Le Synode sur la jeunesse s’est conclu avec son document final voté le 27 octobre dernier. Et la révolution conciliaire débutée sous Jean XXIII et Paul VI se parachève sous le pontificat de François. Érigée en quasi-dogme à Vatican II, la notion conciliaire affirmant l’évolution nécessairement progressiste de la doctrine et de la liturgie, a influencé, par prolongement naturel, les lois morales et naturelles protégées par l’Église.

Et autant le parti influent des théologiens progressistes, -dont un mémorable jeune théologien Joseph Ratzinger-, a ruiné lors du dernier Concile les fondements de la doctrine catholique en les rendant instables parce que soumis à l’évolutionnisme moderniste, autant la nouvelle théologie morale édictée elle-aussi à Vatican II, plus existentielle, personnaliste et subjectiviste, basée sur le principe conciliaire de gradualité cher particulièrement à Jean-Paul II, ruine aujourd’hui les fondements des principes moraux universels et les normes morales concrètes valables toujours et partout indépendamment du contexte. On est passé en 50 ans d’une dimension objective des normes morales à une dimension subjective de la morale, réduite à ployer sous les vents des modes contemporaines de Notre Temps apostat et a-civilisationnel. Avec la bénédiction du pape François.

Aussi après le Synode sur la famille et son encyclique bergoglienne anti-famille Amoris Laetitia et sa relativisation de l’indissolubilité du mariage, alignées sur ce même schéma de pensée progressiste et évolutive et fondées pareillement sur les documents de Vatican II, les conclusions du dernier Synode sur les jeunes, la jeunesse et la vocation, s’éloignent des normes morales traditionnelles pour normaliser l’anormal…

Entre la dénonciation du cléricalisme, devenu le cache-vigne bergoglien des scandales de mœurs homosexuels sévissant dans la structure ecclésiale et impliquant des prélats haut-placés, et l’absolution des migrants, nouveaux messies d’une sacro-sainte « fraternité universelle » et temporelle en devenir, ce long document final de 167 paragraphes et d’une soixantaine de pages comporte des ouvertures par rapport aux partisans de l’inversion et promeut une synodalité permanente à la base, tout en suggérant un ‘inquiétant fichage’ des sites internet catholiques.

Sur la question du vote des paragraphes par les pères synodaux, Mgr Chaput a fait remarqué que ”de nombreux évêques ont été frustrés par l’absence de traductions préalables concernant des questions importantes auxquelles ils devaient voter. Comme l’a fait valoir l’un des pères du Synode, il est en fait immoral de voter «oui» sur des questions importantes si vous ne pouvez même pas lire et réfléchir sur ce que dit le texte.”

Le paragraphe 150 est celui qui a reçu le moins de placet durant le vote. Si l’acronyme ‘Lgbt’, inséré dans le document de travail, a disparu du document final, le texte s’aligne cependant sur les codes arc-en-ciel en énonçant comme un fait seulement « réducteur » « de définir l’identité de la personne à partir uniquement de son ‘orientation sexuelle’ ». En ne voyant en cette nouvelle manière de définir l’être humain qu’une banale « réduction » et non un véritable mensonge anthropologique, les pères synodaux adoptent, même si ce n’est qu’implicitement, l’idéologie révolutionnaire de l’identité de genre. La suite en témoigne puisque ce même paragraphe propose une intégration claire dans la « communauté » des personnes homosexuelles sans pour autant rappeler la nécessité d’une vie chaste, comme si ce rappel pouvait être inadéquat, voire « ringard » « extrémiste » « rigide » :

« Des chemins d’accompagnement dans la foi des personnes homosexuelles existent déjà dans de nombreuses communautés chrétiennes : le Synode recommande de favoriser de tels parcours. Dans ces chemins, les personnes sont aidées à lire leur propre histoire ; et à adhérer avec liberté et responsabilité à leur appel baptismal ; à reconnaître le désir d’appartenir et de contribuer à la vie de la communauté ; à discerner les meilleurs formes pour le réaliser. De cette manière on aide chaque jeune, sans en exclure aucun, à intégrer toujours plus la dimension sexuelle dans sa propre personnalité, en grandissant dans la qualité des relations et en cheminant vers le don de soi. »

Ce paragraphe semble dessiner ce que certains nomment déjà « une pastorale lgbt », façon détournée du reste d’accepter « de définir l’identité de la personne à partir uniquement de son ‘orientation sexuelle’ ». Le Synode tient en outre à souligner aussi son engagement « contre toute forme de discrimination et violence basée sur l’orientation sexuelle » et son souhait « d’un approfondissement anthropologique, théologique et pastoral » « des questions relatives au corps, à l’affectivité et à la sexualité », « parmi lesquelles émergent en particulier celles relatives à la différence et harmonie entre l’identité masculine et féminine et aux inclinaisons sexuelles ». Pourtant la théologie et l’enseignement catholiques n’ont nul besoin d’approfondir ces questions anthropologiques. La condition humaine aurait-elle donc changé depuis l’avènement bergoglien ? L’être humain pécheur n’éprouverait-il donc plus les mêmes passions, n’appréhenderait-il plus les mêmes tentations, n’expérimenterait-il plus les mêmes chutes et les mêmes “résurrections”, depuis la première et originelle chute, celle d’Adam et Eve ? L’homme et sa profonde misère traversent le temps et l’espace, les modes et les révolutions…

Aussi cet “approfondissent” n’a pas lieu d’être sauf à vouloir revoir, dans un sens positif, le problème des pratiques contre-nature, de proscrites les justifier. Sauf à vouloir ‘révolutionner’ la condition humaine en transgressant la loi naturelle de la Création divine. Mais ce que les pères synodaux ont oublié, leur regard oblique corrompu par le naturalisme ambiant, c’est que Dieu ne change pas. Et sa loi non plus : elle transcende le temps et l’espace, les modes et les révolutions… et les pères synodaux !

Francesca de Villasmundo

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