Mercredi 1er mai – Saint Joseph

Ce matin, il y a encore un peu plus de monde à attendre devant les portes du gymnase. Ceux qui régulent ont parfois du mal à canaliser la foule. Le temps d’attente est long, il fait chaud, il y a du bruit ; et paraît-il, les médecins philippins laissent passer les personnes âgées (dès 60 ans), les femmes enceintes et les handicapés ; mais vu que ces trois catégories constituent la majeure partie de nos patients, ils veulent tous passer avant les autres ! Et pour arriver à leurs fins, ils n’hésitent pas à se faufiler dès qu’on a le dos tourné,  à feindre d’aller aux toilettes ou de vouloir prier un peu dans le coin chapelle… Et ce matin, il y a même quelqu’un qui s’est fait un faux « let pass » pour pouvoir rentrer sans faire la queue ! Heureusement que Véronique veille, elle connaît ses brebis !

Dans le gymnase, la file d’attente la plus longue est toujours celle des opticiens. Chaque examen est long, le temps de vérifier l’état des yeux, de contrôler la vision, et de choisir les lunettes les plus adaptées, sachant qu’il est presque impossible de trouver une paire qui aura la correction exacte pour les deux yeux. Patrice remarque beaucoup de cas de ptérygion et de cataracte : les deux ont la même explication, c’est que presque personne ne porte de lunettes de soleil.

APOSTOLAT A LA PRISON : Nous nous y rendons aujourd’hui avec Philomena, responsable de la Milice de l’Immaculée. Dans une pièce étroite, surchargée et basse de plafond, nous posons la statue de la Vierge, face à vingt-deux têtes plus ou moins engageantes. Elle a mission maintenant d’ouvrir leur cœur aux paroles du prêtre. Monsieur l’abbé Vaillant leur fait un résumé de catéchisme à la fois simple et précis. Mais évidemment, tout a une portée différente quand on parle à des prisonniers. Il insiste sur ce qui peut les toucher : Dieu nous aime tant qu’Il a façonné toute la Création pour nous ; face au mal, Dieu le Fils a été prêt à mourir pour nous, en nous donnant Marie pour mère. Quoi de plus consolant ? Mais alors, comment peut-on offenser un Dieu qui nous aime tant… ?

Et de fait, les visages semblaient se transformer peu à peu. De fermés qu’ils étaient au début, ils devenaient plus mobiles, exprimant tour à tour l’intérêt, la gêne, l’admiration. Certains détenus exhibaient une grosse croix sur leur tee-shirt de prisonniers, ils joignaient pieusement les mains et écoutaient avec dévotion les paroles du prêtre. Quoi de plus touchant que ce travail missionnaire, où la grâce est presque palpable tant les circonstances sont pitoyables et peu favorables ?

Ensuite, Philomena leur a expliqué l’importance du scapulaire et de la médaille miraculeuse ; certains les portaient déjà, et tous les autres les ont réclamés. Ils étaient désormais détendus et confiants, l’un d’eux nous a remerciés d’avoir osé venir jusque dans leur prison… Nous avons même improvisé un chant en canon avec eux, rares étaient ceux qui ne chantaient pas de tout leur cœur ! C’était un peu incroyable comme situation : se trouver dans un espace réduit, entourés de malfaiteurs, leur parler du Bon Dieu, chanter, prier avec eux, et passer un très beau moment, avec la réelle assurance de leur avoir fait du bien. Pour finir, Philomena leur a proposé des chapelets, et plusieurs d’entre eux savaient déjà comment le réciter. Evidemment, il est inimaginable de transposer cette situation dans une prison française… ! Une dernière prière avant de nous quitter, avec des mercis répétés et des sourires heureux.

Le soir, au début de la messe, nous avons eu un épisode « à la philippine » : coupure de courant générale à cause de l’orage et de la pluie diluvienne qui tombe depuis quelques heures. Nous attendons le système D : un enfant de chœur arrive avec des bougies qu’il distribue à qui veut pour éclairer vaguement l’assistance. C’est un peu une messe des catacombes. La coupure durera six heures, nous sommes donc priés de vite quitter le gymnase après le dîner. Quelques jeux de cartes au « resort » autour d’une bière ou d’un mango shake, puis chacun va profiter un repos bien mérité !

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