timthumb.php   Qui d’entre vous connaît le “gaokao”? Au moment où, en France, partiels, brevet et baccalauréat se succèdent, les Chinois, eux, affrontent le gaokao. Chaque année, du 7 au 9 juin, plus de 9 millions de candidats passent cette épreuve très redoutée. Il s’agit du “plus grand examen au monde”, seule voie d’accès à l’université pour tous ces jeunes Chinois. Ils passent différentes matières telles le chinois et l’anglais, les mathématiques et les sciences. Il n’y a que sept millions de places sur les bancs universitaires, d’où un féroce esprit de compétition qui s’installe.

Pour acquérir ce diplôme d’études supérieures qui est un outil indispensable à la réussite en Chine, tous les moyens sont bons. Les méthodes employées sont assez originales et font sourire les Occidentaux que nous sommes. Par exemple, des voies de circulation sont réservées dans les villes, durant les deux jours de l’épreuve,  pour les candidats afin qu’ils arrivent à temps pour l’épreuve. D’autre part, les parents prêts à tout pour voir réussir leur rejeton (souvent d’ailleurs, leur unique enfant selon la politique nationale), lui préparent des soupes spéciales, censées doper les neurones. Ils n’hésitent pas à faire brûler des bâtonnets d’encens pour être sûrs que “les divinités” leur soient propices. Et chose encore plus curieuse: grâce aux technologies modernes, ils peuvent aussi en consommer virtuellement ! Enfin, ils font faire à leur enfant des injections intraveineuses de glucose et d’hormones. Il doit réussir absolument. Des préparations forcing, pendant toute l’année qui précède, lui sont proposées: et là encore, rien à voir avec nos traditionnels Annabacs français! Il s’agit de journées de révisions et de travail qui commencent à 5h30 et qui finissent à 22h, entrecoupées de toutes petites pauses; il n’y a qu’un seul jour de repos par mois.

En plus d’utiliser ces moyens qui suscitent parfois stress, frénésie, hystérie voir même suicide pour les plus désespérés, les tactiques de tricheries sont elles aussi assez évoluées. Que ce soient récepteurs de la taille d’une graine de soja placés dans le conduit auditif du candidat, microtéléphones émettant des vibrations dans les os de la boîte crânienne ou encore écrans invisibles au fond des bouteilles d’eau, tout est envisagé pour réussir. Des réseaux criminels sont organisés dans les alentours pour émettre par exemple ces vibrations à distance et des jeunes se font passer à la place d’autres pour l’épreuve. Même les surveillants sont parfois payés pour fermer les yeux sur certaines choses. Toutes ces tactiques honteuses sont dûment réprimandées. Alors qu’en France, les surveillances sont très attentives; en Chine, on met en place des contrôles de police, des caméras, des brouilleurs d’ondes, des portiques de sécurité et même des véhicules blindés autour des salles d’examen. Des dizaines de milliers de policiers et de surveillants sont mobilisés. A croire que ce “Gaokao” est une véritable entreprise de “terroristes en puissance”.

D’autre part, ce concours représente un vrai business. Les lycéens deviennent véritablement des chiffres qui doivent assimiler eux-mêmes le plus de connaissances possibles. Se pose la question des quotas plus ou moins inégaux et défavorisant  ainsi les personnes venant de zones rurales. On vise à améliorer le caractère équitable de l’épreuve. mais vise-t-on à rendre l’épreuve plus humaine? car tous ces efforts mis en place pour ouvrir la porte des meilleures universités chinoises aux jeunes lycéens et ces aberrations que nous avons décrites montrent bien qu’il y a un malaise. Un malaise qui touche ceux qui seront peut-être, demain, les personnalités les plus riches du monde. Non, les Chinois ne laissent vraiment rien au hasard.

 

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