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Au jeu des sanctions économiques, les perdants sont les agriculteurs européens

Les Etats-Unis et leurs vassaux européens croyaient faire plier la Russie par des sanctions économiques. C’était sans compter le répondant de l’ours russe. A son tour, la Russie a annoncé des sanctions économiques. A ce petit jeu, les premiers perdants sont les Européens.

La Russie a en effet interdit l’importation de viande, de produits laitiers, de poisson et d’autres produits de la mer, de légumes, de plantes-racines, de noix et de fruits en provenance de ces pays. L’Union européenne, premier partenaire commercial de la Russie, encaisse difficilement le choc. Le délégué permanent de l’UE en Russie, Vygaudas Usackas, a estimé les pertes pour l’UE à 12 milliards d’euros.

Les producteurs européens vont payer le prix de l’obstination de leurs dirigeants politiques à suivre docilement la stratégie américaine. Dans la matinée du 7 août, les producteurs de poires belges ont exprimé leur grande préoccupation : 80% de leur production était habituellement vendue à la Russie. Même inquiétude aux Pays-Bas, deuxième plus grand exportateur de produits agricoles et de fruits et légumes vers la Russie.

Quant au premier ministre finlandais Alexander Stubb, il a rappelé que la Russie était le troisième acheteur mondial de produits finlandais. Selon Heikki Juutinen, le directeur exécutif de l’Association finlandaise de l’industrie alimentaire, le marché russe absorbait 25 % des exportations des produits alimentaires finlandais (beurre, fromages, yaourts,…) pour environ 400 millions d’euros par an.

En Lettonie, Janis Endzins, président de la Chambre de commerce et d’industrie, a également signalé ses craintes pour le PIB letton. D’après Arnold Babris, directeur de la plus grande usine de production de conserves de poisson Brivais Vilnis, 91 % des conserves lettonnes partaient en Russie.

En Pologne, le ministre de l’Agriculture, Marek Sawicki, a aussi fait part des conséquences catastrophiques que ces sanctions auraient pour l’économie de son pays.

D’autres pays se réjouissent déjà. En particulier, le Brésil qui s’est dit prêt à fournir 150 000 tonnes de viande de volaille supplémentaires au courant de l’année (la Russie en importe actuellement près de 60 000 tonnes par an). L’Argentine, le Chili et l’Equateur pourraient également trouver là quelques opportunités d’écouler leurs viandes.

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