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F.S.S.P.X Italie : Entretien exclusif de Don Buzzi de la F.S.S.PX sur le quotidien Il Giornale au sujet de la crise de l’Église, du pape François, des rapports entre la F.S.S.P.X et le Vatican…

Don Fausto Buzzi  est un prêtre de la F.S.S.P.X. Militant dans sa jeunesse au mouvement Alleanza Cattolica, après une rencontre avec Mgr Lefebvre en 1972, il entre dans son séminaire à Ecône. Aujourd’hui il est l’assistant du supérieur du District d’Italie de cette congrégation sacerdotale, monsieur l’abbé Marc Nély.

Don Buzzi a bien voulu répondre aux questions du quotidien italien Il Giornale dans un long entretien paru aujourd’hui 9 février. Parmi les points abordés, il évoque la crise qui secoue l’Église catholique, « la réunification » doctrinale avec le Vatican, la personnalité du pape François, les rapports entre la Fraternité Saint Pie-X et le pape argentin, Amoris Laetitia

Ci-dessous la Ière partie de cet entretien :

« Il Giornale : Qu’est-ce-qui sépare encore la communauté Saint-Pie-X de l’Eglise catholique ?

Don Fausto Buzzi : Il est bon de préciser que la Fraternité Saint-Pie-X n’a rien qui la sépare de l’Église catholique. Nous sommes unis à l’Église catholique et nous ne nous sommes jamais séparés d’elle malgré les divergences avec les autorités de l’Église. Nous ne sommes pas responsables de ces divergences. Mgr Lefebvre disait tout le temps qu’il était condamné pour ce qu’avant les papes louaient en lui, particulièrement Pie XII. C’est Rome qui a changé et avec le concile Vatican II elle s’est éloignée de la Tradition pluriséculaire de l’Église. Pour être synthétique on peut dire que ce qui nous divise avec Rome sont des graves et fondamentaux problèmes doctrinaux.

IG : Un curé catholique m’a dit une fois : « Beaucoup parlent de schisme, mais ceux-ci n’ont pas la compétence théologique d’un Marcel Lefebvre. » Est-ce ainsi ?

FB : Beaucoup critiquent ou condamnent la Fraternité Saint-Pie-X sans la connaître et sans comprendre les graves motifs qui la mettent dans une situation d’hostilité avec les autorités ecclésiastiques. Aujourd’hui beaucoup de personnes, prêtres ou laïcs, commencent à se demander qu’est ce qui est en train d’arriver dans l’Église et ouvrent les yeux sur le fait que ceux qui ont été classés pendant de nombreuses années comme schismatiques sont peut-être ceux qui sont restés les plus fidèles à l’Église catholique et, paradoxalement, les plus fidèles à la papauté. Dans nos séminaires Mgr Lefebvre a voulu que l’on étudie la Somme Théologique de Saint Thomas d’Aquin et les autres textes classiques de la théologie. Je vous assure que pour nous cela a été une grande grâce de recevoir une aussi profonde et solide formation.

IG : Quelle est votre opinion sur le pape François ?

FB : Pour nous le pape François n’est pas pire ou mieux que les autres papes du Concile et du post-Concile. Il travaille dans le même chantier inauguré par Jean XXIII, celui de l’auto-démolition de l’Église catholique pour en construire une autre qui soit conforme à l’esprit libéral du monde. Je dirai même plus : l’actuel pape n’est pas aussi responsable comme le fut Paul VI. Ce dernier a fait le Concile, l’a conclu, et il a fait toutes les réformes. Et tout ceci est maintenant la cause de la très grave crise que nous voyons dans l’Église. Bien sûr les gestes et les paroles du pape François semblent plus graves que ceux de ses prédécesseurs. Mais ce n’est pas ainsi. C’est l’effet médiatique qui fait beaucoup plus caisse de résonance qu’autrefois. En substance cependant les actes de Paul VI sont bien plus graves que ceux de François.

IG : Cependant Bergoglio semble avoir fait des pas en avant avec vous ?

FB : Il n’a certainement pas fait de pas doctrinaux envers nous. Cependant il nous considère une réalité de la « périphérie ». Comme tels nous sommes l’objet de sa bienveillance. Quand il était cardinal à Buenos-Aires un de nos prêtres lui offrit comme lecture la vie de notre fondateur. Il la lut et il en resta sérieusement impressionné. Peut-être cela aussi a permis qu’il ait un œil bienveillant à notre égard. Beaucoup se demandent pourquoi il n’a pas été aussi bienveillant avec les Franciscains de l’Immaculé qui étaient décidément en train d’embrasser la tradition catholique. Bien au contraire, dans ce cas, au mépris de la miséricorde, il les a traités durement et avec une extrême sévérité. » (Traduction de Francesca de Villasmundo)

Suite de la traduction de l’entretien demain.

Francesca de Villasmundo

 

 

 

 

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