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Dimanche 7 août – Saint Gaétan de Thienne, Confesseur – Saint Donat, Évêque et Marty – Bienheureux Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes du 1er Ordre franciscain

IX° dimanche après la Pentecôte – « Le Christ pleure sur Jérusalem »

L’Église nous présente, aujourd’hui, une image sinistre. C’est comme un phare dans la mer sombre de la vie, et ce phare doit nous préserver des écueils. Cette image offre une leçon, une idée directrice : il y a un enfer : l’âme élue, elle-même, peut être rejetée si elle ne vit pas de la foi. Les deux lectures ont ce trait commun qu’elles parlent toutes les deux de l’infidélité et de la réprobation du peuple élu que Dieu voulait sauver. Méditons pendant toute la semaine cette image saisissante : le Christ se tient debout et pleure devant les portes de la ville élue. La semaine a quelque chose de grave. Excitons en nous l’esprit de pénitence et répétons chaque jour la prière du Canon : « Arrache-nous à la damnation éternelle ». La messe « Ecce Deus » a des textes instructifs ; elle contient — ce qui est une exception, le dimanche — un avertissement. Le psaume d’Introït (ps. 53) décrit la vie chrétienne. Même après la conversion pascale, cette vie est un combat qui se terminera, il faut l’espérer, par la victoire, comme dans le psaume. Puisse le dimanche ressembler à l’antienne et sceller la victoire pascale ! La semaine, avec ses combats, ressemble au verset. — Nous sommes des enfants imprudents. Bien souvent nous demandons des choses qui nous seraient funestes. C’est pourquoi l’Église nous fait prier pour obtenir la grâce de ne demander que ce qui est agréable à Dieu (Or.). L’Église nous donne aujourd’hui un grave avertissement. Le baptême, la vocation, l’Eucharistie ne suffisent pas à nous assurer le salut. Toute l’histoire juive nous invite à nous tenir sur nos gardes. Le peuple élu a été rejeté, réprouvé. Saint Paul nous donne deux paroles qui doivent pendant toute la semaine nous avertir et nous consoler : pas de présomption, mais pas de découragement. « Que celui qui est debout prenne garde de tomber. Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces, mais, avec la tentation, il vous ménagera aussi une heureuse issue afin que vous puissiez la supporter ». Le Graduel et le chant de l’Alléluia ont interverti leurs rôles. Le Graduel voit le Seigneur sur son trône ; quant à l’Alléluia (surtout si on lit le psaume en entier) il montre le violent combat de l’enfer pour conquérir l’âme humaine, il implore ardemment le secours, mais cette prière se voile sous l’Alléluia pascal. L’Évangile nous montre une scène impressionnante tirée de l’entrée de Jésus à Jérusalem, le dimanche des Rameaux. Jérusalem est l’image de l’âme baptisée qui repousse la grâce. Quel avertissement ! Jésus pleure ; le Créateur, le Juge pleure sur le péché et l’infidélité de sa créature ! Purifions donc le temple de notre âme. A l’Offertoire, l’âme chante la seconde partie du psaume du dimanche (ps. 18) ; elle exprime ainsi ses impressions sur les graves lectures : je reconnais le temps de la « visite » ; « ton esclave veut garder les commandements ». C’est notre offrande, aujourd’hui. La Secrète est une prière dogmatique. Elle nous apprend à comprendre et à estimer le sacrifice de la messe : « Toutes les fois que se célèbre la mémoire de ce sacrifice, s’accomplit l’œuvre de notre Rédemption. » L’antienne de Communion est un véritable cantique de communion : « Celui qui mange ma chair… demeure en moi ». Cette image. fait contraste avec celle qu’évoque l’Évangile. Le fruit du sacrifice doit être la pureté et l’unité (Post.).

Sanctoral 

Saint Gaétan de Thienne, Confesseur

Gaétan naquit à Vicence, de la noble famille de Thienne. Aussitôt qu’elle lui eut donné le jour, sa mère l’offrit à la sainte Vierge, Mère de Dieu. L’innocence brilla tellement en lui dès ses tendres années, que tout le monde le nommait le Saint. Après avoir obtenu à Padoue le grade de docteur dans l’un et l’autre droit, il partit pour Rome, où le Pape Jules II le mit au rang des Prélats. Ordonné Prêtre, il fut si ardemment embrasé de l’amour de Dieu que, se dérobant à la cour, il se voua tout entier à Dieu. Ayant fondé des hôpitaux à ses propres frais, il y servait lui-même les pauvres pestiférés. Le zèle qu’il ne cessa de déployer pour le salut du prochain le fit surnommer le Chasseur d’âmes. Les mœurs du clergé étaient alors devenues moins régulières ; voulant les ramener à la forme de vie apostolique, il institua un ordre de Clercs réguliers, qui, se déchargeant de toute préoccupation quant aux biens terrestres, devaient ne posséder aucun revenu, ni demander aux fidèles de quoi subsister, mais se contenter, pour vivre, d’aumônes spontanément offertes. Ayant obtenu l’approbation de Clément VII, Gaétan, accompagné de Jean-Pierre Caraffa, Évêque de Chiéti depuis souverain Pontife sous le nom de Paul IV, et de deux autres personnages d’une grande piété, émit solennellement ses vœux devant l’autel majeur de la basilique du Vatican. Lors du sac de Rome, des soldats le brutalisèrent afin de lui extorquer l’argent qu’il avait déjà placé dans les trésors célestes par la main des pauvres. Les coups, les tortures, la prison, il supporta tout avec une patience invincible. Se confiant à la seule providence de Dieu, qui ne lui fit jamais défaut, ainsi que l’attestent plusieurs prodiges, il persévéra avec une constance inébranlable dans la règle de vie qu’il avait embrassée. L’amour du culte divin, le zèle pour entretenir la maison de Dieu, l’observance des rites sacrés, une participation plus fréquente à l’adorable Eucharistie, furent les choses qu’il s’appliqua le plus à encourager. Plus d’une fois il découvrit et confondit à néant les embûches et les erreurs de l’hérésie. Il prolongeait son oraison pendant huit heures environ, et l’accompagnait de larmes, souvent ravi en extase. Le don de prophétie l’a rendu célèbre. Étant, la nuit de Noël, près de la crèche du Seigneur, à Rome, il mérita de recevoir dans ses bras l’enfant Jésus, des mains de la Vierge Mère. Quelquefois Gaétan passait des nuits entières à châtier son corps à coups de discipline ; jamais on ne put l’amener à adoucir l’austérité de sa vie, et il témoigna souvent le désir qu’il avait de mourir couché sur la cendre et revêtu d’un cilice. Enfin la douleur qu’il ressentit de voir le peuple offenser Dieu par une sédition le fit tomber malade et, réconforté par une vision céleste, son âme passa de la terre au ciel. C’est à Naples qu’il mourut, et l’on y conserve très religieusement son corps dans l’église de Saint-Paul. Les miracles qu’il opéra pendant sa vie et après sa mort l’ont rendu glorieux, et le souverain Pontife Clément X l’a inscrit au nombre des Saints.

Saint Donat, Évêque et Martyr

Donat, après que ses parents eurent été martyrisés pour la foi de Jésus-Christ, se retira fugitif, avec un moine nommé Hilarin, à Arezzo en Toscane, et devint Évêque de cette ville. Dans la persécution suscitée par Julien, le préfet Quadratien ayant commandé à l’un et à l’autre d’adorer les idoles, ils se refusèrent à commettre un crime si détestable. Par ordre et en présence de Quadratien, on frappa Hilarin à coups de bâtons, jusqu’à ce qu’il rendît l’âme. Donat fut aussi tourmenté cruellement, et eut enfin la tête tranchée vers 363. Les Chrétiens ensevelirent honorablement leurs corps près de la même ville. Parmi les prodiges qu’il opéra, le bienheureux pape Grégoire rapporte que par sa prière il obtint qu’un calice sacré, mis en pièces par les païens, reprit sa forme première.

Bienheureux Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes du 1er Ordre franciscain

À Gondar en Éthiopie, l’an 1638, les bienheureux Agathange de Vendôme (François Nourry né le 31 juillet 1598) et Cassien de Nantes (Gonzalve Vaz Lopez-Netto). Agathange vient du grec agathos qui signifie bon, brave au combat. Prêtres capucins et martyrs qui s’efforcèrent de réconcilier avec l’Église catholique les chrétiens séparés, en Syrie, en Égypte et en Éthiopie. C’est dans ce dernier pays que, poussé par le clergé copte local monophysite, le roi du Gondar les condamna à la pendaison. Ils furent pendus avec leur propre corde et lapidés. Ils ont été béatifiés par saint Pie X le 1er janvier 1905. Des Portugais venant d’Ethiopie gémissaient sur l’état déplorable de la religion dans ce pays. Cassier apprit l’éthiopien et pria la propagande de l’y envoyer. En attendant la réponse de Rome, il visita les saints lieux avec son confrère, le bienheureux Agathange. Ces deux pères vertueux parcoururent les demeures des Coptes, qui les écoutèrent comme des anges envoyés du ciel. Cependant Pierre Léon, luthérien, avait gagné l’archevêque d’Ethiopie, Ariminius. Les amis des deux religieux voulurent les retenir ; mais, l’autorisation étant arrivée au bout de trois ans, ils partirent, couvrant leur costume de celui des moines Coptes. Le négociant vénitien Xanto leur fournit des provisions et un bateau pour les transporter par le Nil, jusqu’à ce qu’ils eussent rejoint un pacha qui allait à Souaguen. Ils l’atteignirent, après quinze jours de navigation, et furent un mois à traverser le désert de Cassir. Le catholique Constantin les accueillit charitablement à Souaguen. De là ils se rendirent avec une caravane à Saravi. Dans cette ville, ils furent arrêtés par les intrigues de Léon et du prélat qu’il avait séduit. Ils avaient passé trois jours en prison, sans boire ni manger, quand Monique, religieuse et sœur du gouverneur, les visita et leur fit donner des vivres. Ils ne prirent que du pain et de l’eau. Monique édifiée quitta le schisme. On avait envoyé à la cour les lettres de recommandation que le patriarche d’Alexandrie et d’autres personnages distingués avaient données aux deux missionnaires. Après quarante jours passés en prison, ils furent appelés à comparaître devant le souverain. Le trajet fut d’un mois. On les força à le faire, dépouillés de tout ce qui les couvrait, étroitement liés et à pied, suivant le train des mulets auxquels ils étaient attachés, et n’ayant de repos qu’autant qu’on en donnait à ces animaux. A Dombéa, on leur rendit leur costume de capucins, et on les présenta à Basilidas, qui, sans daigner les entendre, les condamna à être pendus. Les serviteurs de Dieu demandèrent à parler au prélat Ariminius devant le prince. Léon et l’évêque éloignaient cette entrevue. Cassien parlait parfaitement la langue du pays. Les catholiques affluèrent à la prison, et le bienheureux prononça un discours qui fit une grande impression. La cour en fut instruite, et les deux capucins furent mis dans un cachot jusqu’à l’instant de la conférence. Elle eut enfin lieu. Le monarque interrogea les pieux étrangers. Cassien répondit de la manière la plus franche et la plus satisfaisante. Ariminius s’emporta, fit brûler les lettres qui renfermaient l’éloge des deux missionnaires, et on fut d’avis de les chasser, avec défense de revenir. Rien ne fut décidé, et on les renvoya en prison. Aussitôt Léon ameute le peuple, court dire au roi qu’il expose sa couronne, s’il ne force les deux capucins à entrer dans la secte dont ils ont pris l’habit, ou si, sur leur refus, il ne les fait périr. Cassien et son compagnon sont ramenés. Sommés de choisir entre l’apostasie et la mort, ils déclarent qu’ils ne trahiront point leur conscience. Le prince les condamne de nouveau au dernier supplice. Les deux victimes se prosternent, et, les mains au ciel, bénissent Dieu, qui daigne leur donner occasion de souffrir pour sa gloire. Cassien récite à haute voix le symbole de Nicée, insistant sur les articles opposés aux erreurs d’Eutichès et de Dioscore, ajoutant que c’était la seule doctrine qui pût mériter la vie éternelle. Les bourreaux les conduisirent au lieu du supplice, et les pendirent aux arbres avec les cordes dont ces religieux se ceignaient. Le furieux Arminius accourut et ordonna, sous peine d’excommunication, aux schismatiques qui l’entouraient, de jeter au moins chacun une pierre aux patients. Les cruels lapidèrent les religieux. Ils revinrent même bientôt ; et, trouvant les deux cadavres détachés du gibet, ils les ensevelirent sous un monceau de pierres. Une seule personne fût touchée de la patience des martyrs et rentra dans le sein de l’Eglise. Dieu signala la sainteté de Cassien et d’Agathange : pendant huit jours, un éclat merveilleux marqua le lieu arrosé de leur sang. Le prince en fut témoin et touché. Il ordonna de donner aux deux morts une sépulture décente. Un orage dissipa les schismatiques qui dégageaient les cadavres du monceau de pierres. Les catholiques saisirent ce moment pour prendre les saintes dépouilles et les inhumer, hors de la ville. (In l’Abrégé de la vie et du martyre des pères Agathange, de Vendôme, et Cassien, de Nantes, par le père Emmanuel, de Bennes, 1756 ; et les vies des Saints et des Bienheureux des trois ordres de Saint-Francois par le père Fulgence Férot, 1779, troisieme volume).

Martyrologe

A Naples, en Campanie, saint Gaëtan de Thienne confesseur, fondateur des Clercs Réguliers. Plein d’une particulière confiance en Dieu, il donna à ses disciples l’ancienne forme de vie apostolique. Célèbre par ses miracles, il a été canonisé par le pape Clément X.

A Arezzo, en Toscane, l’anniversaire de saint Donat, évêque et martyr. Parmi les prodiges qu’il opéra, le bienheureux pape Grégoire rapporte que par sa prière il obtint qu’un calice sacré, mis en pièces par les païens, reprit sa forme première. Durant la persécution de Julien l’Apostat, il fut arrêté par le préfet Quadratien, et, refusant de sacrifier aux idoles, il fut mis à mort par le glaive et accomplit ainsi son martyre. On fit mourir avec lui le bienheureux moine Hilarin, dont on fait mémoire le 17 des calendes d’août (16 juillet), jour où son saint corps fut transféré à Ostie.

A Rome, les saints martyrs Pierre et Julien, avec du huit autres.

A Milan, saint Fauste soldat, qui, sous Aurèle Commode, soutint de nombreux combats et obtint la palme du martyre.

A Côme, la passion des saints martyrs Carpophore, Exanthe, Cassius, Séverin, Second et Licinius, décapités pour avoir confessé le Christ.

A Nisibe, en Mésopotamie, saint Domèce, moine persan, lapidé avec deux disciples, sous Julien l’Apostat.

A Rouen, saint Victrice évêque. Soldat sous le même Julien, il quitta le baudrier pour servir le Christ, endura de nombreux tourments infligés par son tribun et fut condamné à la peine capitale; mais le bourreau qui devait l’exécuter fut frappé de cécité, et Victrice, débarrassé de ses liens, s’échappa. Dans la suite, il devint évêque, convertit à la foi du Christ par la prédication de la parole de Dieu les Morins et les Nerviens, peuples jusqu’alors indomptés; enfin il s’endormit dans la paix en véritable confesseur.

A Châlons-sur-Marne, en Gaule, saint Donatien évêque.

A Messine, en Sicile, saint Albert confesseur, de l’Ordre des Carmes, célèbre par ses miracles.

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