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Le péril cathare (Jean-Noël Toubon)

Jean-Noël Toubon, ancien directeur de la télé web castelbriantaise Pulcéo, est un passionné d’histoire. A tel point qu’il a d’abord lancé la chaîne YouTube Gallia consacrée à l’histoire de France de Clovis à Louis XVI, à la suite de quoi il a fondé la maison d’éditions Voxgallia et s’est mis à écrire lui-même. Après une biographie de Saint Louis, il a rédigé un ouvrage consacré au péril cathare.

A l’avènement de l’an mille, vers 970, un prêtre bulgare nommé Cosmas, écrivit un traité complet pour dénoncer un mouvement religieux hérétique appelé le bogomilisme et qui sévissait dans les Balkans. Le nom fut tiré de son fondateur, un prêtre bulgare lui-aussi, nommé Bogomil. Il propagea des thèses éminemment subversives et considérées comme manichéennes, notamment celle qui attribuait au diable la création du monde visible. Le propagateur de cette hérésie, ainsi que ses adeptes, tournaient en dérision la vénération de la Croix et des reliques, niaient la présence réelle, rejetaient l’Eucharistie, récusaient l’autorité de l’Eglise catholique, pour ne citer que quelques-unes de leurs thèses. Après avoir été chassés de l’empire byzantin, leurs adeptes s’exilèrent vers l’Occident où ils furent connus sous différents noms : les Bougres au Nord de la France, les Patarins en Italie, les Vaudois dans les Alpes ou encore les Albigeois dans le Midi. Tous furent désignés sous le terme générique de Cathares.

Cette doctrine dualiste s’étant répandue progressivement dans toute l’Europe, l’Eglise se devait de la combattre. Ce livre raconte ce qui fut d’abord une croisade spirituelle avant que ne devienne indispensable une croisade militaire. Jean-Noël Toubon expose comment l’Eglise fit preuve d’une grande patience à l’égard des hérétiques, contrairement à ce que tente de faire croire la propagande anticatholique aujourd’hui renforcée par les procédés cinématographiques.

L’une des plus belles figures de ce combat catholique contre l’hérésie cathare se nomme Simon de Montfort qui consacra l’essentiel de son existence, jusqu’à sa mort au combat, à remplir l’épuisante mission que lui avait confiée le Souverain Pontife : la lutte interminable contre Raymond VI, comte de Toulouse, et les autres complices de l’hérésie. L’ouvrage souligne aussi le rôle du futur Saint Dominique, infatigable prêcheur célèbre pour l’efficacité redoutable de ses démonstrations théologiques grâce auxquelles il ramena bien des hérétiques sur le droit chemin. Mais il faudra finalement toute l’énergie et la détermination de Blanche de Castille, mère du futur Saint Louis, pour extirper du sol français l’hérésie cathare qui repoussait régulièrement comme une mauvaise herbe et envoyer une croisade militaire assiéger Montségur, forteresse légendaire du catharisme occitan.

Le péril cathare est un récit passionnant, remarquablement bien écrit, dont il faut conseiller la lecture.

Le péril cathare, Jean-Noël Toubon, éditions Voxgallia, 229 pages, 18 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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