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La BD Miss Davis et la guerre raciale aux Etats-Unis

Les éditions du Rocher viennent de publier une bande dessinée, ou plutôt un roman graphique selon l’expression consacrée, dédiée à la vie et aux combats d’Angela Davis. Le moins que l’on puisse dire est que cet ouvrage relève de l’éloge panégyrique et que ses auteurs ont délibérément adopté le parti pris d’extrême gauche.

La lecture n’en est pas pour autant inintéressante car cet album assume tout le discours d’Angela Davis et de ses petits camarades du Black Panther Party, permettant de situer la nature de leur démarche.

Dès les premières pages de cet album, nous voilà plongés en 1969, à Oakland, dans le bureau du Black Panther Party dont les dix points du programme s’égrènent comme des coups de poing.

  1. Nous voulons la liberté. Nous voulons le pouvoir de déterminer la destinée de notre communauté noire.
  2. Nous voulons le plein emploi pour notre peuple.
  3. Nous voulons que cesse le pillage de la communauté noire par les Blancs.
  4. Nous voulons des logements décents conçus pour abriter des êtres humains.
  5. Nous voulons l’éducation de notre peuple, un enseignement qui nous apprenne la véritable nature de la société américaine décadente. Nous voulons un enseignement qui nous apprenne notre véritable histoire et notre rôle dans la société d’aujourd’hui.
  6. Nous voulons que tous les Noirs soient exemptés du service militaire.
  7. Nous voulons la fin immédiate de la brutalité policière et du meurtre des Noirs.
  8. Nous voulons la liberté pour tous les hommes noirs détenus dans les prisons fédérales, d’Etat, de Comté et municipale.
  9. Nous voulons que tous les Noirs, lorsqu’ils comparaissent devant un tribunal, soient jugés par un jury composé de leurs pairs, ou par des gens issus de la communauté noire, comme le stipule la Constitution des Etats-Unis.
  10. Nous voulons de la terre, du pain, des logements, un enseignement, de quoi nous vêtir, la justice et la paix.

Outre ses aspects utopiques, ce programme reflète l’affirmation d’un communautarisme noir d’obédience communiste qui prétend se développer au nom de la victimisation. Sous prétexte qu’il existe à cette époque aux Etats-Unis un Ku-Klux-Klan encore puissant qui martèle son racisme anti-Noirs, le Black Panther Party affiche un racisme anti-Blancs et prône une forme de… séparatisme, pour faire écho à une certaine actualité en France.

Car à lire les revendications et les arguments du Black Panther Party et d’Angela Davis, on ne peut s’empêcher de penser à la situation actuelle en France avec le Parti des Indigènes, les camps de décolonisation et leurs réunions interdites aux Blancs, pardon réservées aux personnes de couleur. Sans parler des rodomontades des énergumènes de la Ligue de défense noire africaine.

Or, cet album montre jusqu’où peut conduire ce discours. Après avoir envahi, armes de guerre à la main, les marches du Capitol de Sacramento, les membres du Black Panther Party se lancèrent dans la prise d’otages et dans des affrontements armés contre les policiers.

Si Angela Davis, adhérente au Che-Lumumba Club puis au Black Panther Party, a fait de la prison, ce n’est pas parce qu’elle était une pauvre petite héroïne de la cause noire mais parce qu’elle avait choisi une voie que certains sont à deux doigts de tenter d’emprunter aujourd’hui en France.

Miss Davis, Sybille Titeux de la Croix et Amazing Ameziane, éditions du Rocher, 192 pages, 19,50 euros

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