Site icon medias-presse.info

Les autorités chinoises arrêtent un évêque catholique clandestin avant Pâques

MPI vous informe gratuitement, Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

Mgr Peter Shao Zhumin a été arrêté à nouveau par les autorités chinoises en raison de son appartenance à l’église clandestine.

Un évêque régulièrement emprisonné

Des responsables du Parti communiste chinois ont fait arrêter un évêque de l’église clandestine afin de l’empêcher de célébrer les offices de la Semaine Sainte.

Mgr Peter Shao Zhumin a été arrêté le 10 avril, en compagnie de son assistant, le père Jiang Xu Nian. Ils ont été emmenés par des agents du Bureau de la sécurité nationale, et leur lieu de détention est inconnu.

C’est la routine de l’évêque. Mgr Peter Shao Zhumin a été arrêté à plusieurs reprises sur ordre des autorités du Parti communiste chinois et ces arrestations « surviennent toujours à la veille de périodes importantes de la vie des communautés catholiques : Noël, Pâques, l’Assomption, et la Toussaint », commentait déjà AsiaNews en 2021.

La précédente arrestation de Mgr Peter Shao Zhumin remontait au 7 mars. La police chinoise l’avait interpellé et détenu pendant une semaine pour avoir célébré une messe « illégale » en public. Il avait également été condamné à une amende de 200 000 yuans chinois (27 500 dollars à l’époque) pour avoir célébré une messe publique le 27 décembre, à l’occasion de l’ouverture de l’Année jubilaire 2025.

Mgr Peter Shao Zhumin dirige le diocèse de Wenzhou en tant qu’évêque clandestin, ce qui signifie que lui et son troupeau restent fidèles à Rome et au Saint-Siège plutôt que de professer leur fidélité aux idéaux du parti communiste qui sont promus par l’Église approuvée par l’État en Chine, connue sous le nom d’Association patriotique catholique chinoise.

Il a été nommé évêque coadjuteur en 2011, avec un mandat papal. Il a ensuite été nommé évêque du diocèse en 2016, après le décès de Mgr Vincent Zhu Wei-Fang. En raison de son statut d’évêque clandestin, les autorités chinoises ne reconnaissent pas Mgr Peter Shao Zhumin et ont donc nommé le père Ma Xianshi, de l’Église reconnue d’État, à la tête du diocèse de Wenzhou.

La première arrestation de Mgr Peter Shao Zhumin par la police chinoise a eu lieu en 2016, l’empêchant d’assister aux funérailles de son prédécesseur.

En 2017, Shao a été de nouveau arrêté sur ordre des autorités du Parti communiste chinois (PCC) et libéré seulement sept mois plus tard, après une campagne de prière et de jeûne parmi les catholiques chinois et l’ intervention de l’ambassadeur d’Allemagne en Chine.

La trahison romaine

Depuis la signature de l’accord sino-vatican, renouvelé pour une période de quatre ans l’automne dernier, la persécution religieuse a explosé. Les catholiques clandestins soupçonnent amèrement le Vatican de les avoir abandonnés.

Comme l’a souligné le cardinal émérite de Hong Kong, Mgr Joseph Zen, cet accord constitue une « trahison » envers les catholiques chinois, restés fidèles à Rome et qui résistent aux exigences de Pékin de rejoindre l’Église soumise au communisme d’État.

En octobre 2024, l’Institut Hudson a publié un rapport détaillant la persécution continue dont font l’objet dix évêques catholiques en Chine – une persécution qui n’a fait que « s’intensifier depuis l’accord Chine-Vatican de 2018 sur la nomination des évêques ». « Le Vatican veut que nous oubliions dix évêques gênants qui rejettent le droit du PCC de leur dire quoi croire, penser ou dire », a commenté Lord David Alton à propos de l’étude.

Il y a quelques semaines, la Chine a promulgué de nouvelles lois régissant la pratique religieuse, qui doivent entrer en vigueur le 1er mai. Elles visent particulièrement la pratique religieuse des étrangers en Chine, dans ce qui semble être une tentative de limiter toute influence extérieure et d’assurer la promotion de la « sinisation », qui est l’inculturation de la religion aux idéaux communistes imposée par l’État.

Pierre-Alain Depauw

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

Quitter la version mobile