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Haaretz : les 100 000 victimes de Gaza

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Une fosse commune à Gaza

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigé par le Hamas, a publié une liste actualisée des victimes de guerre : une liste de 1 227 pages, classées du plus jeune au plus âgé. Quelques 100 000 victimes à Gaza sont probables.

Haaretz se penche sur la liste actualisée des victimes de guerre que le ministère de la Santé de la bande de Gaza

Le journaliste Nir Hasson dans Haaretz , quotidien israélien, se penche sur la liste actualisée des victimes de guerre que le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigé par le Hamas, a publiée lundi dernier. Une liste « de 1 227 pages, classées du plus jeune au plus âgé. Le document, en arabe, indique le nom complet des personnes décédées, les noms de leur père et de leur grand-père, leur date de naissance et leur numéro d’identification ».

« Contrairement aux listes précédentes », poursuit Hasson, « ce document indique l’âge précis des enfants de moins d’un an au moment du décès. Mahmoud al-Maranakh et sept autres enfants sont morts le jour de leur naissance. Quatre autres enfants ont été tués le lendemain de leur naissance, et cinq autres n’ont vécu que deux jours. Ce n’est qu’à la page 11, après 486 noms, que figure le nom du premier enfant de plus de six mois au moment du décès. Les noms des mineurs de 18 ans couvrent 381 pages, soit 17 121 au total. Sur les 55 202 victimes, 9 126 étaient des femmes. »

Le seuil des 100 000 morts est très proche

En plus de signaler la triste publication, Nir Hasson rapporte combien d’études ont souligné la nécessité d’intégrer les données du ministère de la Santé de Gaza. À cet égard, il cite de nombreuses études et revient notamment sur l’étude publiée cette semaine par une équipe de chercheurs coordonnée par le professeur Michael Spagat, économiste au Holloway College de l’Université de Londres et expert de renommée mondiale sur la mortalité des conflits.

« L’étude de Spagat et ses collègues », poursuit Hasson, « cherche également, pour la première fois, à répondre à la question de la surmortalité dans la bande de Gaza. Autrement dit, combien de personnes sont mortes des conséquences indirectes de la guerre : la faim, le froid, les maladies incurables dues à la destruction du système de santé, et d’autres facteurs. »

56 % des victimes étaient des mineurs de moins de 18 ans ou des femmes, plus du double de celui de presque tous les autres conflits récents

Mais au-delà de cela, « même sans les vagues prévisibles de surmortalité », selon l’étude de Spagat, en janvier dernier, « la somme des victimes de la violence, de la maladie et de la faim » s’élevait à 83 740 décès :

« Depuis, selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 10 000 personnes ont été tuées, un chiffre qui n’inclut pas les personnes concernées par la surmortalité. Résultat : même si la guerre n’a pas encore dépassé le seuil des 100 000 morts, nous en sommes très proches. »

D’autres guerres modernes ont fait plus de victimes, explique Spagat, mais Gaza détient un double record peu enviable :

« elle est première en termes de ratio de combattants par rapport aux civils tués, ainsi qu’en termes de taux de mortalité par rapport à la population. »

De plus, 56 % des victimes étaient des mineurs de moins de 18 ans ou des femmes ; un chiffre qui, selon l’étude, établit un autre triste record :

« le pourcentage de femmes et d’enfants tués violemment à Gaza est plus du double de celui de presque tous les autres conflits récents. »

L’israélien et historien Omer Bartov : le nettoyage ethnique peut se transformer en génocide

« Je pense qu’environ 4 % de la population a été tuée », a déclaré Spagat, ajoutant :

« Je ne suis pas sûr qu’il y ait un autre cas au XXIe siècle qui ait atteint un pourcentage aussi élevé. »

Spagat ne conclut pas que son étude prouve qu’un génocide est en cours, car il s’agit d’une question qui relève de la compétence de la Cour internationale de justice, note Haaretz.

Cependant, à ce sujet, un article de l’israélien et historien Omer Bartov paru dans le New York Times intitulé Je suis un expert en génocide. Je le reconnais quand je le vois, donne une indication :

« Lorsqu’un groupe ethnique n’a nulle part où aller et est constamment déplacé d’une zone dite sûre à une autre, bombardé et affamé sans relâche, le nettoyage ethnique peut se transformer en génocide. »

Francesca de Villasmundo

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