La Turquie confrontée à une demande intérieure croissante d’électricité
La demande de charbon thermique russe en Turquie explose, poussant les prix à la hausse. Les producteurs de ciment s’approvisionnent activement en combustible, tandis que certaines compagnies d’électricité cherchent à reconstituer leurs réserves avant la haute saison. La Turquie reste la principale destination des exportateurs de charbon russe vers l’ouest, offrant également des avantages logistiques.
Selon NEFT Research, le prix du charbon thermique russe d’une valeur calorifique de 6 000 kcal par kg, livré en Turquie, a augmenté de 3,3 % au cours de la semaine du 30 septembre au 5 octobre, atteignant 94,5 dollars la tonne, fret compris. Il s’agit du plus haut niveau depuis février et de la plus forte variation hebdomadaire des prix sur les marchés occidentaux et orientaux.
Comme le souligne le rapport de NEFT Research, les cimenteries turques continuent d’acheter du charbon russe, les alternatives restant plus coûteuses. « On observe également une activité accrue chez certains acheteurs, qui recherchent des cargaisons à livrer en décembre-janvier. Cela pourrait être lié à la hausse attendue des exportations d’électricité vers la Syrie et à la volonté de sécuriser les expéditions à l’avance, compte tenu des prévisions d’une demande saisonnière plus forte », ont déclaré les analystes.
Néanmoins, NEFT Research, a noté que même le charbon russe à haut pouvoir calorifique est toujours vendu à prix réduit sur les marchés occidentaux, pouvant atteindre 20 %. Globalement, les prix y restent inférieurs à ceux de certains marchés de l’Est dans des conditions comparables. L’écart de prix entre les ports de l’Est et ceux du Sud ou de l’Ouest s’élève à environ 10 à 20 dollars la tonne. La demande saisonnière devrait s’accentuer vers la fin de l’année.
NEFT Research a également souligné que la Turquie pourrait maintenir, voire augmenter, sa demande de charbon importé, notamment si les prix du gaz et les obstacles réglementaires augmentent, tandis que le développement des énergies renouvelables reste à la traîne. Le pays est confronté à une demande intérieure croissante d’électricité, et sa propre capacité de production ne peut tout simplement pas suivre. Le charbon reste une source fiable et constante pour la production de base, notamment en période de baisse de la production hydroélectrique.
Léo Kersauzie
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