Le ministère de l’Égalité et le ministère de la Santé du gouvernement socialo-communiste espagnol ont annoncé de nouvelles mesures pour faciliter l’avortement à l’occasion du 40e anniversaire de sa légalisation. Il convient de noter que les avortements ont augmenté de près de 5 % en 2023 par rapport à l’année précédente.
40 ans d’avortement, avec le soutien de l’OMS
La plateforme web « quieroabortar.org » a été lancée hier. Elle vise à fournir des informations détaillées sur l’avortement. Elle comprend des informations sur la réglementation en vigueur, les démarches pour y accéder, les ressources disponibles par communauté autonome, les méthodes disponibles (pharmacologiques et chirurgicales) et des témoignages de femmes dont l’enfant a été tué avant la naissance. Elle propose également un service WhatsApp et une ligne téléphonique pour un soutien émotionnel et des conseils juridiques dans des cas spécifiques, comme après la 22e semaine.
Le même jour, une cérémonie commémorative a eu lieu au siège du ministère de l’Égalité pour marquer le 40e anniversaire de la légalisation de l’avortement, avec la participation de représentants de l’Organisation mondiale de la Santé, de professionnels de santé et de militants. L’événement a abordé l’évolution de la législation sur l’avortement, l’objection de conscience et les différences d’accès entre les communautés autonomes. Le ministre Redondo a suggéré que la nécessité de réglementer l’accès à l’avortement ne soit pas utilisée de manière à limiter l’accès effectif à la procédure, en particulier dans les régions où l’objection de conscience est plus répandue.
Selon les données officielles, 103 097 avortements ont été pratiqués en Espagne en 2023, soit 4,8 % de plus qu’en 2022, avec un taux de 12,22 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 44 ans. Soixante-quinze pour cent des interventions ont été réalisées au cours des huit premières semaines et 47 % des femmes n’avaient jamais utilisé de méthode contraceptive auparavant.
Le 25 septembre, la Fédération des Jeunes Femmes a présenté le rapport « L’avortement en Espagne : obstacles et défis » à l’Institut des femmes, rattaché au ministère de l’Égalité. Ce document met en évidence des obstacles tels que l’objection de conscience dans certaines régions, qui nécessite des consultations dans des cliniques privées, et propose des mesures visant notamment à limiter l’objection de conscience dans les cas critiques et à sanctionner son utilisation abusive.
La réglementation actuelle de l’avortement est régie par la loi organique 1/2023, qui modifie la loi 2/2010 et autorise l’avortement jusqu’à la 14e semaine sans justification et jusqu’à la 22e semaine en cas de risque grave. Elle instaure également un registre des objecteurs de conscience et reconnaît l’avortement et la stérilisation forcée comme des formes de violence. Les données montrent une augmentation de 8,7 % des procédures depuis 2014, avec une prédominance des méthodes pharmacologiques dans des régions comme la Cantabrie et la Navarre.
Joaquim De Alburquerque
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