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La charia a très officiellement cours en Grèce

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Grèce – En Thrace occidentale où vivent près de 100 000 musulmans,  la charia est officiellement d’application. Nous sommes bien ici dans un pays membre de l’Union européenne. Et pourtant, des citoyens grecs musulmans font ici appel aux muftis et à la loi islamique pour régler leurs affaires familiales et personnelles. Une possibilité permise par la loi du 5 janvier 1914 qui porte sur «  la législation applicable dans les territoires cédés et leur organisation judiciaire  ».
Or, grâce au laisser-aller administratif, les muftis ont étendus leur pouvoir à d’autres domaines et à d’autres personnes, y compris non grecques et/ou non musulmanes, et a débordé le cadre géographique de la Thrace occidentale. Les tribunaux religieux islamiques ont étendu leur juridiction sans que la loi grecque ne s’y oppose. La cour de cassation (areios pagos) considère que le mufti est le «  juge légitime  » des citoyens grecs musulmans où qu’ils résident, en Thrace occidentale naturellement, mais aussi partout ailleurs sur le territoire grec et même plus curieusement, hors de Grèce. Les tribunaux religieux islamiques se sont donc emparés des litiges de droit familial quand bien même l’un des conjoints n’était pas grec mais égyptien, australien, allemand, moldave, palestinien. Dans chacun de ces cas, l’État grec n’a pas fait respecter la loi même s’il a demandé à l’administration de ne pas retranscrire sur les registres de l’état civil les mariages entre étrangers et citoyens grecs musulmans. Plus inquiétant,  les tribunaux islamiques de Xanthi et de Didimoticho ont étendu leur juridiction aux litiges dans lesquels l’un des conjoints n’était pas musulman mais chrétien orthodoxe, sans que l’Etat grec ne s’en préoccupe. Il faut également noter que l’Etat grec laisse aux tribunaux islamiques le soin d’autoriser ou non le mariage de citoyennes grecques musulmanes mineures. De même, conformément à la charia, l’Etat grec tolérait jusqu’à très récemment la polygamie pour les citoyens grecs musulmans, malgré la règle constitutionnelle de la protection de la famille monogamique.
Des musulmans prient dans les rues d’Athènes

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