Depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, les violences se poursuivent de Gaza à la Cisjordanie, et l’ingénierie de la faim bat son plein. Israël a violé le cessez-le-feu au moins 282 fois, faisant 242 morts et 622 blessés.
Le cessez-le-feu est un jeu de dupes, le gouvernement de Netanyahu continuant à tolérer les attaques de colons en Cisjordanie et à employer Tsahal à Gaza
Le cessez-le-feu voulu par Donald Trump au Proche-Orient, et signé par le Hamas et Israël est un jeu de dupes, le gouvernement de Netanyahu continuant à tolérer les attaques de colons en Cisjordanie et à employer Tsahal à Gaza.
Depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, Israël a violé le cessez-le-feu au moins 282 fois, faisant 242 morts et 622 blessés. Les violences se poursuivent en Cisjordanie, où des hommes armés israéliens attaquent impunément des civils qui tentent de cueillir des olives. Le 13 novembre dernier, pour la première fois, les États-Unis ont rompu le silence sur les violences des colons : le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré qu’ils pourraient remettre en question le cessez-le-feu.
Mais cela laisse indifférent Tel-Aviv, où « tout est permis », analyse le blog italien Piccole Note qui ajoute :
« Tout est permis tant que le cessez-le-feu n’est pas sérieusement remis en question. ( …) Et, apparemment, les bombardements continus sur Gaza et les incursions en Cisjordanie n’ont pas atteint ce niveau critique. Ceci s’explique uniquement par le fait que le Hamas, malgré tout, continue de respecter les accords sans réagir, ce qui est précisément ce que souhaite Tel-Aviv pour reprendre les hostilités à grande échelle, comme le réclament les messianistes au sein du gouvernement et comme le désire Netanyahu, qui trépigne d’impatience. »
L’ingénierie de la faim est toujours en vigueur à Gaza
L’ingénierie de la faim est toujours en vigueur à Gaza où les habitants sont privés des biens essentiels à leur survie : la nourriture et l’eau propre, désormais empoisonnée par les déchets et les eaux usées.
Une étude bien documentée intitulée L’ingénierie de la faim à Gaza a été publiée dans Springer Nature, une maison d’édition universitaire anglo-allemande. Le résumé de la publication indique que cette étude « démontre que la faim à Gaza n’est pas une conséquence involontaire de la guerre, mais un résultat délibérément orchestré, rendu possible par des technologies de pointe et une planification systématique. »
En Cisjordanie, les violences répétées des colons israéliens commencent à faire surface dans les médias
En Cisjordanie, les violences répétées des colons israéliens, systématiques, croissantes, commencent à faire surface dans les médias. L’agression israélienne envers les Palestiniens, partiellement (et seulement partiellement) contenue à Gaza, se propage en Cisjordanie avec une fureur accrue.
Actuellement, c’est la saison des récoltes d’olives, vitale pour les moyens de subsistance des Palestiniens, et ces attaques visent à empêcher la récolte. Ce n’est pas un hasard si, comme le sous-titre du Haaretz, « la récolte d’olives de cette année ne dépassera pas 10 000 tonnes, soit moins d’un dixième de la moyenne de la dernière décennie ».
L’éditorial du 14 novembre dans Haaretz était consacré à ces violences des colons en Cisjordanie « qui détruisent des oliveraies, agressent des agriculteurs, incendient des maisons, des voitures et des mosquées, et chassent des communautés de leurs foyers, leurs actions sont impressionnantes ».
L’objectif de ces attaques sanglantes est d’expulser les populations de leurs terres afin d’y construire de nouvelles colonies juives
L’objectif de ces attaques sanglantes qui constituent pour les populations locales un traumatisme impressionnant est d’expulser les populations de leurs terres afin d’y construire de nouvelles colonies juives.
Israël exerce également sur la Cisjordanie d’autres formes de violences, telles que les barrières érigées pour empêcher la libre circulation, avec des routes bloquées par des portes qui s’ouvrent et se ferment à la discrétion de Tsahal, ou les meurtres gratuits de civils comme par exemple, les deux enfants tués le 13 novembre par des soldats.
Et le fait que l’objectif des attaques en Cisjordanie soit de chasser les habitants et de s’emparer de leurs terres ressort clairement des décisions prises ouvertement au plus haut niveau des autorités israéliennes.
Le Times of Israel titrait : « Appels d’offres publiés en 2025 pour un nombre record de logements dans les colonies de Cisjordanie. » Le sous-titre précisait : « Une fois les marchés attribués, quelque 5 667 logements seront construits, pouvant accueillir 25 000 habitants ; le précédent record datait de 2018, année où des appels d’offres avaient été publiés pour un peu plus de 3 800 logements. »
Nettoyage ethnique des Palestiniens pour instaurer un Grand Israël messianique
Comme le souligne encore Piccole Note :
« Tout ceci n’a rien à voir avec le 7 octobre ou le Hamas, mais avec ce qu’Israël a fait depuis le 8 octobre : lancer une campagne visant au nettoyage ethnique des Palestiniens pour instaurer un Grand Israël messianique. Du point de vue du Grand Israël, l’avenir des Palestiniens en Cisjordanie sera similaire à celui des Gazaouis. Mais, contrairement à ce qui s’est passé à Gaza, il impliquera un calendrier plus souple et une mise en œuvre moins perturbatrice, quoique non moins sanglante. À moins que… eh bien, à moins que les attaques en cours ne déclenchent une réaction perturbatrice, quelque chose de similaire aux événements du 7 octobre. Plusieurs journalistes israéliens le craignent, et nous ne pouvons-nous défaire du soupçon que la violence actuelle vise précisément cet objectif. »
Ce « terrorisme juif », ou « Ku Klux Klan juif », écrit Amos Harel dans Haaretz, semble annoncer une tragédie aux conséquences considérables. Il pourrait ouvrir la voie à une solution finale pour les Palestiniens, et pour tous les Palestiniens. Les gouvernements occidentaux sont pleinement conscients de ce risque. Leur silence est éloquent.
Francesca de Villasmundo
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