La Manifestation de chrétiens d’Orient à Erbil, victimes… des Etats-Unis et des Kurdes, avait déjà alerté les lecteurs de MPI sur les persécutions dont sont victimes les chrétiens de la part des Kurdes à l’occasion de la guerre contre les islamistes. Avec les victoires de l’armée syrienne qui progresse vers le Nord où se situent les régions kurdes, d’intenses affrontements armés ont eu lieu entre des milices kurdes et l’armée syrienne ces derniers jours. Des faits qui viennent confirmer ce que l’Histoire avait déjà enseigné aux chrétiens de ces pays lors de massacres au cours de l’Histoire et notamment en lien avec la persécution des Arméniens par les Turcs. Il est important de garder à l’esprit que si les musulmans Kurdes revendiquent le Kurdistan comme leur terre d’origine, en Syrie comme en Irak et en Turquie, et même en Iran, l’implantation des populations chrétiennes sur ces mêmes terres est au moins aussi ancienne et légitime, même s’ils sont de moins en moins nombreux. 

kurdistan-carteLa persécution des chrétiens d’Orient par les Kurdes est en réalité une vieille histoire. Ainsi lorsque les convois de chrétiens arméniens étaient emmenés par l’armée turque jusqu’au désert dans des « marches de la mort », le massacre des survivants étaient la plupart du temps confié à des bandits kurdes. Encouragés par les massacres des Arméniens, les Kurdes en avaient profité pour persécuter et assassiner également d’autres chrétiens de leurs régions, débordant les frontières de la Turquie.

Donc, si des intérêts communs ont pu rassembler les chrétiens et les kurdes dans les combats ces derniers temps en Syrie ou en Irak, ce n’était que conjoncturel. Foncièrement les Kurdes sont à la fois communistes ET musulmans, ce qui en fait les ennemis héréditaires des chrétiens qui doivent se comporter en dhimmis. Et c’est pourquoi en Irak ils s’emparent des propriétés des chrétiens, qui ne sont pour eux que des infidèles méprisés.

Quel rapport entre un conflit qui oppose l’armée syrienne aux Kurdes, et les chrétiens ?

Les chrétiens en Irak comme en Syrie n’ont été protégés de la sauvagerie des Kurdes que par l’autorité, tant de Saddam Hussein d’une part, que des Assad père et fils, d’autre part. Certes les répressions sanglantes des-dits dictateurs ont ému l’Occident et notamment la France, toujours avide d’aller se mêler des affaires des autres pays au détriment des siennes propres et au risque de rompre de fragiles équilibres… Partant au secours de ses amis communistes kurdes, la très gauchiste Danièle Mitterrand (épouse de François), avait imposé au titre de réfugiés,  des hordes de Kurdes à la France, notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence où ils s’étaient distingués en parfaits “sauvageons”. Le temps ayant passé et les réfugiés musulmans s’accumulant en strates de plus en plus larges et épaisses dans notre pays qui interdit les comptages ethniques, on ignore ce qu’ils sont devenus. Probablement,  des “chances pour la France”! 

Dans le cadre de la guerre de Syrie, certains Kurdes s’étaient ralliés à la coalition russe pour combattre leurs ennemis commun islamistes soutenus par la Turquie contre les autorités de laquelle ils sont en rébellion.  A présent que l’armée syrienne parvient au Kurdistan syrien, les haines ancestrales se ravivent et les clivages reprennent leur vivacité:

On connaît les difficultés que rencontrent les chrétiens syriens du fait des kurdes syriens, des difficultés qui vont parfois jusqu’aux spoliations et aux affrontements mortels – nous en avons souvent parlé dans Christianophobie hebdo –, tant est sans précaution oratoire particulière la volonté kurde de contrôler absolument et sans partage les questions de sécurité et de police dans les zones autrefois abandonnées par les institutions de Damas, sous la pression islamiste. À présent que Damas tente, avec succès et forte de l’appui russe, de reprendre des positions à l’État Islamique mais aussi aux Kurdes qui ont dans l’idée de créer en Syrie une région autonome de facto similaire à celle de leurs frères en Irak, la tension ne pouvait que monter d’un cran. D’où ces combats meurtriers entre l’Armée arabe syrienne et les Unités de protection du peuple. Ce post a, vous le comprendrez, quelque chose à voir avec la christianophobie. Si un archevêque syrien parle de cette affaire, ce n’est pas uniquement à titre d’information générale mais pour nous alerter sur le contexte… (Source: Christianophobie-Hebdo)

Qamishli (Agence Fides) – La ville de Qamishli, sise dans la province de Jézirah, au nord-est du pays, est, depuis hier, le théâtre d’intenses affrontements armés entre des milices kurdes et l’armée syrienne. C’est ce que confirme à l’Agence Fides l’Archevêque syro-catholique titulaire de l’Archi-éparchie d’Hassaké-Nisibi, S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo. « Les affrontements – indique Mgr Hindo – ont eu lieu hier, avec une violence qui marque une montée du niveau de tension par rapport aux incidents et aux escarmouches jusqu’ici enregistrés entre l’armée d’Assad et les miliciens kurdes des Unités de protection populaire (YPG). Les affrontements ont fait des morts mais leur nombre précis n’est pas connu. Certains parlent de trois, d’autres de cinq, d’autres encore de huit. Ce matin, des rafales de kalachnikovs ont été entendues même au centre de la ville, près de l’église syro-catholique Saints Pierre et Paul. Cela veut dire que ce n’est peut-être que le début d’un nouveau front de conflit, destiné à ne pas s’achever immédiatement ».
Des sources locales indiquent que les affrontements les plus violents ont été enregistrés dans la zone de l’aéroport et en direction du quartier général de l’armée. La ville est divisée depuis longtemps en zones contrôlées par l’armée et zones tenues par les milices kurdes. La réouverture d’un nouveau front dans le nord-est de la Syrie, zone à majorité kurde, confirme que, derrière la tragédie syrienne, se trouvent des stratégies et intérêts complexes, qui ne peuvent être réduits à l’affrontement avec les djihadistes du prétendu « Etat islamique ». « Ici, chez nous – confirme Mgr Hindo – ceux du Daesh ne sont pas présents. Les positions djihadistes les plus proches se trouvent au moins à 60 Km d’Hassaké et pourtant on continue à tirer et à mourir ». (GV)

Ce conflit est d’une complexité difficile à démêler tant les particularités, ethnies et religions s’entremêlent et s’opposent. Ainsi, lorsque les Kurdes s’opposent à l’armée syrienne, l’armée syrienne participe de facto et malgré elle aux intérêts de la Turquie d’Erdogan qui est lui-même en but à sa forte ethnie Kurde; certains territoires de Turquie sont ainsi devenus des zones en complète rébellion.

L’alliance kurde/coalition russe (contractuelle ou de fait) a permis la progression rapide de la libération de la Syrie, les groupes islamiques étant pris en tenaille entre les deux. Mais à présent que l’armée syrienne se rapproche des territoires Kurdes, les intérêts s’inversent, sans faire pour autant -et de très loin s’en faut-, d’Erdogan l’ami de Bachar-el-Assad, de multiples autres intérêts ou convoitises les opposant par ailleurs.

Emilie Defresne

emiliedefresne@medias-presse.info

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