Le 22 novembre, l’ex-PDG de La Poste devrait remettre son rapport demandé par le gouvernement en vue de « clarifier le cadre juridique du travail dominical ». C’est le même jour que le tribunal devrait examiner sur le fond le litige entre Bricorama, Castorama et Leroy-Merlin. En attendant, le Collectif des Amis du Dimanche organise avec la CFTC un meeting le 18 novembre à Paris tandis que Civitas a ressorti ses autocollants et affiches pour garantir que le dimanche reste férié.

Que faut-il attendre du rapport de Jean-Paul Bailly ? L’ex-patron de La Poste devrait aborder « non seulement le secteur du commerce de détail (…) mais aussi les services publics, nombreux à être soumis à une obligation de continuité de prestation, ainsi que les activités sanitaires et l’hôtellerie-restauration» et distinguerait le cas « des employés de structures bénéficiant de dérogations de droits (certaines industries, les musées, les hôpitaux, les restaurants, les magasins de meubles ou les jardineries) et ceux de sociétés n’ayant que des autorisations temporaires accordées par arrêté municipal ou délivrées par le préfet ».

Car le conflit entre supermarchés a relancé un débat complet sur la loi Mallié et son système complexe de dérogations. Concurrence entre commerces, salaires et compensations, volontariat, définition des Puce (périmètres d’usage de consommation exceptionnels), tout devrait être l’objet de nouvelles négociations alors que les patrons de la SNCF et de la FNAC ont réclamé à leur tour de pouvoir ouvrir leurs commerces le dimanche partout en France.

Cette large remise en cause du repos dominical est le résultat d’une instrumentalisation du personnel de Leroy-Merlin et Castorama. La direction de ces deux chaînes de supermarchés avait obtenu qu’une part de leur personnel respectif s’organise « spontanément » au sein d’un même collectif intitulé « Les Bricoleurs du dimanche ». Les salariés de Leroy-Merlin et Castorama avaient manifesté conjointement avec l’approbation de leurs patrons qui leur avaient fourni le matériel (banderoles, pancartes, tracts et survêtements marqués d’un slogan « Yes week-end » et d’un emblème constitué par un pinceau brandi par un poing levé) et l’agence de communication (Les Ateliers Corporate, dirigés par un ancien de Publicis) chargée de tout paramétrer.

Comme les patrons de Leroy-Merlin et de Castorama sont particulièrement bienveillants à l’égard de leurs petits protégés « bricoleurs du dimanche », ils ont même souhaité offrir aux porte-parole du mouvement (un par enseigne) des séances de « média-training » pour bien répondre comme il faut aux questions des journalistes. Sans compter l’aide de professionnels pour gèrer les pages Facebook et le compte Twitter de ces salariés qui voudraient tellement travailler le dimanche.

Et comme le travail du dimanche doit naturellement aboutir à terme à l’ouverture des commerces 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, d’autres ont déjà emboîté le pas, comme les parfumeries Sephora (filiale de LVMH) qui ont offert à leurs salariés de pleines pages de publicité (environ 80.000 euros chacune) pour réclamer qu’ils puissent travailler jusqu’à minuit. Las, les tribunaux n’ont pas encore donné raison à ces patrons si soucieux d’occuper utilement les soirées de leur personnel.

Il est décidément bien temps de relire les textes de Mgr Freppel qui s’était battu, avec Albert de Mun, pour obtenir le repos dominical pour les ouvriers.

 

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