L’Académie pontificale Pro Vita a été fondée en 1994 sous Jean-Paul II, à la demande du Professeur Lejeune qui en sera le premier président. Quelques mois plus tard, le professeur rendait sa belle âme à Dieu, ayant réalisé le plus grand projet de sa vie. Cette institution comptait 150 académiciens. En 2016, le pape François met tout le monde dehors : le nom change et devient Académie Jean-Paul II pour la vie. Le nombre d’académiciens est réduit à 50, quasiment tous à la dévotion de François. Celui-ci met à sa tête Mgr Paglia, célèbre pour sa fresque homosexualiste de la cathédrale de Cherni, réalisée par un de ses amis gay. On le voit représenté au milieu d’un groupe d’homosexuels. Cette fresque a fait tellement scandale qu’il est désormais difficile de la retrouver sur Internet.

En décembre dernier est injectée dans le nouveau circuit une femme médecin et professeur d’éthique à l’Université de Strasbourg, Marie-Jo Thiel. Elle n’y va pas par quatre chemins. Le 18 décembre, elle déclare que les enseignements de l’Église sur la sexualité et la famille devraient être complètement réexaminés. Elle salue l’exhortation du pape François Amoris Laetitia ayant donné plus de liberté aux catholiques. C’est le moins que l’on puisse dire car une note de ce texte explique que chacun est libre d’apprécier ses fautes en fonction de sa conscience.

Les enseignements de l’Église sur la sexualité ont été un «échec complet», continue Marie-Jo Thiel. Ainsi en est-il des actes homosexuels considérés dans la Bible comme intrinsèquement désordonnés et ne pouvant jamais être approuvés. Elle rejette de même fermement l’interdiction de la contraception demandée aux fidèles par l’Église. Le site d’information allemand, Katholisch.de écrit « elle a rejeté les déclarations du magistère, selon lesquelles les actes homosexuels sont (selon ses propres mots) pathologiques et toujours des péchés.» Katholisch.de a également signalé que Thiel a critiqué «les adversaires de François » affirmant que l’homosexualité était un péché.

Toujours selon ce site, Marie-Jo Thiel a fait des commentaires lors d’un événement à l’Académie catholique de Fribourg en Allemagne.  Elle s’exprimait en tant que présidente de la Société européenne de théologie catholique (sic). Elle affirmait qu’il fallait reconsidérer de manière approfondie les enseignements de l’Église sur la sexualité et la famille. Le pape François, a-t-elle ajouté, a donné de nouvelles impulsions à son document Amoris Laetitia et a ainsi offert plus de liberté. Ces opportunités doivent maintenant être utilisées. De plus, les initiatives régionales ont encore beaucoup à faire, a-t-elle expliqué, sans toujours prôner une solution immédiatement applicable à l’Église universelle. Il s’agit d’une «décentralisation saine», comme l’appelait le pape François.

Ainsi, Thiel rejette une « intransigeance universaliste » et propose une attitude qui favorise davantage le sens de l’autodétermination et la conscience individuelle, (toujours selon Katholisch.de). La théologienne a ajouté qu’il était temps que l’Eglise mette fin à son «règne sur le corps et l’âme». Pour elle, la moralité chrétienne doit être guidée par le principe de la miséricorde cher au pape : « Le pardon que nous avons reçu dans l’amour et dans la foi nous libère et nous conduit ainsi sur la voie du retour. »

Parlant de la crise des abus sexuels en cours dans l’Église, Thiel a affirmé que cela montrait «l’échec de la moralité sexuelle jusqu’alors en usage » dans l’Église. Les crimes d ‘«abus sexuel de pouvoir et de conscience» ont été commis par ceux qui étaient censés vivre la moralité de l’Église de manière exemplaire. Ainsi, a-t-elle ajouté, les délinquants sexuels cléricaux détruisent « tout l’édifice de l’enseignement de l’éthique sexuelle et familiale de l’Église, et sapent ainsi les normes absolutistes et autoritaires, ainsi que les structures de pouvoir centralisées et obscures et leurs possibilités inhérentes d’obscurcissement. » Est-ce une approbation indirecte des dits abus ?

Accessoirement Thiel a également parlé de ce qu’elle considère comme la «naïveté coupable» de l’Église lorsque les évêques ont soutenu que l’utilisation de préservatifs avait contribué à la dégradation morale et à la propagation du Sida. Sur ce sujet cette femme-médecin est nulle car la politique du préservatif n’a pas empêché le nombre de sidéens d’augmenter parmi les homosexuels.

À noter qu’après la grande purge de l’Académie de la vie par François, l’ex- président destitué de celle-ci, le professeur de philosophie Josef Seifert, un autrichien de 72 ans, a ensuite fondé avec d’autres anciens membres fidèles l’Église, une nouvelle académie ; laquelle vise à défendre l’enseignement de la morale catholique traditionnelle ; son nom en est l’Académie Jean Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF). 

J.Seifert a également critiqué publiquement les vues de certains membres de l’Académie « rénovée » de François ; il se positionnait pour « une défense sans équivoque de l’éthique qui a attaqué Humanae Vitae dès le premier jour de sa publication,…ce texte ayant affirmé qu’il n’y avait aucun acte intrinsèquement mauvais. » En d’autres termes, par l’exhortation papale, chacun peut penser et faire comme il le veut en matière de morale. « Fais ce que voudras » était la devise de l’Abbaye de Thélème retrouvée dans le cadre de certaines sectes satanistes. Une telle manière de voir peut justifier sans nul doute les abus sexuels dans l’Église. Quoiqu’il en soit, l’arrivée de Thiel signe la mort de l’Académie créée par le Professeur Lejeune.

Jean-Pierre Dickès

N.B. Le renvoi en 2017 par l’archevêque de Grenade du professeur Josef Seifert, éminent philosophe catholique, du siège espagnol de l’Académie Internationale de Philosophie qu’il avait lui-même fondée dans la Principauté du Liechtenstein, est sans doute l’héritage le plus dramatique d’Amoris laetitia.

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