Le Quotidien du Médecin – plus politiquement correct tu meurs-  rapporte une controverse d’une violence inhabituelle pour cette publication. Le point de départ est un article concernant une étude de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie (IRMES). Cet organisme est dirigé par le professeur Jean-François Toussaint, dirigeant la chaire de physiologie à l’Université Descartes. La recherche de cet institut a pris acte d’un certain nombre de réalités simples ; par exemple, les adolescents qui n’avaient cessé de grandir au cours du XXème siècle, plafonnent désormais en taille. Il en est de même des exploits sportifs. Le record de longévité détenu par Jeanne Calment n’a été ni égalé ni dépassé. Compte tenu de divers facteurs comme les modifications du climat, le recul de la biodiversité et la diminution d’un certain nombre de ressources, non seulement l’espérance de vie ne peut plus progresser et va même probablement rétrograder.

Vous pensez bien que le Dr Laurent Alexandre s’est estimé provoqué. Cet urologue qui comme Debré  prend sa vessie pour une lanterne, a en effet écrit un ouvrage intitulé « La mort de la mort » ;  entendre par-là que l’homme est voué à vivre bientôt éternellement. Il est bon de savoir qu’Alexandre est le passe-plat des transhumanistes. Il monte alors sur ses grands chevaux. Pour lui l’étude de l’IRMES  est « aussi pertinente que l’était celle qui pronostiquait en 1830 que la vitesse de mobilité sur terre ne dépasserait pas 70 km/heure ». Ses sarcasmes continuent : Au Moyen-Âge, on pensait que jamais l’homme ne dépasserait les 35 ans avant mille ans. Affirmation complètement fausse. Simple exemple au hasard : le grand théologien néo-augustinien médiéval Raymond Lulle (1232-1315) est mort martyr à 83 ans. Pour Alexandre, le monde scientifique est divisé en deux. Les bio-progressistes dont il est (en fait les transhumanistes) et les bio-conservateurs. Un petit coup d’insulte pour ces derniers : « Je décèle une vision religieuse de nature intégriste ». Merci pour eux ! Les bio-conservateurs sont ceux qui comme le  Pr Toussaint  réfutent les thèses des transhumanistes : ils ne croient pas que l’immortalité sera atteinte par les progrès technologiques et l’augmentation de nos capacités intellectuelles ou physiques. Le texte d’Alexandre se termine en disant que les médecins, pris par leurs activités, étaient incapables d’avoir une vision à moyen terme.

Réplique cinglante du Pr Toussaint : « L’approche du Dr Alexandre n’est pas celle d’un scientifique ; mais celle d’un littérateur qui n’a jamais publié d’étude dans les revues à comité de lecture ». Autrement dit Alexandre est un batteur d’estrade. Il a « perdu le sens du réel » dans ses « élucubrations.» Pan sur le bec !

Le lecteur qui me connait un peu, sait que j’ai écrit trois ouvrages sur ces questions. Le premier il y a 11 ans ; le dernier s’intitulant La fin de l’espèce humaine. Ma thèse s’emboîte nullement dans celle d’Alexandre. J’écris que d’une part les robots humanoïdes seront de plus en plus perfectionnés. Et que l’homme sera progressivement transformé en robot par la société du politiquement correct et qu’en plus la neurologie jointe à la bionique peut lui amener des modifications qui le déshumaniseront complètement. Le tout argumenté par la recension de progrès précis effectués en génétique, en biologie et en digital. La fin ultime étant la greffe d’ordinateurs dans la tête des hommes comme prétendent le faire les transhumanistes. Ce sont donc des mises en garde. Reste à savoir comment ces questions seront abordées par le législateur dans son projet sur la mise à jour des lois sur l’éthique.

Jean-Pierre Dickès

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