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L’avortement est en train de perdre à l’ONU…

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Il y a un homme, peu connu en France, du nom d’Austin Ruse, le bien–nommé. Ce catholique coordonne depuis 20 ans l’action des opposants à l’avortement auprès de l’ONU. Il y a le statut d’observateur permanent. Naturellement il met au courant le monde entier des évolutions dans le domaine de la bioéthique et surtout dans tout ce qui concerne la lutte contre la culture de mort. Il est doué d’un esprit de synthèse mais aussi de ténacité lui permettant d’analyser, de comprendre et de rassembler afin de contrer les offensives allant contre ses convictions profondes. Il envoie régulièrement de courtes synthèses. Voici celle de fin d’année : nous en avons repris le titre.  

Le point de départ est la Conférence du Caire de 1994 qui avait mis au point laborieusement un texte prônant l’émancipation de la femme, l’accès mondial à la contraception et aux « droits génésiques » (en fait l’avortement). Pour faire « passer la pilule » -c’est le cas de le dire- l’ensemble était accompagné de recommandations diverses sur le sida, l’aide à la malnutrition, le développement de l’instruction, les défis économiques liés à la surpopulation. L’année suivante la conférence de Pékin revenait sur les mêmes thèmes mais centrés uniquement sur la question de la femme en des termes soit tombant dans l’ambiguïté ou tenant du bon sens ; en tous cas visant à « ouvrir largement une porte ».

Depuis, chaque année l’ONU a connu attaques sur attaques prétendant faire reconnaître le gender ainsi que l’avortement. Le plus fréquemment elles étaient sournoises, essayant de jouer sur les mots, parfois violentes accompagnées de manifestations extérieures musclées, voire carrément de traîtrise par substitution de vocabulaire ou de termes grammaticaux au moment du vote. D’année en année les opposants à la culture de mort vivaient dans la crainte d’un coup fourré.

L’offensive était toujours menée en tête par le Canada, les pays du Nord de l’Europe, l’Amérique (après Bush), le Bénélux, l’Angleterre, l’Australie et la Nouvelle Zélande. De l’autre côté, coordonnés par le Vatican remarquablement pugnace, la plupart des Etats Africains, certains Etats Catholiques d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, des pays arabes, la Russie, la Pologne. Entre les deux, un marais hésitant d’un vote à l’autre. Les pays les plus riches toujours pro-avortement ont pris le contrôle de l’UNICEF, de l’Organisation Internationale pour la Santé, de l’UNFPA (Nations Unies pour l’aide aux Populations), de Planned Parenthood International etc. Lutte de Goliath contre David…

Les défenseurs de la vie, en fait rassemblés autour d’un très petit noyau pendant des années, ont manœuvré avec subtilité pour repousser les assauts des tenants de la culture de mort. Le dernier épisode date d’il y a un mois lors duquel un groupe de pays africains a rejeté violemment une attaque visant à réprimer tous les pays opposés à la promotion de l’homosexualité. Toutes les attaques allant contre la morale naturelles ont toujours été écartées in fine.

Austin Ruse se réjouit de voir le groupe des opposants à l’avortement et au gender enfin croître lentement mais régulièrement au grand dam de Mme Hillary Clinton toujours à la tête des mauvais coups. Toutefois il déplore les centaines de milliers d’heures de travail et les sommes colossales dépensées pour entretenir cette lutte stérile. Cet argent aurait certes été mieux utilisé s’il avait été réparti au sein des populations les plus pauvres. Il ne reste de tout ces tohu-bohus que de vagues recommandations : chacun peut les interpréter à sa façon. Mais pour lui, la victoire est réelle et belle. Jusqu’à quand ?

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