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Deux affaires, deux libérations d’otages : y a-t-il une relation de cause à effet ?

Certains ont trouvé une étrange coïncidence : après chaque affaire qui touche l’Elysée, nous avons une libération d’otages importante. C’est ainsi qu’en avril dernier, après l’éclatement de l’affaire Cahuzac, l’Elysée annonce que  la famille Moulin-Fournier, enlevée au Cameroun en février 2013, a été libérée. Le 2 avril, le ministre des finances reconnait détenir de l’argent sur un compte étranger et demande « pardon » au Président de la République d’avoir menti. Le 16 avril, il formule des excuses dans une interview télévisée à BFTM TV. La libération d’otages est annoncée le 19 avril.

Cette semaine, l’Elysée est de nouveau dans la tourmente avec l’affaire Aquilino Morelle, après des accusations de Médiapart, pour avoir conseillé des laboratoires pharmaceutiques quand il était à l’IGAS. Il démissionne le 18 avril de ses fonctions de conseiller à l’Élysée. Le 19 avril, François Hollande peut annoncer que les quatre journalistes français pris en otage en Syrie depuis dix mois sont libérés. Du coup, les médias braquent leurs projecteurs sur leurs confrères libérés.

Pourtant, ce serait trop facile de faire une relation de cause à effet. En octobre 2013, quatre otages français, détenus dans le Sahel depuis trois ans, sont libérés. Le mois suivant, François Hollande atteint un niveau record d’impopularité en chutant à 15%, devenant le président de la Vème République le plus impopulaire. Il remonte légèrement en décembre avec 3 points mais sa cote n’est jamais remontée de manière vraiment décisive.  D’ailleurs le père Vandenbeush est libéré fin décembre 2013 mais cela n’y changera rien.

C’est vrai qu’on pourrait croire que ces deux libérations d’otages tombent vraiment bien alors que l’Elysée a besoin de se redonner une « virginité ». Cependant, ce n’est pas toujours le cas et cela n’a que peu d’incidence sur la popularité de Hollande. C’est d’autant plus vrai que les libérations d’otages sont le fruit d’un long processus auquel participent de nombreux acteurs que nous ignorons. Reconnaissons cependant que le Président préfère affronter les médias pour répondre à des questions sur des journalistes libérés que sur son conseiller Aquilino Morelle !

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