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Les francs-maçons pour le blasphème… sauf parfois…

Le site franc-maçon Hiram, lié au Grand Orient de Belgique, se réjouit de l’abrogation de la loi contre le blasphème dans les départements de Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin par le Sénat le 14 octobre, publiant pour l’occasion un communiqué du Collectif laïque, regroupant les diverses tentacules de la pieuvre (Grand Orient, Fédération Françaises du Droit Humain, Grande Loge Féminine de France, Grande Loge Mixte Universelle, Grande Loge Mixte de France, Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra) et divers satellites aux noms souvent évocateurs.

Le communiqué est en soi un haut moment de tartuferie :

« Par ces modifications, le Sénat entérine que le « blasphème » ne saurait constituer un délit et que les citoyens doivent être protégés de toute pression exercée sur eux qui ne respecterait pas leur liberté de conscience. Il rappelle également qu’il est interdit de s’opposer au bon déroulement d’un culte dans les locaux qui lui sont dévolus. Le Collectif laïque approuve cette modification qu’il demandait depuis de nombreuses années et dont la nécessité absolue était apparue au lendemain des assassinats perpétrés à la rédaction de Charlie hebdo et après plusieurs actions en justice intentées à Strasbourg contre ce journal pour « délit de blasphème ». Par ce geste, la République française laïque affirme ainsi les principes qu’elle défend avec d’autant plus de force qu’il n’y a plus d’exception à la règle dont elle s’est dotée ».

Bien entendu, les lecteurs du site abondent dans ce sens, mais le plus intéressant réside dans l’échange entre le taulier (dont le pseudo est Géplu, diminutif de son nom Gérard Plumecocq, qui a remplacé à la tête de ce site son fondateur Jiri Pragman) et un dénommé Yasfaloth (ils ont de ces pseudos, ça sonne comme un nom de démon de l’univers de Howard Philipps Lovecraft…). Le dernier nommé écrivait :

« On peut aussi se poser la question de la quasi impunité de certains « journalistes » qui peuvent, souvent pour de basses raisons commerciales, se permettre toutes les outrances, les violences graphiques, les provocations et ainsi exacerber les positions. Même si cela ne pourra jamais, bien sûr, justifier l’usage de la violence… ».

Réponse du maître des lieux :

« Il  me semble, Yasfaloth, que tu évoques ici les dessinateurs de « Charlie Hebdo » ou du « Canard Enchaîné ». Je peux comprendre que tu n’apprécies pas, c’est ton droit (et tu n’es pas le seul d’ailleurs), mais tu parles là de cette richesse française, cette merveilleuse liberté d’expression qui leur permet, comme à toi, de pouvoir dire ce qu’ils pensent et ce qu’ils veulent où et quant ils veulent sans crainte de censure ou de représailles (normalement). Il n’y a pas beaucoup de pays où cette liberté existe. Elle n’a pas de prix, mais ses limites existent aussi, ce sont celles des lois. Il n’y a pas d’impunité pour les délits non plus en France. Le dessinateur est libre, mais si tu estimes qu’il a touché à ta vie privée ou dépassé certaines limites, tu peux déposer plainte contre lui, et un juge (à priori) indépendant et impartial tranchera…Quant au « délit » de blasphème, c’était beaucoup plus qu’ « un texte d’un autre âge, inappliqué et inapplicable ».

Là aussi, on entre dans la tartuferie la plus répugnante. Bien entendu que le délit de blasphème existe en France, il est même plus fort que jamais. Il ne s’agit pas de blasphème contre l’une ou l’autre des religions monothéistes (quoique…) mais contre la religion d’état, la religion droit de l’homard thermidor.

Dans 1984 de George Orwell, le héros Winston Smith est détenu au Ministère de l’Amour. Il y rencontre Ampleforth, poète officiel déchu pour avoir laissé God dans un poème. A la question (idiote au demeurant) de Smith sur sa présence céans, il répondit : « Il n’y qu’un crime n’est-ce pas ? ». Le crime de la pensée, ce blasphème des temps modernes.

Premièrement, on n’a pas souvent entendu les laïcards protester contre ceci : « Il est interdit de s’opposer au bon déroulement d’un culte dans les locaux qui lui sont dévolus ». Le cathophobe Le Gloupier  s’est attaqué à une cérémonie religieuse à Nantes sans que cela ne soit dénoncé. Même chose pour les Femen à Notre-Dame et leurs homologues russes des Pussy Riot. On peut se dire, par honnêteté, que si les faits s’étaient déroulés dans une synagogue, il y aurait eu effectivement des protestations de la part des Frères. Dans une mosquée aussi surement.

Qui incarne aujourd’hui la figure des « blasphémateurs » honnis des Frères ? Ce sont ceux qui, à divers titres, luttent contre le « cléricalisme » ambiant, non pas celui goupillon, mais celui du maillet. Ceux qui luttent contre la contre-religion laïque et qui brisent les tabous. Dieudonné M’Bala M’Bala. Alain Soral. Vincent Reynouard. Hervé Ryssen. Boris Le Lay, chacun dans son domaine. La défense de Charlie Hebdo est d’ailleurs symptomatique. Torchon d’une nullité sidérale, il est allé plus loin dans la haine cathophobe que le plus fanatique opuscule de l’Allemagne nazie dans l’antisémitisme. Ses petites mésaventures de 2015 illustrent d’ailleurs à merveille l’expression « Qui sème le vent récolte la tempête ».  Et qui sème la haine récolte la mort.

J’évoquais dans l’article sur Michel & Augustin l’aspect génétiquement totalitaire de la gauche. Elle crache sur les autres, mais ne supporte pas qu’on émette la moindre critique contre ses dogmes et ses croyances. Toute attaque contre ses valeurs est considérée comme un blasphème, et la joyeuse équipe de Hiram n’échappe pas à la règle (il suffit de voir les propos haineux à l’encontre de Civitas qui sont déversé sur le site). Le dessinateur est libre en France, qu’elle ose dire. Oui, et la marmotte met le chocolat dans le papier alu… Allez demander cela à l’excellente Françoise Chard, au fantastique Konk, au truculent Joe le Corbeau (qui fut en son temps trainé dans la boue par Hiram pour blasphème antimaçonnique)… « La merveilleuse liberté d’expression ». Mais oui, le fameux « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » qui n’est que le droit des mêmes à disposer des peuples. Loi Pleven, Loi Gayssot, France « terre de liberté » plus condamnée que la Russie pour ses atteintes à la liberté d’expression. Cette « merveilleuse liberté » qui fusille ou guillotine les poètes, qui emprisonne les historiens, qui abat les journalistes via ses officines, qui persécute les familles…

Nuls doutes que pour certains, surs de leur impunité pour des raisons ethniques ou philosophiques, leur liberté est respectée. Pour d’autre, c’est plutôt la schlague et l’oppression. Pour paraphraser Orwell et La Ferme des animaux, je dirais que dans la France fraternelle, tous les hommes sont égaux. Certains sont plus égaux que d’autres. D’autres, vous et moi, ne sommes pas égaux du tout… On m’a expliqué que c’était une histoire de bienséance sociétale. Une histoire de protocole en quelque sorte…

Hirsto XIEP

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