occupant des postes de pouvoir, mais ce sont des prêtres homosexuels qui l’ont trahi. Il a rappelé que 14 prélats du Cameroun ont été assassinés dans le passé. Mgr George Nkuo avait ajouté :

« Les mêmes raisons pour lesquelles Christ a été crucifié s’appliquent au meurtre de l’évêque”. “Il a été tué parce qu’il défendait la vérité. Tout pasteur, tout évêque, tout prêtre qui défend la vérité devrait être prêt à faire face à l’épée. C’est une belle façon de mourir ».

Comme un geste de défi, les autorités religieuses camerounaises avaient alors demandé une commission d’enquête sur la mort du prélat :

« Les évêques du Cameroun ont entrepris une action judiciaire afin de rouvrir l’enquête sur la mort de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, évêque de Bafia, dont le corps avait été retrouvé le 2 juin dans le fleuve Sanaga. Les évêques ont immédiatement affirmé que Mgr Bala avait été victime d’un homicide, démentant toute hypothèse de suicide. « Mgr Bala a été brutalement assassiné » dénonçait un communiqué de la Conférence épiscopale. Le 4 juillet, cependant, le Procureur général de la République a émis un communiqué dans lequel il affirmait considérer « la noyade comme la cause la plus probable de la mort de l’évêque ». Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et président de la Conférence épiscopale du Cameroun, a réaffirmé que les évêques « ne sont pas satisfaits » par l’enquête jusqu’ici menée sur la mort de Mgr Bala. C’est pourquoi, a affirmé Mgr Kleda, la Conférence épiscopale a déposé plainte pour homicide, se constituant partie civile, « de manière à ce que la vérité soit établie ». Mgr Kleda a ajouté par ailleurs que sera également déposée une plainte contre des fonctionnaires de police, accusés d’avoir mal géré cette affaire. « Si Mgr Bala était mort noyé, de l’eau aurait été trouvée dans son corps [et nécessairement dans ses poumons, ce que l’autopsie n’a pas établi], ce qui n’a pas été le cas. En revanche, ont été trouvés différents signes clairs de violence » a déclaré l’archevêque. Le corps de Mgr Bala a été rendu par les autorités le 17 juillet et ses obsèques sont prévues pour le 2 août à Bafia ».

Quand on sait l’influence de la Franc-maçonnerie dans ces contrées de la Françafrique, on comprend pourquoi cette demande ecclésiale est restée – si j’ose m’exprimer ainsi – un vœu pieux…

Rappelons aussi qu’en 2014, deux prêtres italiens et une religieuse canadienne – Gilberte Bussière –  avaient été enlevés dans le nord du pays par les islamistes de Boko Haram.

Hristo XIEP

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