La Russie a annoncé il y a quelques jours la livraison de missiles sol-air S300 à l’armée syrienne. Au premier abord cette nouvelle est logique : face à la dernière agression américano-franco- anglaise contre la Syrie, le Kremlin décide de renforcer la défense aérienne de son allié afin de décourager toute nouvelle tentation belliqueuse.

La défense anti-aérienne de la Syrie n’est certes pas catastrophique comme l’a prouvé la destruction en vol de plus de 70 des missiles américains lancés vers Damas et Homs. De plus, chacun a encore en mémoire la destruction d’un F16 israélien en février dernier à la suite d’un énième raid en Syrie de l’aviation de l’Etat hébreu. C’était la première fois depuis trente ans qu’Israël perdait un avion.

Depuis, celle-ci ne s’y est d’ailleurs plus risquée et la dernière attaque contre une base syrienne s’est faite depuis le Liban, l’aviation israélienne se gardant bien de s’aventurer à nouveau dans le ciel syrien. On notera à ce propos que ces violations répétées de l’espace aérien de ses voisins par Israël n’émeuvent pas beaucoup les pays occidentaux : il semble aujourd’hui acquis qu’Israël se situe au-dessus du droit international…

La livraison de ces S300 est en fait une vieille histoire. Voilà plusieurs années que Damas les espère et qu’Israël les redoute. C’est d’ailleurs à la demande de l’Etat hébreu que Poutine a accepté à plusieurs reprises d’en différer la livraison. La diplomatie de Poutine est très différente de celle du monde occidental qui ferait bien parfois de s’en inspirer : pas de leçons de morale et les dirigeants ne sont pas classés en bons et en méchants ; il y a des alliés que l’on ne lâche pas, mais on parle avec tout le monde, même à ceux qui attaquent son allié. Nous sommes loin des postures idéologiques des Américains et des Européens.

Mais aujourd’hui la donne a changé et cette annonce est une réponse envoyée à la coalition. Que les Occidentaux continuent à prendre pour argent comptant toute provocation d’attaque chimique en Syrie doit engendrer une parade. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir qui finance ces fameux casques blancs, toujours présents dans les grands moments de manipulation et parfaitement relayés par les medias occidentaux.

Cela étant, ce n’est pas Poutine lui-même qui annoncé cette livraison, ce qui signifie qu’un différé est encore envisageable.

Un autre élément important est à noter : les bases russes de Tartous et Hmeimim sont dotées de missiles S400, extrêmement performants. Il n’a jamais été question que les bases syriennes en soient dotées : les Israéliens en feraient un casus belli et donc les Américains aussi. Avec les S300, nous sommes à la lisière.

Poutine sait jouer aux échecs mais ne veut mettre personne mat, hormis les islamistes bien sûr.

C’est grâce à cette subtile diplomatie qu’il est aujourd’hui le seul chef d’Etat qui peut parler avec tous les acteurs du dossier syrien.

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

9 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Ça y est, le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est chez l’imprimeur et en prévente sur MCP.

Nous vous l’avions annoncé dans un précédent mailing : la naissance d’une toute nouvelle revue de qualité, Caritas, la revue du pays réel, et la parution prochaine de son premier numéro de 86 pages. Bonne nouvelle, : ce numéro 1 de Caritas qui consacre son dossier à la Lutte contre la haine anticatholique vient d’être envoyé à l’imprimerie et sera bientôt dans les librairies et les boites aux lettres des abonnés.

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !