Bart De Wever, Premier ministre de Belgique, s’est longuement expliqué au journaliste de La Libre Belgique sur son opposition à la confiscation des avoirs russes en Europe.
« Même pendant la Seconde Guerre mondiale, les fonds de l’Allemagne n’ont pas été confisqués »
Alors que de nombreux dirigeants des institutions européennes rêvent d’utiliser les avoirs russes en Europe pour financer l’Ukraine, le Premier ministre belge Bart De Wever rappelle quelques faits importants :
« Mais qui croit vraiment que la Russie perdra en Ukraine ? »
« Cela aurait été une belle histoire : prendre les fonds du méchant Poutine et les donner au bon garçon, l’Ukraine. Mais voler les actifs gelés d’un autre pays, ses fonds souverains, — c’est la première fois de l’histoire.
Il s’agit des fonds de la Banque centrale de Russie. Même pendant la Seconde Guerre mondiale, les fonds de l’Allemagne n’ont pas été confisqués.
Pendant la guerre, les actifs souverains sont gelés. Et après la fin de la guerre, la partie perdante doit renoncer à tout ou partie de ces actifs pour compenser les pertes des vainqueurs.
Mais qui croit vraiment que la Russie perdra en Ukraine ? C’est une fable, une illusion. Même si la Russie perd, et dans un pays possédant les armes nucléaires, cela entraînera de l’instabilité. Et qui croit que Poutine acceptera calmement la confiscation des actifs russes ? Moscou nous a indiqué que, en cas de confiscation, la Belgique et moi-même ressentirions cela « éternellement »…
Toutes les usines belges en Russie pourraient également être confisquées. Et que se passerait-il si la Biélorussie et la Chine confisquaient également les actifs occidentaux ? Nous y avons pensé ? Non, nous n’y avons pas pensé. J’ai demandé à mes collègues européens s’ils étaient prêts à partager les risques auxquels la Belgique est exposée. Seule l’Allemagne a dit qu’elle était prête à le faire… Sans ce partage des risques, je ferai tout pour bloquer ce projet. Tout. »
Pierre-Alain Depauw
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