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Les Etats-Unis n’aiment pas l’indépendance de la Hongrie

Orban appelle à "occuper Bruxelles"

Viktor Orban, premier ministre de Hongrie, fait un peu figure d’enfant terrible au sein de l’Union européenne. En effet, il n’est pas rare qu’il prenne position et qu’il agisse à contre-courant de l’opinion majoritaire dans la classe politico-médiatique européenne.

Viktor Orban, c’est l’homme qui a soumis l’activité économique et financière de la banque centrale de son pays au pouvoir politique de l’Etat.

On se souvient également qu’en septembre 2012, le gouvernement de Viktor Orban avait refusé le renflouement de l’économie hongroise par le Fonds monétaire international, dénonçant les conditions que voulaient lui imposer cette instance mondialiste. En lieu et place de se soumettre aux diktats du FMI, la Hongrie a contracté un emprunt beaucoup plus avantageux auprès de la Russie.

En outre, de nombreux partenariats, notamment énergétiques, lient actuellement la Russie et la Hongrie. Cette dernière est par exemple partie prenante du projet de construction du gazoduc South Stream.

La Hongrie affirme également depuis le mois de mars dernier son opposition aux sanctions occidentales contre la Russie.

On connaît aussi la proximité de vue de Viktor Orban et Vladimir Poutine, tous deux conservateurs, sur des sujets de société tels que la dénaturation du mariage au profit des homosexuels.

Par ailleurs, dans l’affaire ukrainienne, le souci qu’affiche la Hongrie pour le respect des droits linguistiques et culturels de la minorité magyarophone de Transcarpatie la rend peu encline à soutenir l’actuel gouvernement ukrainien si apprécié à Washington.

Enfin, ce 26 septembre, le gouvernement hongrois a communiqué qu’il ne revendrait pas une partie de son gaz russe à l’Ukraine comme le fait la Slovaquie. En somme, que l’Ukraine tire son plan avec le pétrin dans lequel elle s’est fourrée, poussée il est vrai par les Etats-Unis et l’Union européenne.

Or, cet esprit d’indépendance dont fait preuve actuellement la Hongrie commence à sérieusement agacer certains puissants de ce monde à Washington. Vendredi dernier, Victoria Nuland, adjointe au secrétaire d’Etat américain chargée de l’Europe et de l’Eurasie, s’est permis de déclarer : « Donc, aujourd’hui, je demande aux dirigeants de certains Etats : comment pouvez-vous, la nuit tombée, être sous la couverture de l’article cinq de la charte de l’OTAN [article garantissant l’assistance mutuelle en cas d’agression (NDLR)] et l’après-midi brider la presse libre, diaboliser la société civile et attiser le nationalisme ? » La radio propagandiste américaine Radio free europe / Radio liberty a par la suite confirmé que cette pique verbale visait la Hongrie, ce dont tout un chacun pouvait aisément se douter.

Peut-être Viktor Orban devrait-il songer à prémunir son pays d’une révolution colorée ?

Baudouin Lefranc

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