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L’Argentine sans nouvelle du San Juan

Le sous-marin argentin San Juan est porté disparu depuis le vendredi 17 novembre. Parti le 7 novembre de la base de Mar del Plata, elle devait rallier le port d’Ushuaia, 3200 kilomètre plus au sud, dans la zone du Cap Horn dans le cadre d’une mission de 35 jours. Le porte-parole de la marine argentine, le capitaine de frégate Enrique Balbi, a déclaré le 17 : « Nous n’avons pas encore pu le trouver ni avoir un contact, visuel ou par radar, avec l’ARA San Juan ». Après trois jours d’escale dans l’extrême sud patagon, le sous-marin est reparti le 10, et n’a plus donné signe de vie depuis le 15, alors qu’il croisait à 15 miles au large de la ville de Puerto Madryn. Il restait au navire 15 jours de vivres.

Des recherches ont été lancées par la suite, avec un avion, un destroyer et deux corvettes. Menées au large de la Péninsule de Valdez, elles n’ont pour le moment rien donné en raison de « mauvaises conditions météorologiques dans la zone des opérations », a expliqué Enrique Balbi, qui se veut toutefois rassurant, malgré des rumeurs évoquant un incendie à bord. Mais la marine argentine privilégie pour le moment un « problème de batteries, par manque d’alimentation électrique », ce qui aurait affecté ses communications. Mais normalement le sous-marin aurait dû faire surface, selon « le protocole prévu. ». Selon les dernières communications avec le navire, le commandant aurait ordonné de changer de cap vers Mar del Plata en raison d’avaries à bord, à savoir un court-circuit au niveau des batteries.

Selon CNN, des bruits sous-marins ont été détectés le 20 novembre par le sonar de deux navires participant aux recherches du sous-marin militaire argentin San Juan, à 360 km des côtes argentines où la profondeur moyenne est de 200 mètres. Cela coïncide avec le chemin que devait prendre le sous-marin pour retourner à sa base. Le navire comptait 44 hommes d’équipage, dont la première sous-marinière argentine, l’enseigne de vaisseau Eliana Krawczyk. Les recherches sont activement menées par l’Argentine, le Chili, le Pérou, l’Uruguay, le Brésil, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Le San Juan est un navire assez ancien. Référencé S-42 dans la marine argentine, c’est un sous-marin de classe TR-1700 lancé à Emden (Allemagne) le 28 juin 1983 et commissionné le 18 novembre 1985. Cette classe ne comprend que deux navires, le Santa Cruz et le San Juan. Un troisième, le Santa Fe,  est achevé à 70 % et pourrait être transformé en sous-marin nucléaire et un quatrième, le Santiago del Estero, fini à 30 %, ne sera sans doute jamais achevé. Long de 66 mètres avec un tirant d’eau de 6,5 mètres, il jauge 2.116 tonnes en surface, peut descendre à 300 mètres et est équipé de 6 tubes lance-torpilles. Il se déplace à 46 km/h à puissance maximale et 22,5 km/h en croisière. La marine argentine ne compte actuellement que 3 sous-marins, avec le Salta (classe T-209). Dans toute l’histoire, l’Argentine a possédé 11 sous-marins, depuis le premier Santa Fe (S-1), acheté à l’Italie fasciste en 1927 et livré en 1933. Aucun n’a coulé, mais le 2e Santa Fe (S-21), l’ancien Catfish de l’US Navy, a été capturé par la marine britannique le 25 avril 1982 et coulé par elle le 10 février 1985.

Hristo XIEP

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