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Convertir les musulmans : l’apostolat de l’abbé Pagès (entretien)

Notre correspondant Clovis Just a obtenu un entretien avec l’abbé Guy Pagès, afin d’essayer de comprendre comment ce prêtre pouvait tout à la fois travailler à la conversion des musulmans et rester dans l’Eglise conciliaire qui a à sa tête un pape François qui ne veut plus convertir. Une position de funambule ?

Votre apostolat est de convertir les musulmans, cela n’est-il pas dangereux au quotidien, d’autant que certaines associations vous ont ciblé comme islamophobe ?

Cela n’a aucune importance. Nous ne devons pas oublier que suivre Jésus signifie porter chaque jour sa croix (Lc 14.27). Or une croix est faite pour faire souffrir et mourir. Autrement dit : si chaque jour, en nous levant, nous ne sommes pas prêts à souffrir et mourir pour l’amour de Jésus, nous ne sommes pas chrétiens… Rappelons-nous que nous sommes les enfants des Martyrs… Si, pendant trois siècles, nos pères et nos mères dans la foi n’avaient pas accepté d’être mangés par les lions dans les cirques romains, nous ne serions pas aujourd’hui chrétiens… A quel prix estimons-nous donc la foi que nous avons reçue, et à quel prix sommes-nous prêts à la donner à notre tour ?

Jésus nous a avertis : « Vient un temps où ceux qui vous tueront penseront rendre un culte à Dieu. (Jn 16.2) ». A qui d’autres faisait-Il allusion, sinon aux sectateurs de l’islam à qui Satan fait croire qu’ils servent Dieu en tuant des chrétiens : « Qu’Allah tue les chrétiens ! (Coran 9.30) ? De quelle autre force avons-nous besoin pour résister à la peur et à la soumission qu’ils cherchent à provoquer en nous par leur haine (Coran 60.4), sinon de celle que donne l’Esprit-Saint reçu à la Confirmation pour faire de nous « des soldats du Christ » ? Par ce sacrement nous sommes enrichis d’une force spéciale pour « répandre et défendre la foi, par la parole et par l’action, en vrais témoins du Christ (CEC 1285) ».

Si les serviteurs d’Allah sont heureux de tuer parce que « Allah aime ceux qui vont jusqu’à tuer pour lui (Coran 61.4) », et que mourir dans l’offrande de sacrifices humains (Coran 4.74,101 ; 47.4-7) est pour eux le seul moyen de s’assurer la jouissance de son paradis de luxure (Coran 36.56 ; 37.48 ; 44.54 ; 52.24 ; 55.54-76 ; 76.19), pour nous, chrétiens, la mort est l’occasion et le moyen d’accomplir à la perfection le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toutes tes forces. (Lc 10.27) » puisqu’elle nous permet de donner notre vie à Dieu à l’exemple du Christ. La seule façon de sauver notre vie est de la donner à Dieu : « Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. (Mc 8.35) ». Dès lors, comment nous plaindrions-nous du sort qu’enviaient les saints, eux qui se réjouissaient « non seulement de croire, mais également de souffrir pour Notre Seigneur (Ph 1.29) » ? Si nous voulons faire face aux dangers et aux malheurs qu’apporte l’islamisation de notre continent, nous devons nous rappeler plus que jamais cette parole de Jésus : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. […] craignez celui qui après avoir tué, a aussi le pouvoir de jeter en Enfer. Oui, Je vous le dis, celui-là, craignez-le ! (Lc 12.4-5) ». Il y a donc plus grave que de perdre notre vie terrestre ― qui ne sera donc pas perdue si nous avons résolu d’en faire l’offrande à Dieu au moment de notre mort, comme chaque participation à la Messe nous y engage… Le vrai danger est d’apostasier notre foi et de perdre ainsi la vie divine… Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils donneraient leur vie au Christ ! A nous tous il appartient donc de prendre chaque jour plus joyeusement notre « part de souffrances en bon soldat du Christ Jésus (2 Tm 2.3) » et de dire avec saint Paul : « Mourir est pour moi un gain. (Ph 1.21) » !

Vos positions vont à contre-courant des positions de l’Eglise conciliaire qui prône l’œcuménisme et qui a une réelle empathie pour l’Islam. Dès lors quelle marge de manœuvre avez vous avec votre hiérarchie ? 

Permettez-moi quelques mises au point :

  1. Je ne connais pas d’Église conciliaire. Pour moi il n’y a qu’une Église, qui n’a pas commencé à être « conciliaire » avec le concile Vatican II.

  2. L’œcuménisme est le projet de retrouver l’union de tous les chrétiens aujourd’hui séparés, et n’a donc rien à voir avec l’islam.

  3. Je ne dirais pas que c’est l’Église qui a une réelle empathie avec l’islam, car « Quel rapport entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Béliar ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles ? Or c’est nous qui sommes le temple du Dieu vivant (2 Co 6.14-16) », mais ce sont nombre de ses serviteurs qui se rendent coupable de lâchetés, de dramatiques compromissions, d’apostasie et de criminelles trahisons.

Quant à ma marge de manœuvre avec la hiérarchie, elle est aussi restreinte que possible.

Convertir les Musulmans est une évidence pour nous Chrétiens. Mais ne devons-nous pas aller plus loin en menant des campagnes pour évangéliser les protestants ou encore les Israélites qui ont rejeté le Messie ? 

Je ne vois pas en quoi ce serait aller plus loin en évangélisant d’autres non-catholiques, mais je suis bien d’accord qu’il faut aussi le faire. Simplement, on ne peut pas tout faire, et de même que Notre Seigneur S’est contenté d’évangéliser Israël et non pas d’autres pays (Mt 15.24), et que les missionnaires au XVIe siècle qui partaient évangéliser les Hurons n’allaient pas évangéliser les Lapons, ni ceux qui allaient évangéliser les Iroquois n’allaient sauver les Chinois, de même, j’ai choisi de privilégier les musulmans parce que cette tache est aussi urgente que vitale, gigantesque que méjugée, et les ouvriers si peu nombreux…

Dernière question: que pensez-vous de la liberté religieuse tolérée par l’Eglise actuellement? Ne va-t-elle pas à l’encontre du message du Christ?

Je pense que personne ne peut remettre en question l’enseignement traditionnel de l’Église à l’égard de la liberté religieuse, que quelques papes ont ainsi formulé : « Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l’erreur ! » disait saint Augustin. (Grégoire XVI, Mirari vos) » ; « Il s’en trouve beaucoup aujourd’hui pour oser enseigner que le meilleur régime politique et le progrès de la vie civile exigent absolument que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la Religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie et les fausses religions. (Pie IX [6], Quanta cura, n°5) ; « Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d’auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission. De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient […] (Pie XI, Mortalium animos) ». La liberté religieuse dont a parlé le dernier concile signifie le droit pour tout homme de chercher la vérité, non celui de croire et enseigner l’erreur. Je déplore donc très amèrement la conduite de tant d’ecclésiastiques de tous rangs qui, au lieu de défendre le salut des âmes qui leur sont confiées contre cet anti-christ caractérisé qu’est l’islam (1 Jn 2.22), le dénonçant comme tel, lui ouvrent au contraire toutes grandes les portes de leurs églises, et favorisent son implantation dans notre pays. Ils ignorent ce que veut dire saint Jean : « Si quelqu’un vient à vous sans apporter cette doctrine [l’Évangile], ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 1.10-11) »…

Le site de l’abbé Pagès : http://www.islam-et-verite.com/

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