Véronique Lévy est tombée amoureuse du Christ

Témoignage de Véronique Lévy, petite sœur de Bernard-Henri Levy (BHL),  qui s’est convertie du judaïsme au catholicisme. Elle explique sa conversion le 25 septembre 2015 à la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre lors du Congrès Mission. Elle est l’auteur de “Montre Moi Ton Visage” paru aux éditions du CERF, également disponible en numérique.

Extrait d’une interview parue dans Paris-Match le 30 mars 2015; qu’en penser ? A vous de voir :

Votre nom rappelle que, selon la tradition, vous descendez d’une des douze tribus d’Israël. Pourtant, vous avez décidé de vous convertir au catholicisme.

Véronique Lévy: Mon arrière-grand-père était rabbin, mais mon père était très laïque. Je n’ai donc pas reçu d’éducation religieuse. C’est sur une page blanche de toute religiosité qu’est née ma foi. Le Christ est venu me chercher lorsque j’avais 3 ans, sur une plage du sud de la France, par l’intermédiaire d’une petite fille, Coralie, qui m’a dit : “Si tu ne crois pas en Jésus, tu seras emportée par les robots.” Elle m’a appris le “Notre Père” et le “Je vous salue Marie”, que je me suis mise à réciter en cachette de mes parents.

(…)

Quels étaient vos rapports avec vos deux frères aînés, Bernard-Henri et Philippe ?
Ils avaient vingt ans de plus que moi. Philippe ayant eu un grave accident, ma mère lui consacrait beaucoup de temps. C’était une femme peu tactile ; et moi, j’étais en manque d’affection. Mon père, auquel j’étais très attachée, me ­prenait sur ses genoux : “N’oublie pas que tu es une princesse. Tu fais partie d’une des familles juives les plus anciennes.” Moi, cela ne me disait rien. A l’école, on m’avait surnommée “Pont-Levis”.

Chez vous, nul n’évoquait jamais la guerre et les persécutions contre les Juifs ?
Mes frères parlaient très souvent de la Shoah et cela m’agaçait. J’avais envie d’aller vers la lumière, vers la vie.

Les années passent et vous devenez une jeune fille au parcours difficile…
A l’adolescence, j’étais en pleine révolte. Réfractaire à l’école, je buvais, je traînais avec des voyous. J’étais aussi dans une hyper-séduction, sans jamais être satisfaite. Je me suis mise en danger. Pour me protéger de moi-même, mes parents m’ont mise en pension.

Et, malheureusement, vous ne parvenez toujours pas à trouver la sérénité.
Je souhaite devenir infirmière mais je rate le concours. Je continue à faire les quatre cents coups, je crée des bijoux pour Lolita Lempicka, mais je ne suis à l’aise nulle part. Je sors beaucoup la nuit. Je vais d’homme en homme, d’appartement en appartement. Je cherche l’absolu, l’extrême. Je ne fréquente pas les bars branchés mais les bars de paumés, du côté de la Bastille. Il m’arrive de raccompagner une copine ivre morte et de la coucher dans son lit. Je me sens bien avec ces gens-là. C’était comme si je devais toucher le fond pour ensuite remonter vers la lumière.

Jusqu’au jour où vous faites un songe incroyable…
Je suis recouverte d’un voile noir, encerclée par des hommes qui me lancent de l’un à l’autre. Je m’arrache à ce cercle, je cours, jusqu’à ce que j’arrive devant une cathédrale. Les portes s’ouvrent. J’entends les battements d’un cœur qui secouent toute la cathédrale. Et je vois le Christ en croix, immense. Les battements s’intensifient et j’entends : “Que ton cœur de pierre devienne un cœur de chair.” Les bras du Christ s’élancent vers moi et de ses mains transpercées sortent deux épées qui me rentrent dans le cœur. C’était la première fois que le Christ s’adressait à moi. J’étais à la fois terrorisée et envahie d’amour. Je n’ai jamais oublié ce rêve, dont, évidemment, je n’ai parlé à personne.

Un autre phénomène du même type se produit lors des obsèques de votre père.
Nous étions au funérarium, par un petit matin livide, lorsque le rabbin a récité le psaume 139 de l’Ancien Testatment : “Seigneur […] Mon âme, tu la connaissais bien. Mes os n’étaient point cachés de toi […]. Mon embryon, tes yeux le voyaient.” Ces paroles ont déchiré tous les brouillards et, tout à coup, une joie inattendue et scandaleuse m’a envahie dans ce funérarium.

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Avec le visage du Christ peint par Hans Memling en 1470

(…)

Véronique Lévy dit s’être convertie auprès de la Communauté monastique de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais à Paris.

Aviez-vous parlé de votre projet à votre famille ?
Quand j’ai annoncé à Bernard-Henri que j’allais devenir catholique, il a cru que j’étais folle. Il m’a dit : “C’est une toquade. Je suis certain qu’elle te passera et que tu reviendras au judaïsme.” Je lui ai répondu : “Je suis revenue au judaïsme puisque je suis catholique.” Le chrétien est un juif accompli et fidèle. Mon frère est tout de même venu à mon baptême et à la veillée pascale.

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Dans l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, à Paris.

Quels rapports entretenez-vous avec lui ?
Adolescente, je l’aimais mais je m’opposais souvent à lui. J’aurais préféré qu’il montre davantage sa fragilité, car je sais qu’il est hypersensible. Je le préfère dans l’intimité qu’à travers son personnage public. Il reste mon frère de cœur mais, maintenant, mes frères et sœurs de sang sont les gens de l’Eglise parce ce que nous partageons le sang du Christ.

Quand a eu lieu votre conversion ?
J’ai été baptisée le 7 avril 2012, et c’est le plus beau jour de ma vie. Je l’ai vécu à la fois comme un mariage et une renaissance car, ce jour-là, je suis entrée dans la famille de Dieu. J’ai trouvé une vraie famille dans l’Eglise. Je ne m’inquiète plus de rien. Moi qui, normalement, ai une peur bleue de l’avion, je me suis même offert un voyage en Terre sainte, que j’ai vécu comme un voyage de noces.

Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis ce baptême ?
Je ne sors plus la nuit, j’ai arrêté de boire et j’ai jeté dans un grand sac-poubelle mes talons aiguilles, mes porte-jarretelles et mes robes moulantes en disant : “Jésus, je fais tout cela pour toi.”

Avez-vous encore été témoin d’événements qu’on pourrait qualifier de miraculeux ?
En 2013, mon frère Philippe est tombé d’une fenêtre du sixième étage. A l’hôpital, les médecins ne lui donnaient aucune chance. Bernard-Henri m’a surprise à ses côtés en train de lire l’Evangile selon saint Jean. Il m’a dit : “Mais tu deviens folle ! Ton frère est sur son lit de mort.” J’ai répondu : “Non, il est sur son lit de vie. Il vivra.” Bernard-Henri m’a alors lancé : “Alors, prie. Mais en silence.” Et Philippe a été sauvé.

C’est à ce moment que vous avez souhaité écrire un livre [“Montre-moi ton visage”, éd. du Cerf] ?
Après la mort de Pierre-Marie, mon père spirituel, et l’accident de Philippe, je suis allée à la basilique Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, comme dans un refuge marial. Marie m’a conduite vers le saint sacrement au fond de l’église. C’est là que j’ai commencé à écrire sur des cahiers. J’ai vu se dérouler toute ma vie. J’ai fait ce livre pour me souvenir de tous ces moments où Jésus est venu à moi.

Pourriez-vous encore aimer un homme ?
Non, puisque je suis mariée au Seigneur. Si je devais partager la vie d’un homme, ce serait une relation amicale et fraternelle. J’ai aimé les hommes. J’ai été coquette et séductrice mais, aujourd’hui, même mon corps Lui appartient. Je vis une relation d’amour fou avec Lui. Le Christ se moque bien qu’on soit trop grosse ou trop maigre. Avec Jésus, on ne vieillit jamais. On avance.

Pourriez-vous envisager une vie totalement contemplative, comme celle menée au Carmel, par exemple ?
J’y pense souvent. Je suivrai la volonté de Dieu. Jeanne d’Arc disait : “Dieu trace ma route.” J’en ai fait ma devise.

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