À l’occasion des célébrations du 11 novembre, la famille du général Édouard de Castelnau (1851-1944) et la ville de Béziers veulent rendre hommage au lien qu’entretenait le héros de la Première Guerre mondiale et fondateur de la Fédération Nationale Catholique avec le Languedoc.

Guy de Saint-Victor, un des arrière-petits-fils du général et organisateur de la journée, se réjouit : «  Sa mémoire ressurgit peu à peu dans la région… Car beaucoup d’habitants ont un aïeul qui a combattu avec Castelnau  ».

Les cérémonies débuteront par une messe célébrée par Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier, à 9 h 30 en la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. Ensuite suivra une cérémonie au Monument aux morts. Enfin, un rond-point «  Général de Castelnau  » sera inauguré.

Ce 11 novembre, Béziers honorera le militaire. Mais aussi le catholique, le Général de Castelnau ayant fondé en 1924 la Fédération nationale catholique, qui compta rapidement deux millions d’adhérents. «  La foi catholique a conduit sa vie  », rappelle Guy de Saint-Victor.

Le général de Castelnau prenant la parole lors d’un rassemblement en plein air de la Fédération Nationale Catholique.

Son arrière-petit-fils rappelle aussi l’oraison funèbre de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, lors des obsèques du général le 21 mars 1944 :

«  Il s’en est allé porter auprès de Dieu la prière de la France qui ne veut pas mourir. Il s’en est allé plaider la cause de ce pays dont il aimait chanter les beautés et raconter les gloires. Le général de Castelnau était pour nous, un appui, une fierté, un drapeau !  »

En ce 11 novembre 2019, souhaitons que l’archevêque de Montpellier et les autorités politiques qui participeront à ces cérémonies méditent ce que fut l’engagement catholique et patriotique du général Édouard de Castelnau.

La Fédération Nationale Catholique (FNC) dont il fut le fondateur en 1924 arborait pour devise «  Dieu Famille Patrie  » (devise reprise aujourd’hui par Civitas).

L’insigne du mouvement représentait un chevalier déployant la mention «  CREDO  ».

Le Général de Castelnau avait fondé la FNC en riposte à la politique anticléricale et anticatholique d’avant guerre relancée par le Cartel des Gauches.

La FNC était parvenue à devenir un groupe de pression de masse, ayant pu s’appuyer sur le maillage des diocèses et des paroisses, et fédérer des unions diocésaines, des unions cantonales et des unions paroissiales. Le Concile Vatican II n’avait pas encore détruit tout cela.

Lors du premier congrès de la Fédération Nationale Catholique en février 1925, 77 diocèses sont représentés. Son comité exécutif est alors mis en place: il comprend le général de Castelnau, le sénateur Charles François-Saint-Maur et le député Henri-Constant Groussau, bientôt vice-présidents, les anciens députés Xavier Vallat (réélu député en 1928) et Louis Guibal, Henry Reverdy, ancien président de l’Association catholique de la jeunesse française, avocat et collaborateur du quotidien La Croix, assistant laïque (et de ce fait membre de son conseil central présidé par Stanislas Courbe) de l’Action catholique française (ACF) à partir de 1932, Claudio Jannet, trésorier, l’Alsacien Joseph Weydmann, président de la Ligue catholique d’Alsace. Le R.P. Janvier devient l’aumônier de la FNC. Les rejoignent l’abbé Daniel Bergey (député de 1924 à 1932), Albert Liouville, président de l’Union sociale des ingénieurs catholiques (USIC), puis en 1926 Jules Zirnheld, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), François de Menthon, président de l’Association catholique de la jeunesse française, l’avocat André Cateaux, président de l’Union diocésaine de Lille (l’UD la plus importante numériquement). Jean Guiraud intègre le comité directeur en 1933, suivi trois ans plus tard par le député Jean Le Cour-Grandmaison, qui est désigné vice-président.

Dauphin de Castelnau, il lui succède à sa mort en 1944.

La FNC luttait contre la laïcité et voulait agir « dans l’intérêt de la religion catholique, de la famille, de la société et du patrimoine national ».

Pour se faire, elle osait se mêler de politique.

La FNC publia des brochures et plusieurs périodiques, dont un mensuel tiré à 50 000 exemplaires, Credo, et un hebdomadaire, France catholique. Elle a aussi organisé de nombreuses conférences et réunions à travers la France. Ses conférenciers vedettes sont, de 1925 à 1930 : Castelnau (70 fois conférencier lors de congrès diocésains), l’abbé Daniel Bergey (30 fois), le Père Paul Doncœur (25 fois), Xavier Vallat (24 fois), le chanoine Jean-Marie Desgranges et Philippe de Las Cases (12 fois chacun). Et de 1931 à 1939: Castelnau (17 fois), Philippe Henriot (13 fois), Doncœur et Le Cour Grandmaison (9 fois chacun), Desgranges (8 fois). La FNC participait bien évidemment au grand défilé annuel en hommage à sainte Jeanne d’Arc le deuxième dimanche du mois de mai, défilé qui rassemblait dans les années trente plus de cent mille personnes.

La FNC bénéficiait du soutien de la hiérarchie catholique et de la papauté dans les années 1920. Les relations se tendent ensuite, certains prélats français ayant peur – déjà – de déplaire à la République. Pie XI redonne son soutien à la FNC dans la seconde moitié des années 1930, dans le contexte notamment de la Guerre d’Espagne.

La FNC ne manquait pas non plus de dénoncer la franc-maçonnerie, notamment sous la plume de l’ecclésiastique A.G. Michel.

Le mouvement disparut progressivement après-guerre. A plus d’un titre, Civitas peut aujourd’hui être considéré comme son héritier.

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