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Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen, dans l’embarras pour un poème ?

Jean Quatremer, correspondant du journal Libération auprès de l’UE à Bruxelles, vient de publier sur son blog un article consacré aux « références littéraires nazies » d’Herman Van Rompuy, actuel président du Conseil Européen.

De quoi s’agit-il ? Le limier du journal Libération a été informé que le blog ouvert par Herman Van Rompuy en 2005 a mis en ligne en juillet 2007 un poème signé Cyriel Verschaeve. Ce nom ne dira probablement rien à la plupart de nos lecteurs. Il s’agit d’un prêtre flamand, chantre du nationalisme flamand, nommé à la tête du Conseil culturel flamand par l’administration militaire allemande le 6 novembre 1940. Le Père Cyriel Verschaeve est connu pour avoir soutenu l’engagement de jeunes catholiques flamands dans la « Légion Vlaanderen », unité flamande SS partie se battre sur le Front de l’Est durant la seconde guerre mondiale. Pour le Père Cyriel Verschaeve, il s’agissait de combattre le « bolchévisme satanique ». Après la guerre, condamné à mort par contumace, il vécut en exil en Autriche jusqu’à sa mort en 1949.

(photo : le Père Cyriel Verschaeve durant un meeting pendant la guerre)

Dans ces conditions, est-il étonnant qu’Herman Van Rompuy rende ainsi hommage à Cyriel Verschaeve en publiant sur son blog l’un de ses poèmes ? Quiconque connaît un peu l’histoire et la politique belges sait que les milieux indépendantistes flamands ont, durant la première puis la seconde guerre mondiale, trouvé une oreille complaisante auprès de l’occupant allemand. Cela signifie que, parmi les hommes politiques flamands de plus de cinquante ans, la proportion est importante, tous partis confondus, à avoir un lien familial direct avec des personnes ayant de près ou de loin touché à ce qu’on appelle la « collaboration ». En Flandre, la « révélation » de Jean Quatremer ne troublera donc pas grand monde.

Par contre, au sein de l’institution européenne, cela pourrait provoquer un certain embarras.

On notera en tout cas ce paradoxe : la filiation d’Herman Van Rompuy avec le père Cyriel Verschaeve condamné à mort par contumace pour collaboration n’empêche pas le même Herman Van Rompuy de se muer en donneur de leçons pour rappeler à l’ordre les gouvernements et les partis politiques qui, aujourd’hui, défendent des valeurs nationalistes ou simplement patriotes et conservatrices.

En vérité, Herman Van Rompuy est un fidèle pion de la politique mondialiste sans foi ni loi morale. Mais à force d’encourager à traquer partout « l’extrémisme », il risque bien de finir sur l’échafaud du politiquement correct pour un simple poème oublié sur un blog…

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