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Lundi 1er novembre – Fête de tous les Saints

Sanctoral 

Fête de tous les Saints

D’origine irlandaise, la Solemnitas sanctissima (Alcuin) de Tous les Saints commença à être célébrée en Angleterre au cours du VIIIe siècle. Elle gagna le continent aux abords de l’an 800. Selon Adon, l’empereur Louis le Pieu en prescrivit la célébration dans tout son Empire (833). Elle est attestée à Rome au Xe siècle. Elle était célébrée partout à l’égal des plus grandes fêtes de l’année, avec jeûne préparatoire et vigile. Au XVe siècle, Sixte IV lui attribue une octave.

A LA MESSE. Aux calendes de novembre, c’est le même empressement qu’à la Noël pour assister au Sacrifice en l’honneur des Saints, disent les anciens documents relatifs à ce jour. Si générale que fût la fête, et en raison même de son universalité, n’était-elle pas la joie spéciale de tous, l’honneur aussi des familles chrétiennes ? Saintement fières de ceux dont elles se transmettaient de générations en générations les vertus, la gloire au ciel de ces ancêtres ignorés du monde les ennoblissait à leurs yeux par-dessus toute illustration de la terre. Mais la foi vive de ces temps voyait encore en cette fête une occasion de réparer les négligences, volontaires ou forcées, dont le culte des bienheureux inscrits au calendrier public avait souffert au cours de l’année. Dans la bulle fameuse Transiturus de hoc mundo, où il établit la fête du Corps du Seigneur, Urbain IV mentionne la part qu’eut ce dernier motif à l’institution plus ancienne de la Toussaint ; et le Pontife exprime l’espoir que la nouvelle solennité vaudra une même compensation des distractions et tiédeurs annuelles au divin Sacrement, où réside Celui qui est la couronne de tous les Saints et leur gloire. L’Antienne d’Introït rappelle aujourd’hui celle de l’Assomption de Notre-Dame. Cette fête est bien la suite, en effet, du triomphe de Marie : comme l’Ascension du Fils avait appelé l’Assomption de la Mère, toutes deux réclamaient pour complément l’universelle glorification des élus de cette race humaine qui donne au ciel sa Reine et son Roi. Joie donc sur la terre, qui continue si grandement de donner son fruit ! Joie parmi les Anges, qui voient se combler les vides de leurs chœurs ! Joie, dit le Verset, à tous les bienheureux, objet des chants de la terre et du ciel ! Mais nous pécheurs, et toujours exilés, c’est avant tout de la miséricorde que nous devons prendre souci en toute circonstance, en toute fête. Ayons cependant bon espoir, aujourd’hui que tant d’intercesseurs la demandent pour nous. Si la prière d’un habitant du ciel est puissante, que n’obtiendra pas le ciel tout entier ?

ÉPÎTRE. Une première fois, aux jours de son premier avènement, l’Homme-Dieu, se servant pour cela de César Auguste, avait dénombré la terre : il convenait qu’au début de la rédemption, fût relevé officiellement l’état du monde. Et maintenant, l’heure a sonné d’un autre recensement, qui doit consigner au livre de vie le résultat des opérations du salut. « Pourquoi ce dénombrement du monde au moment de la naissance du Seigneur, dit saint Grégoire en l’une des Homélies de Noël, si ce n’est pour nous faire comprendre que dans la chair apparaissait Celui qui devait enregistrer les élus dans l’éternité ? » Mais plusieurs s’étant soustraits par leur faute au bénéfice du premier recensement, qui comprenait tous les hommes dans le rachat du Dieu Sauveur, il en fallait un deuxième et définitif, qui retranchât de l’universalité du précédent les coupables. Qu’ils soient rayés du livre des vivants ; leur place n’est point avec les justes : c’est la parole du Prophète-roi que rappelle au même lieu le saint Pape. Toute à l’allégresse cependant, l’Église en ce jour ne considère que les élus ; comme c’est d’eux seuls qu’il est question dans le relevé solennel où nous venons de voir aboutir les annales de l’humanité. Eux seuls, par le fait, comptent devant Dieu ; les réprouvés ne sont que le déchet d’un monde où seule la sainteté répond aux avances du Créateur, aux mises de l’amour infini. Sachons prêter nos âmes à la frappe divine qui doit les conformer à l’effigie du Fils unique, et nous marquer pour le trésor de Dieu. Quiconque se dérobe à l’empreinte sacrée, n’évitera point celle de la bête ; au jour où les Anges arrêteront le règlement de compte éternel, toute pièce non susceptible d’être portée à l’actif divin ira d’elle-même à la fournaise, où brûleront sans fin les scories. Vivons donc dans la crainte recommandée au Graduel : non celle de l’esclave, qui n’appréhende que le châtiment ; mais la crainte filiale qui redoute par-dessus tout de déplaire à Celui de qui nous viennent tous les biens, dont la bonté mérite tout amour. Sans rien perdre de leur béatitude, sans diminuer leur amour, les Puissances angéliques et tous les bienheureux se prosternent au ciel en un saint tremblement, sous le regard de l’auguste et trois fois redoutable Majesté.

ÉVANGILE. Si proche du ciel est aujourd’hui la terre, qu’une même pensée de félicité emplit les cœurs. L’Ami, l’Époux, le divin Frère des fils d’Adam revient lui-même s’asseoir au milieu d’eux et parler de bonheur. Venez à moi, vous tous qui peinez et souffrez, chantait tout à l’heure le Verset de l’Alléluia, cet écho fortuné de la patrie, qui pourtant nous rappelait notre exil. Et aussitôt, en l’Évangile, est apparue la grâce et la bénignité de notre Dieu Sauveur. Écoutons-le nous enseigner les voies de la bienheureuse espérance, les délices saintes, à la fois garantie, avant-goût, du bonheur absolu des cieux. Au Sinaï, Jéhovah, tenant le Juif à distance, n’avait pour lui que préceptes et menaces de mort. Au sommet de cette autre montagne où s’est assis le Fils de Dieu, combien différemment se promulgue la loi d’amour ! Les huit Béatitudes ont pris en tête du Testament nouveau la place qu’occupait, comme préface de l’ancien, le Décalogue gravé sur la pierre. Non qu’elles suppriment les commandements ; mais leur justice surabondante va plus loin que toutes prescriptions. C’est de son Cœur que Jésus les produit, pour les imprimer, mieux que sur le roc, au cœur de son peuple. Elles sont tout le portrait du Fils de l’homme, le résumé de sa vie rédemptrice. Regardez donc, et agissez selon le modèle qui se révèle à vous sur la montagne. La pauvreté fut bien le premier trait du Dieu de Bethléhem ; et qui donc apparut plus doux que l’enfant de Marie ? qui pleura pour plus nobles causes, dans la crèche où déjà il expiait nos crimes apaisait son Père ? Les affamés de justice, les miséricordieux, les purs de cœur, les pacifiques : où trouveront-ils qu’en lui l’incomparable exemplaire, jamais atteint, imitable toujours ? Jusqu’à cette mort, qui fait de lui l’auguste coryphée des persécutés pour la justice ! suprême béatitude d’ici-bas, en laquelle plus qu’en toutes se complaît la Sagesse incarnée, y revenant, la détaillant, pour finir avec elle aujourd’hui comme en un chant d’extase ! L’Eglise n’eut point d’autre idéal ; à la suite de l’Époux, son histoire aux divers âges ne fut que l’écho prolongé des Béatitudes. Comprenons, nous aussi ; pour la félicité de notre vie sur terre, en attendant l’éternel bonheur, suivons le Seigneur et l’Église. Les Béatitudes évangéliques élèvent l’homme au-dessus des tourments, au-dessus même de la mort, qui n’ébranle pas la paix des justes, mais la consomme.

C’est ce que chante l’Offertoire, dans ces lignes empruntées au livre de la Sagesse. Comme l’exprime la Secrète, le Sacrifice auquel il nous est donné de prendre part glorifie Dieu, honore les Saints, et nous concilie la bonté suprême. Écho de la lecture évangélique, l’Antienne de Communion, ne pouvant énumérer à nouveau la série entière des Béatitudes, rappelle les trois dernières, et, ce faisant, les rapproche toutes avec raison du Sacrement divin où elles s’alimentent. L’Église demande, en la Postcommunion, que cette fête de tous les Saints ait comme résultat de porter ses fils à les honorer toujours, pour toujours aussi bénéficier de leur crédit près de Dieu.

Martyrologe

La fête de tous les Saints. Après avoir, le 3 des ides de mai (13 mai), dédié le Panthéon, le pape Boniface IV institua cette fête en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, et des saints Martyrs, pour être célébrée chaque année dans la ville de Rome. Dans la suite, le pape Grégoire IV ordonna que cette même fête, qui s’observait déjà en différentes églises, mais de diverses façons, serait désormais solennisée en ce jour par l’église universelle, et en l’honneur de tous les Saints.

En Perse, les saints martyrs Jean évêque, et Jacques prêtre, sous le roi Sapor.

A Terracine, en Campanie, l’anniversaire de saint Césaire diacre, qui, après une longue et rigoureuse prison, fut enfermé dans un sac avec le prêtre saint Julien, et précipité dans la mer.

Dans la ville de Dijon, saint Bénigne prêtre. Envoyé en Gaule, par le bienheureux Polycarpe pour y prêcher l’évangile il fut, sous l’empereur Marc-Aurèle et par ordre du juge Térence, plusieurs fois soumis à de très cruels supplices; il fut enfin frappé rudement à la nuque avec une barre de fer et d’une lance on lui perça le corps.

A Damas, la passion des saints Césaire, Dace et de cinq autres.

Le même jour, sainte Marie, esclave. Accusée d’être chrétienne, elle fut, sous l’empereur Adrien, cruellement flagellée, étendue sur le chevalet, déchirée avec des peignes de fer; elle accomplit ainsi son martyre.

A Tarse, en Cilicie, les saintes martyres Cyrénie et Julienne, sous l’empereur Maximien.

Dans la cité des Arvernes, en Gaule, saint Austremoine, qui fut le premier évêque de cette ville.

A Paris, la mise au tombeau de saint Marcel évêque.

A Bayeux, en France, saint Vigor évêque, au temps de Childebert, roi des Francs.

A Angers, en Gaule, la mise au tombeau du bienheureux évêque Lézin, homme vénérable par sa sainteté.

A Tivoli, saint Séverin moine.

A Larchant, dans le Gâtinais, en Gaule, saint Maturin confesseur.

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